de Vlaminck, Maurice
Le peintre français d'origine flamande Maurice de Vlaminck, naît à Paris le 4 avril 1876. Aîné des cinq enfants, le jeune garçon s’intéresse d’abord à la musique mais commence, dès l’âge de douze ans, à peindre des paysages de bords de Seine. Il quitte sa famille à l'âge de 16 ans, s'installe à Chatou près de Versailles et fait de la peinture à ses moments perdus.
En 1900, il fait la découverte de Van Gogh chez qui il reconnaît d’emblée l’instinct de la couleur pure et une violence chromatique qui correspond parfaitement à sa propre formation d’autodidacte et à son tempérament de rebelle. Il rencontre aussi Henri Matisse et décide alors de se consacrer d'une manière définitive à la peinture.
En 1904, il expose pour la première fois. La primauté qu'il accorde à la couleur et la vigueur de son pinceau le rangent parmi les «Fauves». En1905. Il expose huit tableaux aux côtés de Matisse et autres. Il s'entretient avec Braque, Picasso, Modigliani et admire Cézanne.
Profondément marqué par la première guerre mondiale à laquelle il participe activement, il se retire en Eure et Loir et s'engage alors dans une peinture de paysages tourmentés, aux tons sombres.
Il s'installe en 1919 à Valmondois et son exposition est un véritable succès. Il a horreur de l'art pour l'art, il pense que toute avant-garde ne peut s'exprimer que dans le cynisme à l'égard de son époque et il ressent alors l'immense solitude de l'artiste qui s'engage dans la défense de ses valeurs profondes : «je suis heureux tout seul, dans le vent, dans la pluie, dans les éléments, avec ma pipe.» et «Si tu es peintre, ne regarde que dans toi-même.»
En 1925, il s'établit au manoir de « La Tourillière » où il demeurera jusqu'à la fin de sa vie. Il expose en 1933 à Paris au Palais des Beaux Arts et à New York en 1937. À Paris, au 16 de la Rue des Quatre Vents, Vlaminck réunit, en 1939, des amis au restaurant des «Compagnons du Tour de France» où ils brûlent un portrait d'Adolf Hitler*. En 1944, cependant, il participe au voyage organisé en Allemagne ce qui lui vaudra une arrestation après la guerre. Aigri et plein d'amertume, il s'isole davantage, mais continue à peindre et publie en 1953 Paysages et personnages, où il manifeste sa révolte.
En 1956, des critiques le considèrent comme le traître de la peinture moderne, tandis que d'autres le traîtent comme le maître du «vrai» modernisme dans la composition de ses paysages.
Il décède dans son manoir le 11 octobre 1958.
Maurice de Vlaminck, «Ceci est mon testament »: "J’ai aujourd’hui quatre-vingts ans. Je suis surpris d’avoir pu résister, jusqu’à présent à la barbarie scientifique de l’espèce humaine civilisée et de ne pas être depuis longtemps à six pieds sous la terre. La vie se présente palpable aux doigts. Elle apparaît aux yeux, elle s’offre aux sens. Je donne gratuitement à tous et à toutes, les émotions profondes, dont le souvenir est encore frais et vivace en mon vieux coeur, que m’ont procuré les Ruysdael, les Brueghel, les Courbet, les Cézanne, et Van Gogh… et je fais don, sans regret, sans envie, de ce que je n’aime pas et de ce que je refuse : le lait pasteurisé, les produits pharmaceutiques, les ersatz, les rébus décoratifs de l’Art abstrait. Car, malgré mon grand âge, je continue à goûter la cuisine française et à déguster le poulet aux champignons, le bifteck aux pommes et le perdreau aux choux, sans confondre cuisine et pharmacie, campagne et sanatorium, travail et productivité, vice et amour [...] Je lègue aux jeunes peintres toutes les fleurs des champs, le bord des ruisseaux, les nuages blancs et noirs qui passent au-dessus des plaines, les rivières, les bois et les grands arbres, les coteaux, la route, les petits villages que l’hiver couvre de neige, toutes les prairies avec leur magnifique floraison et aussi les oiseaux et les papillons.Je n’ai jamais rien demandé, la vie m’a tout donné. J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai peint ce que j’ai vu".