Profumo Di fiore


Jean-Claude Manaranche

Tu as posé tes yeux sur cette fleur naissante
Qui s’inclinait vers toi en t’offrant le satin
D’une robe drapée de candeur innocente :
Et elle s’enflamma au soleil du matin.

Tu t’es penchée vers elle, avoue-le, impatiente
De laisser son parfum, libéré, t’enivrer.
Je t’ai vue lui sourire afin qu’elle y consente :
Ton vœu fut exaucé sans même l’effleurer.

C’est à ce moment-là que j’ai surpris ton geste :
Ta main qui s’avançait presque timidement ;
Tes doigts l’ont caressée et, alors, je l’atteste,
Sa corolle a cillé comme l’œil d’un amant.