MuCEM: Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille
Marseille
Marseille est la plus ancienne ville de France. Elle a été fondée sous le nom de Massalía vers 600 av. J.-C. par des marins grecs originaires de Phocée. Elle est depuis l’Antiquité un important port de commerce et c’est en échangeant principalement avec le Proche-Orient et l’Afrique du Nord que Marseille devient, au XIXe siècle, une ville industrielle et le principal port français vers les colonies. Elle est aujourd’hui encore le premier port français et méditerranéen et le cinquième port européen.
Par sa population, Marseille constitue la deuxième commune de France avec 1,6 millions d’habitants. Depuis plusieurs années, Marseille est l’objet de projets de rénovation urbaine qui la transforment en ville moderne.
En 2013, elle est la «Capitale européenne de la culture» après avoir été choisie par l’Union Européenne. Pour marquer cet évènement, la ville entreprend la rénovation de son littoral dont la mise en place du MuCEM.
Le MuCEM
Suspendu entre ciel et eau, flottant à l’entrée du Vieux-Port de Marseille, un nouveau musée national ouvre ses portes. Ouvert sur le large, le MuCEM est par sa situation même un grand projet pour la Méditerranée dont il redessine l’horizon, désormais point de rencontre de ses deux rives. Jamais aucun musée dans le monde n’avait été consacré aux cultures de la Méditerranée pourtant si fertiles d’un point de vue historique et des civilisations.
Marseille accueille un musée qui lui ressemble : adossé à la rive nord de la Méditerranée, regardant le grand large, ouvert aux vents des idées. Plus qu’un musée, le MuCEM est une véritable cité culturelle s’appuyant sur toutes les disciplines des sciences humaines et mobilisant les expressions artistiques des deux rives de la Méditerranée. Plus encore, il est une manière nouvelle de considérer la Méditerranée comme espace d’ouverture et de partage, d’envisager une histoire commune, de percevoir le dialogue des civilisations, d’en expliquer les enjeux, de donner leur profondeur de champ aux phénomènes contemporains, et de façonner un nouvel espace public.
Le MuCEM comprend deux grands plateauxpour ses grandes expositions :
Le magnifique nouveau bâtiment J4
L’architecte français Rudy Ricciotti a dessiné le J4 il y a onze ans et depuis n’a cessé de le perfectionner car c’est un projet innovateur. C’est un architecte militant qui tient à préserver les savoirs et les métiers et à travailler avec son environnement immédiat. Voici ce qu’il dit; «Je travaille beaucoup sur le thème de l’anxiété et de la difficulté d’être de l’architecture. Donc, c’est un projet qui est dématérialisé, très féminin, mais aussi très musculaire, avec des tendons, des nerfs… Voilà».
C’est un projet qui est devant un horizon métaphysique qui est la Méditerranée. Cette couleur bleu outremer, argenté lorsqu’il y a du vent, sombre le soir, très lumineux la journée… Enfin, on voit bien que ce paysage changeant questionne l’architecture et ne peut que la mettre en difficulté.
La passerelle, qui devient célèbre, c’est du béton. «Mais», comme dit Ricciotti «c’est du béton qui n’a que le nom béton. En réalité c’est de la poudre. C’est de la fumée de silice rassemblée avec des fibres. Par exemple, l’assemblage c’est comme une série de vertèbres. Imaginez les vertèbres que vous avez dans le corps humain, c’est des vertèbres une contre l’autre, sauf que dans leur contact, le contact se fait à moins de 0,2 millimètre de tolérance. Je ne sais pas si vous imaginez. C’est extrêmement précis. C’est vraiment de la micro-précision. Et en fait, c’est comme une poutre à plat. Voilà. C’est-à-dire, ce n’est pas une poutre qui travaille en flexion. Dans l’histoire du mouvement moderne la poutre fléchit. C’est l’histoire. Pas besoin d’être ingénieur pour le comprendre. Elle fléchit. Vous mettez quelque chose sur deux appuis, vous appuyez, eh bien, ça fléchit. Celle-là, elle ne fléchit pas, parce qu’elle travaille totalement en compression. Voilà». Et donc ça, c’est quand même assez inattendu.
Ricciotti continue: « Les vrais héros sont les ingénieurs quand même, parce qu’il faut faire des études d’aéroélasticité, des études en soufflerie, des études de traduction de résultats en soufflerie, des études pour fabriquer le moule, des études pour contrôler la planimétrie, le contrôle dimensionnel des voussoirs. Et puis après, des gens qui travaillent la précontrainte, des études d’excès, qui stabilisent les échafaudages, qui font des amortisseurs de masse accordée… Ça n’arrête pas ! Ces gens sont tous dans une seule croyance, c’est fabriquer une technologie territoriale qui est spécifiquement française. Je vous l’ai déjà dit, moi je suis un patriote. Je suis très heureux, qu’en France on ait des «sachants» comme ça, et que ce savoir, on ne soit pas encore prêt de nous le voler».
