Xi’an, cité impériale chinoise des guerriers enterrés
Xi’an (traduction littérale : « paix occidentale ») est la capitale de la province du Shaanxi en Chine. Elle a le statut de ville sous-provinciale. Elle se prononce en deux syllabes, « hsi-an ».
Avec une population qui dépasse 6 millions d’habitants, la ville est en pleine croissance. Elle couvre 861 km². Son climat est de type tempéré. La région est relativement sèche et le manque d’eau s’y fait sentir. Heureusement, depuis 2001, un canal de 86 kilomètres lui apporte annuellement 428 millions de m³ d’eau en provenance du Huang He ou Fleuve Jaune, soit 13,57 m³ par seconde.
On y parle le dialecte de Xi’an du mandarin Zhongyuan.
La cité a plus de 3 000 ans d’histoire et elle possède encore son enceinte fortifiée très visible par photo satellite.
C’est l’endroit où s’est déroulé l’Accord de Xi’an en 1936. Cet accord mit en place une trêve entre le Parti communiste chinois de Mao Tsé-toung et le parti Kuomintang de Chiang Kaï-sheck , permettant aux deux camps d’unir leurs forces pour se consacrer à la guerre contre le Japon.
Il n’est pas exagéré d’affirmer que Xi’an est le premier choix d’un visiteur qui veut découvrir la longue histoire de la Chine. Cette région est l’un des berceaux de la civilisation profonde chinoise. Bénéficiant d’une terre fertile et d’un climat confortable, les dirigeants de 13 dynasties y ont établi successivement leur capitale. Ainsi, Xian est, aujourd’hui, l’une des premières villes qui préservent la richesse du patrimoine historique chinois.
Les dynasties chinoises à Xi’an
Autrefois nommée Hao ou Zongzhou, pendant la dynastie Zhou, Xi’an fut la capitale de la Chine pour la période des Zhou occidentaux. Suite à la folie du roi Zhou Youwang, la ville fut incendiée et pillée par les barbares Rong.
Elle est située à l’extrémité est de la «route de la soie» considérée comme ayant été « ouverte » par le général chinois Zhang Qian au IIe siècle BC. C’était l’une des quatre grandes capitales anciennes car elle fut la capitale, alors connue sous le nom de Chang’an, des dynasties Qin (221-210 BC), Han (202 av. J.-C. – 220 BC) et Tang (618-907).
Les Tibétains
En 763, les cavaliers de Trisong Detsen (740-797), roi du Tibet, envahissaient Xi’an. L’empereur chinois Daizong de la dynastie Tang s’étant enfui, les Tibétains nommèrent un nouvel empereur.
À Xi’an se trouve une stèle de pierre qui prouve la présence de chrétiens nestoriens en Chine dès le VIIe siècle, probablement venus de Perse par la «route de la soie».
À la suite du traité de paix sino-tibétain de 822, une stèle connue sous le nom de « Tablette de pierre de l’Unité du long terme» fut érigée devant la porte principale du Temple de Jokhang à Lhassa et dont il existerait 2 autres copies, l’une à Xi’an (Chang’an) à la porte du palais de l’empereur et l’autre à la frontière tibéto-chinoise. Y sont inscrits les termes du traité d’alliance.
Les Musulmans
Xi’an possède une importante communauté musulmane dont la présence remonte aux commerçants arabes ou persans venus par la «route de la soie» au Moyen Âge. Elle possède une étonnante mosquée de style chinois très ancienne surnommée la grande Mosquée.
Le célèbre moine Xuanzang y traduisit, de 645 à sa mort en 664, les textes sacrés bouddhiques qu’il avait rapportés de son voyage en Inde, commencé en 629.
C’est l’endroit où s’est déroulé l’Accord de Xi’an en 1936. Cet accord mit en place une trêve entre le Parti communiste chinois et le Kuomintang, permettant aux deux camps de se consacrer à la guerre contre le Japon.
L’empereur Qin et son armée enterrée
A la fin de la dynastie des Zhou de l’Est (les royaumes combattants), sept grands États dominent en Chine. L’un des sept est situé dans le centre de la province du Shaanxi et la partie est de la province de Gansu. Plus tard, celui qui deviendra l’empereur Qin Shi Huang, met en place la première dynastie féodale à Xianyang (actuellement Xi’an et Xianyang) après avoir unifié les six autres États. Bien que cette dynastie fut de courte durée, un grand nombre de vestiges historiques ont été laissés. Par exemple, les guerriers en terre cuite et leurs chevaux. Jusqu’à aujourd’hui, certaines traditions et certains mets de la dynastie Qin sont encore présentes chez par les habitants de Xi’an etle mausolée de l’empereur Qin Shi Huang existe toujours.
