« Au secours ! »


Le parti communiste du Vietnam est le dictateur du Vietnam. Il compte comme membres seulement 3% de la population et pour le joindre il faut avoir de bons contacts car n’entre pas qui veut dans ce groupe privilégié. Il contrôle l’armée, la police, le gouvernement, les medias, etc. L’homme le plus fort du pays est le secrétaire général du parti communiste et non le président. Il n’y a pas d’élection dans ce pays. Tous les membres du gouvernement et les bureaucrates sont communistes. Il est reconnu qu’ils font preuve de corruption et sont accusés d’incompétence à cause de leurs fréquents changements de décision. 

Pourtant le développement économique du pays est réel et rapide. D’un des pays les plus pauvres d’Asie, il est devenu aujourd’hui un pays dynamique. C’est depuis la politique de la Rénovation (1986), année où le parti communiste a décidé d’accepter l’économie de marché et la porte ouverte, que tout a changé. Il s’est finalement rendu à la demande du Vietnamien moyen, particulièrement celui du sud, qui est un individu entreprenant et qui veut à tout prix réussir à bien gagner sa vie. Ce dernier manifestait son impatience et son insatisfaction face à l’approche totalitaire du nouveau gouvernement d’après-guerre.  Depuis, de petites et grandes entreprises de toutes sortes fourmillent de partout.

Le problème, c’est que le Viêtnam, contrairement à la Chine, n’investit pas suffisamment dans ses infrastructures à cause de la mauvaise gestion du parti communiste viêtnamien et de la corruption galopante qui l’empoisonne. Il devient évident qu’avec la croissance rapide que le pays connaît, qu’il pâtira un jour grandement de son manque de prévoyance et de sa mauvaise gouvernance. Il ne semble pas comprendre qu’il se doit de profiter du fait que sa jeune population intelligent et travaillante peut changer le pays pour le mieux s’il voulait la seconder et lui laisser exprimer ses idées. 

Actuellement, les Vietnamiens tolèrent le parti communiste car l’environnement économique de leur pays leur permet de faire des affaires et des sous. Il y a aussi le fait que le Vietnam a vécu 5 guerres contre des pays étrangers durant les 100 dernières années et les a toutes gagnées. Le peuple vietnamien demeure reconnaissant à Ho Chi Minh, celui que les Russes et Mao Tsé Tong qualifiaient de « mauvais communiste », pour avoir bien mené ces batailles et obtenu l’indépendance de leur pays. L’historien français Claude Larronde rapporte dans son livre que Renée Tutenges, épouse du lieutenant-colonel Tutenges, représentant du gouvernement français lors la déclaration de l’indépendance du Vietnam en 1945, a confirmé que Hô Chi Minh lui avait dit: « On dit que je suis communiste. Je ne suis pas communiste !« .

Le parti communiste actuel s’accroche désespérément au prestige de leur ancien chef et utilise malhonnêtement sa mémoire pour imposer leur méthode répressive.

La « gang »

Mais cela ne change pas le fait qu’il y a contradiction entre politiques communistes et politiques démocratiques. En général, les Vietnamiens sont heureux de bénéficier de certaines libertés sociale, économique et religieuse mais surpris que les dirigeants du pays emprisonnent ceux qui réclament la liberté de parole. Plusieurs estiment que le parti communiste est suffisamment fort dans l’opinion publique pour permettre que des personnes comme Lê Thi Công Nhân, qui est très connue, puissent s’exprimer librement sur l’organisation politique de leur pays.

Les sanctions imposées par le parti communiste vietnamien démontrent qu’il est en réalité, une « gang » au pouvoir qui ne veut d’aucune façon risquer de le perdre. Tant que le Vietnam demeurera un État policier, il n’aura pas la crédibilité requise pour accéder au rang qu’il mérite sur la scène internationale.

La propagande

Le gouvernement du Vietnam vient de publier le premier numéro d’un magazine sur les droits de la personne. C’est pour répondre aux critiques émanant de nombreux groupes internationaux, tels : l’ambassade américaine de Hanoi, l’Union Européenne, Human Rights Watch, Journalistes Sans Frontière et plusieurs autres mouvements, défenseurs des droits de la personne. Ces groupes déplorent le fait que des Vietnamiens et Vietnamiennes soient emprisonnés pour leurs opinions sur la démocratie et la liberté religieuse.

Le ministre des affaires extérieures du Vietnam Gia Khiem a l’audace de défendre l’initiative de son gouvernement pour cette nouvelle publication en affirmant que depuis 25 ans, le parti communiste a tout fait pour favoriser les droits de la personne. Il accuse à son tour « les forces hostiles qui constamment abusent des sujets de démocratie et de droits de la personne en salissant, déformant et interférant dans le développement de son pays ». 

Le but du magazine mensuel est d’informer les Vietnamiens et le monde extérieur sur le parti communiste au pouvoir et sur ses politiques. Il vise à les assurer que « la protection des droits de la personne est dans la nature même du régime » et à réfuter les affirmations mensongères et hostiles qui circulent dans le monde.

