Le séisme…


Le séisme de 2010

Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter frappe l’ouest d’Haïti et notamment sa capitale, Port-au-Prince. Il est suivi de plus d’une centaine de répliques. Il désorganise totalement le fonctionnement de l’État et entraîne la mort de plusieurs cadres du gouvernement. Le président Préval y échappe de peu. Des milliers de détenus alors incarcérés à la prison de Port-au-Prince se sont échappés.

Plus de 150 casques bleus de l’ONU sont morts ou portés disparus. Le bilan de ce cataclysme sismique s’élève, au 24 février 2010, à plus de 300 000 morts, 300 000 blessés et 1 000 000 de sans-abri. Les États-Unis y dépêchent 16 000 militaires, l’Union européenne 1500.

Étant donné qu’il sera impossible de déblayer tous les gravats à courte échéance, les autorités haïtiennes envisagent de reconstruire plusieurs quartiers de Port-au-Prince aux alentours de la capitale haïtienne.

Le 20 janvier 2010, à six heures (heure locale), une réplique de magnitude 6,1 sur l’échelle de Richter, ressentie à soixante kilomètres à l’ouest de la capitale en ruine, frappe à nouveau le pays.

Le 22 janvier 2010, un effort « mondial » (mobilisant notamment le Canada, les États-Unis et la France) est consenti afin de recueillir plus d’un milliard de dollars dans un fonds d’aide. Le 16 février 2010, le coût de reconstruction de la capitale haïtienne et de ses environs est estimé entre huit et quatorze milliards de dollars.

L’épidémie de choléra

En octobre 2010, une épidémie de choléra a éclaté. Elle a démarré le long d’un affluent du fleuve Artibonite, la rivière Meye, et a rapidement atteint toutes les zones en aval le long de l’Artibonite. Un rapport amène à penser que la souche microbienne aurait été importée lors de l’arrivée de soldats népalais de l’ONU.

En décembre 2011, le ministère haïtien de la Santé et de la Population dénombrait plus de 6 500 morts dues à cette épidémie de choléra. Alors que l’épidémie n’avait pas encore été arrêtée, à la mi-mai 2012, ce même ministère décomptait plus de 540 000 cas de contagions parmi lesquelles 7 000 décès.

L’économie

Dans ce pays pauvre, 75 % des Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté et 50 % sont dans la pauvreté la plus totale, ce qui fait du pays le plus pauvre du continent américain. Plus d’un Haïtien sur trois est mal alimenté selon un rapport du conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA) haïtien. Le taux de chômage atteint plus de 40,6 % de la population active en 2010.

De plus, Haïti souffre d’une inflation élevée et du peu d’investissement à cause de l’insécurité, des infrastructures limitées et d’un manque de confiance. Le gouvernement dépend de l’aide internationale pour financer les 2/3 de son budget.

Les transferts d’argent venant de la diaspora haïtienne, dont l’importante canadienne, sont une importante source de devises pour le pays puisqu’ils représentent un quart du PIB, deux fois la valeur des exportations et surtout une aide directe aux familles.

Par ailleurs, Haïti reste un pays vulnérable aux catastrophes naturelles. Des cyclones ravagent le pays et cause d’énormes dégâts matériels aux infrastructures routières et au secteur agricole. La déforestation accélérée est également un frein au développement économique, provoquant l’érosion, l’appauvrissement et l’éboulement des terres, notamment lors des pluies torrentielles.

Les secteurs économiques

Les principales ressources naturelles d’Haïti sont la bauxite, le cuivre, le carbonate de calcium et pierre à chaux, l’or, la marne et l’hydroélectricité. Cependant, les gisements sont petits. Seule la bauxite a été exploitée commercialement à une échelle significative.

L’agriculture emploie l’essentiel de la main-d’œuvre avec plus des deux tiers de la population en âge de travailler. Les exploitations agricoles sont, avant tout, des fermes de subsistance, de dimensions restreintes, où le café, le cacao, le sisal, le coton, les mangues constituent les principales exportations.

La capitale, Port-au-Prince, concentre la majorité des activités industrielles du pays : les principales productions y sont les composants électroniques, le textile et les balles de baseball.

Les principaux partenaires commerciaux de la république d’Haïti sont les États-Unis à 85,2 %, le Canada à 2,2 %, la France à 1,5 %, l’Allemagne à 1 %, et la République Dominicaine.

Le tourisme de vacances est minime, mais, petit à petit, Haïti redevient une destination pour ceux qui recherchent le soleil. Déjà, au Cap Haïtien, les bateaux de croisière s’ancrent pour permettre aux croisiéristes de descendre à terre et de visiter cette magnifique partie du pays.

Plusieurs hôtels sont en construction et viennent s’ajouter à de magnifiques établissements hôteliers qui offrent à Port au Prince, à Jacmel et ailleurs des endroits pour vacances de très bonne qualité dans des sites très intéressants à visiter.

Les aides au développement

En octobre 2008, le congrès américain a voté la loi HOPE II pour permettre aux produits manufacturiers haïtiens, particulièrement le textile d’avoir accès sans tarif douanier au marché américain.

Les programmes sociaux établis par le gouvernement sont limités, en dépit d’une nette augmentation en 2009. Certaines agences offrent des pensions de retraite et des allocations pour les accidents du travail. L’accès aux emprunts est faible, 2 % du crédit du système bancaire finance le secteur agricole et le développement rural.

Haïti reçoit également des aides multiformes venant de l’intérieur de son propre pays. Plusieurs associations, institutions et fondations participent à la reconstruction du pays et à son développement.

La dette

Le 7 avril 2003, le président Jean-Bertrand Aristide a réclamé officiellement à la France près de 21,7 milliards de dollars en « restitution et réparation » de la dette.

Le 24 décembre 2003, le «Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde» a réclamé l’annulation de la dette qualifiée d’« illégitime et odieuse » d’Haïti, à la veille du bicentenaire de l’indépendance de la République.

En 2009, à la suite de l’«Initiative pays pauvres très endettés», 1,2 milliard de dollars de dette ont été annulés par la Banque mondiale et le FMI. Début 2010, la dette extérieure est évaluée par Oxfam international à 890 millions de dollars US.