Le premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi (Ying Zheng: 221-210 av.J.-C.) avait réglé ses funérailles bien avant d’accéder au pouvoir suprême. Lorsqu’il devint roi de Qin en 247 av.J.-C., Zheng fit choisir par ses géomanciens un site propice au pied du mont Li. Les travaux commencèrent alors, et furent menés avec une détermination croissante à chacune des nouvelles victoires politiques et militaires qu’il remporta sur ses rivaux Han, Zhao, Wei, Chu, Yan et Qi. Au lendemain de la proclamation de l’Empire des Dix Mille Générations, en 221 av.J.-C., le tombeau prit une ampleur considérable.
Quelque 700000 ouvriers venus de toutes les provinces de l’Empire travaillèrent sans trêve jusqu’à la mort de l’empereur, pour construire une ville souterraine à l’intérieur d’un gigantesque monticule. Le lieu était un véritable modèle réduit du palais, de l’Empire et du monde. Ses trésors étaient protégés par des armes actionnées automatiquement pour barrer la route aux pilleurs de sépultures.
Après la mort de Qin Shi Huangdi, les principaux ouvriers de l’hypogée y furent murés vivants sur l’ordre du deuxième empereur, pour les empêcher de trahir leurs secrets. Le mausolée, situé à 35km de Xi’an, se signale encore aujourd’hui par une imposante colline artificielle de 43m de hauteur. L’intérieur est construit dans un premier enclos carré dont les portes, situées au milieu de chacun des quatre murs, correspondent aux points cardinaux; il est à son tour entouré par un second enclos rectangulaire, orienté nord/sud.
Les superstructures du mausolée ont disparu, et il ne subsiste plus aujourd’hui qu’un monticule boisé ressemblant à une pyramide tronquée, de 350m de côté à sa base. Alors qu’ils creusaient un puits à 1,5km du mur oriental de la chambre interne du mausolée, trois paysans (dont la photo de l’un d’eux, captée en 2010, est montrée ci-joint) du petit village de Yangeun-Ouest tombèrent sur une fosse dans laquelle se trouvaient des statues de guerriers en terre cuite grandeur nature. Des fouilles y commencèrent immédiatement. La fosse n°1 contenait une véritable armée de 1087 guerriers, avec les corps d’infanterie et de cavalerie en formation de bataille, protégés sur les flancs par des archers. On estime aujourd’hui que le nombre total de statues de guerriers et de chevaux dans cette seule fosse, qui comporte des galeries de 230m de long, doit être de l’ordre de 6000; elle est aujourd’hui entièrement comprise dans le site du musée.
Deux autres fosses ont été découvertes juste au nord de la fosse n°1, et contiennent des objets similaires – 1500 guerriers, chars et chevaux dans la fosse n°2, et 68 officiers et dignitaires, un char et quatre chevaux dans la fosse n°3. Ces fosses ont été remblayées par précaution, et les objets qui en ont été extraits sont exposés dans les salles flanquant les extrémités nord et sud de la salle principale du musée du site. D’autres découvertes ont été faites sur la pente occidentale de la colline, en particulier deux quadrigae en bronze fondu, réduits de moitié par rapport à leur dimension réelle.
Selon les estimations communément admises, l’armée de statues du mausolée de Qin Shi Huangdi devait représenter le nombre exact des gardes impériaux. Au cours des trente dernières années, différentes découvertes ont révélé les dimensions du mausolée, et le site constitue l’une des plus fabuleuses réserves archéologiques du monde entier.
La qualité technique et artistique exceptionnelle des guerriers et des chevaux en terre cuite, ainsi que des chars funéraires en bronze, en fait des chefs-d’œuvre de l’histoire de la sculpture chinoise avant le règne de la dynastie des Han. L’armée de statues constitue aussi un témoignage unique de l’organisation militaire de la Chine à l’époque des Royaumes combattants (475-221 av.J.-C.) et au cours du bref Empire des Dix Mille Générations (221-210 av.J.-C.) Les objets découverts in situ (lances, épées, haches, hallebardes, arcs, flèches) en offrent un témoignage saisissant.
En revanche, la tombe de Qin, située à environ 1,5 km à l’ouest et recouverte d’un tumulus, n’a pas encore été fouillée par les archéologues et n’est pas ouverte aux visiteurs.
La dynastie Han (206 AD-24AD)
La dynastie des Han occidentaux, la troisième dynastie chinoise, fit de Xi’an sa capitale. Chang’an était alors la plus grande ville du monde avec ses 36 km2. Aujourd’hui, encore, le palais Weiyang est bien conservé à Xi’an. La fameuse «route de la soie», partit de la ville de Chang’an et ouvrit les communications entre la Chine et les pays d’outre-mer. D’autre part, les empereurs mirent en application une série de politiques afin d’aider à la réhabilitation de la population. Chang’an devint une ville dynamique autant économique que politique dans le monde entier.
