Le détachement


Ne pas posséder de biens superflus est le début du détachement matériel. Dans sa forme la plus noble ce détachement s’étend jusqu’à ne rien posséder ou presque. Gandhi, alors qu’il était l’homme le plus important de l’Inde, ne possédait que quelques effets personnels. Il n’a jamais possédé une propriété immobilière, aucun meuble, aucun bijou, aucune œuvre d’art.

Cette image représente tout l’inventaire des biens que Gandhi possédait. Une petite fantaisie : trois petites statuettes représentant trois singes dont l’un a les mains sur les yeux comme celui qui n’a rien vu, l’autre sur les oreilles comme celui qui n’a rien entendu et le dernier a la main sur la bouche comme celui qui n’a rien dit. Ces statuettes ne le quittaient jamais.

Il définissait le vœu de pauvreté comme un vœu de non-possession et cela allait jusqu’au non-désir de possession. Il se refusait même à considérer comme légitime le fait de conserver un bien en prévision d’un usage futur. Dieu ne fait jamais de réserves pour le lendemain disait-il et il ne crée jamais plus que ce qui est nécessaire à un moment donné.

Il est donc inutile de s’embarrasser de ce genre d’inquiétude. Dieu donne à chacun le pain quotidien. C’est en ignorant cette loi divine et en accumulant des biens inutiles que se crée la pauvreté.

Les riches qui possèdent des tas de choses superflues privent les pauvres du nécessaire. Si chacun ne possédait que ce dont il a besoin, nul ne manquerait de rien.

L’idéal de la non-possession demande à l’homme de vivre comme l’oiseau sans toit sur sa tête, sans aliments ni de vêtements pour le lendemain.

La civilisation n’a pas pour rôle de multiplier sans cesse les besoins des individus mais au contraire à leur apprendre à les réduire volontairement. Le renoncement est le seul chemin qui mène au bonheur, à la véritable satisfaction.

Chaque fois que nous possédons un objet dont nous ne saurions prouver la nécessité, nous soumettons quelqu’un d’autre à la tentation de voler. Le Mahatma va jusqu’à dire que c’est un vol de prendre quelque chose dont on n’a pas besoin même avec la permission expresse de la personne à qui ce bien appartient. On commet aussi un vol lorsque l’on mange un fruit dont on n’a pas vraiment besoin ou en consommant plus de nourriture que nécessaire.

On peut dire sans crainte de se tromper que la misère affligeante que l’on voit dans le monde est le résultat d’Infraction au principe d’abstention de vol tel que décrit ici.

Ce principe de non-possession s’étend également à l’esprit. Celui qui emplit son cerveau de connaissances inutiles viole aussi ce principe inestimable. Citant la Gîta, Gandhi rappelait à son entourage que : « L’humilité constitue la connaissance et que tout le reste n’est qu’ignorance. »

Suite : Les armes de la libération

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