le pèlerinage


Le pèlerinage d’aujourd’hui

Un pèlerin de 2008 écrit : « Nombreux sont ceux qui, partis en randonneurs, se déclarent pèlerins à l’arrivée devant la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle. Au départ de mon périple, je n’avais que deux attentes. Je voulais me dépasser physiquement et aller le plus loin possible au fond de moi-même. J’étais habité par ce besoin du dépassement, je voulais aller au-delà de mes peurs, de mes faiblesses, de mes limites.

Je n’avais aucune idée comment tout ça allait se réaliser, mais je partais confiant étant assuré que les seules issues possibles seraient, d’une manière ou d’une autre, positives.  

Porté par l’euphorie des premiers jours reliée à une liberté toute nouvelle, au contact avec la grande nature, à la grandeur du défi relevé, à la beauté des paysages et des personnes rencontrées, j’ai marché les premières centaines de kilomètres un peu comme un touriste, comme un randonneur, comme un sportif.  

Après une dizaine de jours, j’ai commencé à sentir la graduelle descente dans mon pays intérieur. À partir de là, j’ai compris que ce n’est qu’au fil de longues journées de marche et de silence que s’amorce la descente au plus profond de soi. Il faut marcher, seul avec soi-même, plusieurs kilomètres par jour, pendant plusieurs jours pour jouir des bienfaits de la démarche entreprise.  

Faire la route vers Saint-Jacques de Compostelle, c’est choisir de faire une pause dans sa vie, dans le train-train quotidien, pour prendre le gros risque d’entendre et d’écouter la vie. C’est se mettre en mode « écoute ». C’est se donner suffisamment de temps pour aller loin, très loin sur la route et au fond de soi.  

La Vie nous parle toujours et partout. Peu importe où nous sommes, peu importe ce que nous faisons, la Vie nous parle. La déficience est dans notre capacité d’écoute. La vie nous charrie de plus en plus vite, dans un tourbillon de plus en plus rapide, dans un tintamarre de plus en plus fort et dans des activités de plus en plus vides de sens.  

Un jour quelqu’un a écrit un livre auquel il a donné le titre : »Arrêtez la terre de tourner, je veux descendre ». Sur la route vers Compostelle, j’ai arrêté de tourner et je suis descendu.  

Faire «Compostelle», c’est s’ouvrir au changement, c’est accepter qu’on ne sera plus le même à la fin du parcours. C’est accepter aussi que ce changement nous habitera jusqu’à la fin de nos jours… »

La voie du Seigneur

Pour plusieurs, les voies de Compostelle sont les chemins vers le Seigneur.

Le chemin de St-Jacques de Compostelle est un sentier historique que des pèlerins-randonneurs de partout dans le monde parcourent depuis 1200 ans dans le calme et la beauté de paysages étonnants. La marche d’étape en étape se révèle une épreuve d’endurance physique, mentale et spirituelle. Elle accompagne la marche intérieure qui conduit la personne à mieux se connaître et à retrouver un peu plus de sérénité et de paix au bout du chemin.

« On t’a fait savoir, ô homme, ce que le Seigneur attend de toi. Rien d’autre que de marcher humblement avec ton Dieu, pratiquer la justice et aimer avec tendresse » (Mi 6,8).

Dans la Parole de Dieu, la démarche de pèlerinage signifie profondément ce qu’est la vie humaine : « Tes décrets sont devenus mes cantiques, dans ma demeure de pèlerin« , dit le psalmiste. Et l’épître aux Hébreux rappelle aux croyants qu’ils sont des étrangers et des voyageurs sur la terre. Le pèlerinage représente et accompagne notre route vers le Royaume et la Jérusalem céleste. Ce qui est vrai pour les pèlerinages en Terre Sainte l’est aussi pour tout pèlerinage vécu dans une démarche de conversion.