Les dynasties Sui (581-618) et Tang (618-907)
À la venue de la dynastie Sui, Chang’an (Xi’an), la ville des Han, avait été détruite sérieusement en raison de longues années de guerre de 220 à 589. Le nouvel empereur décida donc de construire une nouvelle ville, au sud-est de la vieille ville, appelée Daxing. Lorsque la dynastie Tang renversa la dynastie Sui, son premier empereur s’empara d
e la ville de Daxing et la rebaptisa Chang’an à nouveau. De nouveaux projets de construction et de rénovation furent entrepris. Dans un premier temps, l’empereur Taizong réalisa le Palais Daming qui devint le centre politique de la dynastie. Il ne fait aucun doute que Tang fut la dynastie la plus prospère de l’histoire chinoise. Ainsi, Chang’an redevint l’un des plus importants centres économiques, politiques et culturels du monde. La plupart des voyageurs d’outre-mer et des hommes d’affaires venaient à Chang’an pour profiter de la brillance de la ville.
Le bouddhisme
Le bouddhisme s’est rapidement propagé à Chang’an avec le soutien des gouverneurs. L’actuelle grande pagode de «l’oie sauvage » est la représentation exceptionnelle de l’édifice bouddhiste à Xi’an.
En outre, cette ville prospère et pacifique a attiré, à travers les âges, un grand nombre d’artistes et de poètes, les incitants à créer autant de chefs-d’œuvre. En fait, la culture Tang a influencé cette région profondément, du style architectural à la nourriture et elle est devenue l’âme de la ville.
Dans la dynastie des Ming (1368-1644)
Dès la fin de la dynastie des Tang, la ville de Chang’an perdit progressivement sa position de tête, mais elle demeurait l’une des préfectures vitale des dynasties futures. C’est en 1369, lors de la dynastie Ming que Xi’an obtint officiellement son nom actuel. L’année suivante, l’actuel mur de la ville fut construit et incluait la cité impériale dite «cité interdite».
Les mausolées d’empereurs
Les mausolées des empereurs des Han occidentaux et des Tang se trouvent également dans les environs, mais peu d’entre eux sont fouillés jusqu’à nos jours faute de techniques de protection de ces immenses richesses culturelles enterrées. Les sites sont néanmoins devenus des curiosités touristiques telles que le mausolée de Qianling (qui contient la tombe de Wu Zetian) et ceux de Jingdi et Wudi de la dynastie Han.
À environ 120 km à l’ouest de Xi’an se trouve le temple Famen qui comporte deux parties. L’une date de la dynastie Zhou du Nord et l’autre, très moderne, est un nouveau complexe achevé en mai 2009, surmonté d’une pagode de 148 m de haut.
L’histoire moderne
Voici les dates récentes où les évènements qui se sont succédés ont transformé profondément Xi’an pour en faire la ville moderne d’aujourd’hui:
22 octobre 1911, les révolutionnaires locaux démolissent la gouvernance de la dynastie Qing à Xi’an.
1925, l’armée nationale dirigée par le Dr Sun Yat-sun renverse le chef de guerre réactionnaire à Xi’an.
1927, certains membres du Parti Communiste chinois lancent une école militaire à Xi’an et forment un certain nombre de nouveaux révolutionnaires.
12 décembre 1936, Zhang Xueliang et Yang Hucheng capturent le généralissime Chiang Kaï-Shek en lançant une attaque militaire, connu sous le nom de «l’incident de Xian». L’incident convainc le Kuomintang à s’unifier avec les communistes pour résister à l’envahisseur japonais.
20 mai 1949, Xi’an est libérée par l’Armée populaire chinoise de libération de Mao Tsé-Toung.
25 mai 1949, le gouvernement populaire de la ville de Xi’an est créé.
Le tourisme
Xi’an est une ville où il y a beaucoup à voir. Dans la ville elle-même, plusieurs bâtiments datent de la dynastie Tang : la pagode de la grande oie sauvage, la petite pagode de l’oie sauvage, la forêt de stèles (un musée de calligraphie) et la grande mosquée. Les remparts de Xi’an datent de la cité impériale, dite cité interdite, de la dynastie Ming, tout comme la « tour de la cloche » et la « tour du tambour ». Le musée de l’histoire du Shaanxi rassemble des pièces de collection de toutes les dynasties chinoises.
* sources pour le texte Unesco, Wikipedia, ville de Xi’an et notes personnelles
Photos de haut en bas: L’armée de terre cuite, l’empereur Ming, la grande Mosquée, la tour du tambour sur la muraille, le bouddha de la pagode, la muraille de l’ancienne ville, la grand pagode de l’oie sauvage.
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