Biographie de Mansour


Mansour est né le 6 juillet 1939, juste avant le commencement de la 2ième guerre mondiale à Tizi Ouzou en Kabylie algérienne. Son père est l’Imam de la mosquée de Tizi Ouzou. Sa mère n’a pas eu l’occasion de célébrer son premier anniversaire car elle est emportée par la tuberculose alors que Mansour a huit mois. Il est élevé par sa soeur aînée pendant plus de 5 ans. Ensuite, deux marâtres s’occupent de lui.

Un jour, son frère aîné, Saïd, le trouve en train de jouer dans la rue alors que tous les autres enfants de son âge sont à l’école. Mansour a déjà neuf ans. Saïd est recherché par les services de police français, et, malgré son état de fugitif, le prend par la main et l’inscrit le jour même a l’école Jean Maire pour les indigènes. Ce sera le grand tournant de sa vie. Il passe sa première année à cette école française sans que son père sache qu’il la fréquente. Celui-ci ne veut surtout pas que son jeune fils aille à une école française après les déboires de son fils aîné.

Il n’a pas l’occasion de se présenter au concours d’entrée en 6ième du lycée, à cause de son retard initial. Qu’à cela ne tienne, il décide de préparer un concours pour sauter la 6ième  et s’inscrit en 5ième au lycée de Tizi Ouzou malgré le fait que son père ait déjà fait son inscription à la fameuse école coranique la Zaouia de Sidi Mansour.

À la veille du début de la guerre de libération algérienne, alors qu’il est toujours inscrit au lycée de Tizi Ouzou, il s’engage, comme les jeunes de son âge, immédiatement dans cette guerre. Il est arrêté par les services de sécurité français en 1958 et passe près d’un an au camp de concentration de Tizi Ouzou. Après sa libération en juin 1959, il reprend immédiatement ses activités nationalistes et devient de 1960 à 1962 président de l’association FLN (Front de Libération Nationale) des étudiants algériens. Ses activités politiques prennent fin brusquement suite à la dramatique course au pouvoir des dirigeants FLN qui a lieu avant même que l’Algérie ne devienne officiellement indépendante en juillet 1962.

Suite à cette déception profonde, Mansour décide de quitter immédiatement l’Algérie et d’aller continuer son éducation supérieure à l’extérieur et de préférence aux USA. Il réussit à obtenir une des premières fameuses bourses John F. Kennedy, que le président américain a donnée à l’Algérie comme cadeau pour avoir obtenu son indépendance. Après l’obtention d’un BA en mathématiques, il s’inscrit en économie à l’université du Kansas et obtient un Phd. De retour au pays, il fait son service national de deux ans comme officier de l’ANP (l’armée nationale populaire) qu’il passe au service du Secrétariat du Plan du gouvernement algérien.

Son service terminé, il devient conseiller économique puis Directeur de la planification du même ministère. C’est à ce moment-là, qu’il rencontre Claude Dupras dont la firme s’intéresse à créer une société mixte d’engineering avec une société nationale algérienne, l’Ecotec. La création de sociétés mixtes en Algérie a pour but d’unir les sociétés nationales algériennes avec des sociétés étrangères pour favoriser le transfert de technologie et de méthodes de travail. C’est une idée du ministère du Plan acceptée par le gouvernement.

En 1977, au moment où il prépare le 3ième plan quadriennal de développement pour le pays, il s’oppose aux nouvelles directives du ministre du Plan et dépose sur-le-champ sa démission. Quelques mois plus tard, il se retrouve économiste à la Banque Mondiale à Washington aux USA où il passe le reste de sa vie professionnelle jusqu’au jour où il se rend compte que la Banque Mondiale s’intéresse principalement aux intérêts des USA et du reste du monde occidental.

Un peu naïf, (il l’admet lui-même), il croit que l’Algérie de 1989 est à ce moment-là décidée à réformer son économie. Il profite de cet engouement pour démissionner de la Banque Mondiale et retourne en Algérie pour soi-disant participer à la mise en place d’une réforme économique d’envergure et en profondeur. Il réalise vite qu’il s’est trompé (à ce jour l’Algérie n’a pas encore décidé de réformer sérieusement son économie ni même commencé à créer une nouvelle économie acceptable pour le 21 ième siècle). En 1991, il comprend finalement qu’il ne peut rien contribuer et décide alors de prendre sa retraite. Il retourne vivre aux USA où son épouse américaine vit avec sa famille. Il y est encore.

1 Commentaire

  • AHCENE KHATI

    5 février 2021 at 12:46 Répondre

    Bonjour Claude
    J’ai relu avec beaucoup d’interet une partie des correspondances entre Mansour et toi particulièrement celles des deux premières années. En fait Mansour surtout au début des années 2000 me transmettait toujours une copie de vos échanges, mais je n’ai pas su les garder, surtout que j’ai changé au fil du temps plusieurs fois d’ordinateurs.
    Mais je voudrai revenir a l’essentiel et te proposer une mise a jour et d’enrichirde la biographie de Mansour surtout maintenant qu’il est décédé. Tout ce que tu dis de Mansour est exact , tu le tiens certainement de lui mais je voudrai te proposer quelques lignes supplémentaires pour compléter certaines informations et corriger ou ajuster certaines autres. Tu sais comme tu le sous entends , Mansour vient d’une famille qui a donné beaucoup a la révolution : son frère Said qui était dans les camps de 1955 a 1962 , son frère Ali que tu connais bien qui était au maquis en wilaya 3 , son troisième frère Cherif mort au maquis en Kabylie en 1959 a l’âge de 25 ans. Pour l’anecdote j’étais au camp avec Mansour en Juillet 1959 quand le capitaine de SAS Comettou le réveille a une heure du matin pour lui annoncer la mort du son frère Cherif. Cet événement a beaucoup marque Mansour et nos nos conversations c’est souvent un souvenir profondément gravé qui revenait dans sa tête .
    Voila des choses qui pourraient faire partie de sa biographie. Si tu étais d, accord je pourrais te proposer tout ça par écrit.

    J’ai essayer de t’appeler pour en parler mais je n,ai pas pu t’avoir

    Esaie de me rappeler si tu as le temps

    Bien a toi

    Ahcene

Ajoutez un commentaire