La répression

Pour la gang, tout acte de dissension est une menace pour renverser éventuellement son gouvernement, donc lui enlever le pouvoir. Pour se protéger, ces pseudo-communistes visent les dissidents dans le pays et les Vietnamiens qui vivent à l’étranger. Ils détestent les activistes américains ou autres et les qualifient de groupes terroristes. S’ils prennent connaissance de mes blogs et de mes actions sur le sujet de la liberté d’expression au Vietnam, je suis devenu un terroriste à leurs yeux. 

Une nouvelle loi sur les cafés internet doit d’ailleurs entrer en vigueur, ce mois-ci, et obliger chaque café à garder trace de tout visiteur. Ainsi Starbucks, non seulement offrira l’internet gratuit, mais deviendra un espion pour les communistes en dénonçant ceux qui l’utilisent dans ses cafés. Google, Facebook et autres de même nature sont visés par une nouvelle réglementation gouvernementale qui exige des fournisseurs de services internet publics l’installation de logiciels capables de suivre les activités de certains sites et de les bloquer si la gang le juge nécessaire, tout comme le fait actuellement le parti communiste chinois.

Le peuple vietnamien ne critique pas le parti communiste au pouvoir car il craint le système de terreur mis en place pour le faire taire, et les lois arbitraires et imprécises qui briment ses droits humains les plus élémentaires et avec lesquelles le gouvernement peut les emprisonner.

Le capitalisme rouge

Contrairement aux pays de l’Europe de l’Est, le parti communiste du Vietnam n’a pas suivi jusqu’à la fin la politique de ses frères russes. Ce parti a eu l’intelligence de parer à un tel renversement en décrétant la grande réforme de l’économie du marché. Ce faisant, il a conservé le pouvoir et a attiré l’intérêt des pays occidentaux, comme le Canada, qui voient dans le nouveau Vietnam une place importante pour faire des affaires.

Il devient évident que c’est le capitalisme qui a sauvé les partis communistes de la Chine et du Vietnam.

Depuis la venue de ce capitalisme, la pauvreté a été réduite par dix en quelques années. Le pays est aussi en pleine expansion touristique. Cependant, le parti démontre par ses actes et ses lois qu’il ne tolère aucune forme de dissension et utilise des lois désuètes et non précises pour emprisonner ceux qui le défient publiquement et sur internet. 

Comme la Chine, c’est le capitalisme rouge. « C’est-à-dire », m’expliquait un ami vietnamien « une sorte de capitalisme sauvage où l’état de droit est une vague conception et où les droits des travailleurs sont quasiment inexistants. C’est le système de la débrouille et des relations, du copinage. Le climat des affaires n’est pas très sain et ce dont j’ai peur, c’est que cela soit devenu une habitude pour les Vietnamiens. Se débrouiller, graisser la patte, favoriser ses connaissances plutôt que de se baser sur l’objectivité ».

Les boycotts

Plusieurs pays occidentaux sont très impliqués au Vietnam. Ils l’aident beaucoup de toutes sortes de façons dans tous les domaines. Mais, ils sont plus intéressés à protéger leurs investissements et à signer de nouveaux contrats que de risquer de se mettre à dos les dirigeants communistes pour sauver les innocentes personnes qui sont arrêtées pour avoir réclamer la liberté d’expression. Aucune des actions d’aide, de support ou d’affaires de ces pays n’est conditionnelle à ce que les systèmes juridique et judiciaire accusatoire vietnamiens soient modifiés pour assurer la liberté d’expression et le respect des droits de la personne. Cela est le vrai problème et il doit d’être repensé. Les boycotts dans le passé ont débouché sur de grands changements. On n’a qu’à penser à l’Afrique du Sud pour visualiser ce qui en résulterait pour le peuple vietnamien.

Si la pression ne vient pas de l’étranger, la situation perdurera longtemps au Vietnam car la « gang » du parti communiste vietnamien est trop forte et emploie des méthodes quasi-staliniennes pour assurer sa main mise exclusive sur le pouvoir.

La conclusion

Un jour, la démocratie viendra au Vietnam. C’est inévitable. Les jeunes d’aujourd’hui la veulent tout de suite, et non dans 20, 30 ou 50 années, afin que le peuple ait une voix au chapitre pour choisir ceux qui le gouvernent et que la corruption par la gang communiste prenne fin.

Cette nouvelle rubrique « Le Vietnam crie : « Au secours ! » est dédiée à la cause de ces personnes qui risquent leur vie afin que tous leurs compatriotes puissent vivre dans un pays vraiment indépendant où la liberté individuelle existe et où les lois les assurent que leurs droits, incluant ceux de la personne, seront protégés. Elle s’inscrit bien humblement dans le sillon tracé par plusieurs autres mouvements et organismes dédiés à la démocratie pour le Vietnam, comme le Viet Tan.

Claude Dupras

Le 18 août 2010