La partition – le Pakistan


Ne pouvant plus gouverner l’Inde, l’Angleterre s’est résignée à s’en retirer mais avant de partir, les Anglais ont infligé une blessure mortelle au nouveau pays.

En créant le Pakistan, le gouvernement britannique divisait à tout jamais les habitants de la nouvelle Inde. Jusqu’au dernier instant, le Mahatma a lutté pour empêcher cette partition du territoire.

Malheureusement, il a échoué.

La partition de l’Inde a ravivé les haines raciales et religieuses. Au lieu de célébrer dans l’allégresse la libération tant attendue et si chèrement payée de leur pays, c’est par milliers que les habitants de l’Inde se sont entre tués inutilement dès le départ des anglais. C’était une façon de prouver par l’absurde que sans les Anglais, la colonie était ingouvernable.

Cette idée de créer un état où les musulmans seraient majoritaires a commencé à germer à la fin des années ’30. Les aristocrates utilisaient la religion pour opposer les musulmans aux hindous. Les riches musulmans investissaient leur richesse dans les terres tandis que les hindous pour leur part s’intéressaient plutôt au commerce et à l’industrie. En conséquence, ils étaient portés à embaucher leurs coreligionnaires, laissant peu d’opportunités aux musulmans d’occuper des postes d’administration.

Yinnah à leur tête, les musulmans sont parvenus à obtenir des autorités l’établissement de contingents en leur faveur sans tenir compte de leurs qualifications. Il ne restait plus à la classe supérieure des musulmans qu’à obtenir le support des paysans pour obtenir un rapport de force efficace pour lutter contre la majorité hindoue. La haine raciale et les passions religieuses leur ont permis d’atteindre facilement leur objectif.

Dès lors, le but ultime était la création d’un état séparé.

Ce Pakistan de Yinnah serait un état musulman séparé où les hindous et parsis seraient minoritaires et confinés dans des classes inférieures. Ce nouveau pays compterait une soixantaine de millions de mahométans qui échapperaient ainsi à la domination hindoue. Par ailleurs, les quarante millions d’autres dispersés dans les provinces à majorité hindoue risquaient de recevoir un traitement semblable à celui qu’il se proposait de faire subir aux hindous.

Yinnah était tout à fait disposé à tenir ce pari.

Gandhi a lutté avec acharnement contre ce projet. Il considérait comme un blasphème la pensée de la partition de l’Inde.

Dans l’Inde nouvelle comme le Mahatma la concevait, il y aurait de la place pour tout le monde et les opportunités seraient égales pour tous les habitants sans distinction de sexe, de race ou de religion.

À la fin de guerre, il devenait de plus en plus évident que la fin approchait et pour le gouvernement britannique, ces dissensions leur permettaient de diviser pour régner encore quelques années. Malgré toutes les interventions du Mahatma, les Anglais ont donné à Yinnah ce qu’il désirait.

Le Pakistan séparait l’Inde en deux et il était lui-même coupé en deux…

Les 75,000,000 d’habitants du Pakistan vivaient sur deux territoires séparés par 800 milles de territoire indien. Une aberration que seul un esprit tordu et malveillant pouvait avoir inventé. Sur le plan religieux, des dizaines de millions d’hindous vivaient au Pakistan et autant de musulmans vivaient en territoire hindou.

Une bombe qui ne manqua pas d’exploser et de faire des victimes par centaines de milliers.

La première émeute éclata à Calcutta causant 14 morts et une centaine de blessés. Puis, les émeutes enflammèrent le pays. Les réfugiés par millions quittent soit l’Inde, soit le Pakistan. Gandhi a rencontré un convoi de près de 60 milles de longueur qui errait sous la pluie. La Grande migration a déplacé plus de 15 millions de réfugiés qui ont parcouru des centaines de milles avant de trouver un nouveau foyer.

C’est un crime, encore impuni, contre l’humanité.