Hodler, Ferdinand
Le peintre suisse Ferdinand Hodler naît le 14 mars 1853 à Berne.
Ferdinand est l'aîné d'une fratrie de six frères et sœurs. A huit ans, il perd son père ainsi que deux de ses frères, tous de la tuberculose. Sa mère, remariée, décède également de la tuberculose en 1867.
Ferdinand reprend à douze ans, en 1865, l'atelier de son beau-père, alcoolique, et fait vivre la famille. Au cours des dix-huit années suivantes, la tuberculose emporte les uns après les autres tous ses frères et sœur ce qui lui donne une conscience aiguë de la fragilité humaine et de la mort.
Hodler est considéré comme le peintre suisse qui a le plus marqué la fin du XIXe et le début du XXe siècle. En 1872, il s'installe dans la ville de Genève et y vivra jusqu'à sa mort.
Ses premières toiles sont issues du réalisme suisse d'artistes mais un voyage en Espagne en 1878 lui ouvre de nouveaux horizons esthétiques. Toutefois, ce n'est qu'en se tournant vers le symbolisme que son travail se trouve enfin reconnu. Sa grandiose composition, "La Nuit", fait sensation notamment au Salon du Champ de Mars en 1891 à Paris où elle attire l'attention de Pierre Puvis de Chavannes. L’œuvre de Puvis l'a non seulement encouragé à tenter l'aventure des immenses compositions murales, mais elle lui avait également enseigné à transformer de manière consciente les formes et les couleurs en éléments décoratifs et son influence l'incite à peindre des tableaux de groupes paradisiaques montrant des figures nues ou vêtues à la mode antique tels que son "Dialogue avec la Nature".
Il est également un fervent paysagiste et, dès 1890, stylise fortement ses thèmes, au point que ses lacs et massifs montagneux se transforment en métaphores de l'éternité. Hodler, en cette fin de xixe siècle, s'approche de l’expressionnisme avec des figures colorées et géométriques. Toutefois, les tableaux les plus connus de Hodler mettent en scène des personnages de la vie quotidienne comme le célèbre "Bûcheron" (Musée d'Orsay à Paris), geste fondamental, image symbolique du labeur et de la force. Son travail influençe divers artistes dont Albin Egger-Lienz.
En 1896, sur invitation du directeur du Musée industriel de Fribourg, Hodler enseigne la peinture et le dessin à l’École des arts et métiers ; ses élèves sont essentiellement des membres de familles patriciennes appartenant à la Société fribourgeoise des Amis des Beaux-Arts, mais également de jeunes artistes d'origines plus modestes. A Fribourg, il prononce également sa conférence sur La Mission de l'artiste, en mars 1897, où il développe sa perception de l'art.
En 1898, il épouse Berthe Jacques.
Hodler a de la peine à percer en France, il est considéré à l'époque comme trop expressionniste. En 1914, il dénonce les pilonnages effectués par l'artillerie allemande contre Reims. En guise de représailles, il est exclu des sociétés artistiques allemandes.
Malade et triste depuis la mort de sa maîtresse Valentine Godé-Darel en 1915, il meurt le 19 mai 1918 à Genève. Il est enterré au cimetière de Saint-Georges.