Russie

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Biélorussie. Lorsqu'on l'enterre le peintre « maudit » biélorusse Chaïm Soutine, le 11 août 1943 au cimetière du Montparnasse, ils sont peu nombreux à suivre le cortège: Picasso, Cocteau, Max Jacob, quelques curieux. L'oeuvre hors norme de ce peintre a toujours déconcerté, y compris ses contemporains les plus avertis. L'homme qui débarque à Paris en juillet 1913 est très tourmenté, et l'ulcère, qui l'emportera trente ans plus tard, en témoigne. Né dans un schtetl biélorusse en 1893 Soutine est le dixième enfant d'une famille juive de onze. Son père est ravaudeur, pour dire peu de chose, et la misère est l'ordinaire du futur peintre. Misère et désolation décrivent ces villages de l'Est profond, routes défoncées par la neige ou la pluie, maisons lépreuses et effondrées, aux toits rasant le sol. Ici, le Talmud règne en maître, et Soutine l'apprendra vite à ses dépens. En 1910, il est violemment rossé par le fils du boucher du village, dont il a fait le portrait, contrevenant à l'interdit iconoclaste. A l'époque, la transgression (picturale ou autre) a un prix. En l'occurrence: l'exil. Ce sera Vilnius, où il étudiera trois ans, puis le départ pour la France.

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