Ce chantier a été un grand moment de recherche de développement, d’expertise nouvelle, d’identification des comportements, des efforts dans la matière. En réalité c’est un projet très scientifique. On a inventé des processus nouveaux, des modes de raisonnement nouveaux. C’est assez incroyable.
C’est quand même le premier musée national décentralisé ! Donc, c’est une présence de l’État à Marseille. De dire Riciotty «Moi, je me réjouis de sentir une forte présence sensible de l’État au cœur de cet endroit excentré de la République».
Tout d’abord un carré parfait de 72 mètres de côté, il s’agit d’un plan classique, latin, sous le contrôle de Pythagore.
Niveau 1 : 1 600 m2 sont dédiés à la Galerie de la Méditerranée qui est consacré aux singularités du monde méditerranéen dans sa diversité et sa complexité. Cette galerie thématique sera modulable dans sa présentation et sera amenée à se transformer dans le moyen terme (tous les 3 à 5 ans).
Niveau 2 : 2 000 m2 d’espaces d’expositions temporaires sont réservés dans des espaces flexibles qui permettront de donner à chaque exposition la surface qui lui convient.
Le J4 est une caisse de résonnance culturelle de la Méditerranée, animée par la mer. Grâce à son éclairage, cet édifice de nuit, devient mémoire des Bleus : une transition entre toutes les cultures qu’il expose en son sein, et cette mer mythique à fort caractère.
Le MuCEM s’efface peu à peu dans un paysage de pierre et orientaliste par ses ombres sur la figure. Au ciel, franchissant un bassin du port de Marseille, c’est comme un tapis volant qui navigue vers le fort Saint-Jean.
Fort St-Jean
À l’entrée du port de Marseille, en aplomb au-dessus du J4, le fort Saint-Jean devient un espace d’exposition pour les collections permanentes. Il accueille également des manifestations temporaires, tout en proposant au visiteur un parcours dans un jardin méditerranéen. Le fort Saint-Jean constitue un véritable point de jonction entre la ville et le musée, entre l’histoire et son écrin contemporain.
Le fort Saint-Jean est un complexe militaire indissociable de l’histoire de Marseille. Si ses fondations remontent à la fin du XIIe siècle, la construction du fort date de Louis XIV qui décida de renforcer les défenses de la ville.
Près de 1 200 m2 de surface d’exposition sont dégagées pour présenter notamment les pièces des collections du MuCEM qui se déploieront, selon un principe de rotation tous les trois à cinq ans, au sein de la chapelle Saint-Jean, de la galerie des Officiers, et des bâtiments E et G qui constituent le « village ».
Le fort Saint-Jean constitue un véritable point de jonction entre la ville et le musée, entre l’histoire et son écrin contemporain.
Les passerelles
Le fort est relié au nouveau J4 par une passerelle de 115 mètres de long (celle qui devient célèbre). Une seconde passerelle, d’une longueur de 70 mètres, est dressée entre le port et le parvis de l’église Saint-Laurent dans le quartier du Panier, assurant ainsi une continuité dans le parcours urbain entre la partie la plus ancienne de la ville et les nouveaux équipements culturels rassemblés surl’esplanade du littoral.
Le jardin des Migrations
Ils offrent une promenade paysagère au coeur d’un jardin méditerranéen de 12 000 m2, révélant la situation exceptionnelle du fort Saint-Jean dans sa relation avec Marseille et ses horizons.
C’est à ne pas manquer
L’ensemble est extraordinairement bien réalisé et offre au visiteur une appréciation unique de ce que peut faire l’architecte pour une ville.
De tous les angles de l’ensemble «MuCEM-Fort-Saint-André», on aperçoit: la ville de Marseille; son gigantesque port, le premier de France, dont le vieux port etle bassin au cœur de la ville; ses bâtiments, ses butes et ses collines; la Méditerranée; l’impressionnante cathédrale Ste-Marie-Majeure (souvent appelé la Major) de style néo-byzantin et construite en 1852; la «bonne mère» qu’est la basilique mineure Notre-Dame-de-la-Garde construite en 1864; le fort Saint-Nicolas qui surplombe le port et édifié en 1660 sur ordre de Louis XIV; l’église Saint-Laurent du XIIIe siècle de style roman-provençal, la vieille ville où vivent les pêcheurs…….
Marseille est une ville magnifique, unique à ne pas manquer au sud de la France et maintenant que le nouveau MuCEM est ouvert, c’est une étape de la visite marseillaise qu’il faut absolument voir et visiter. Les bâtiments eux-mêmes valent la visite. L’exposition ajoute à l’attrait.
*texte: MuCEM, wikipedia, internet, notes personnelles CD
Pas de commentaire