L’hygiène


Gandhi considérait l’éducation des masses sur la question de l’hygiène comme aussi importante que l’alphabétisation. Il ne prêchait pas et ne faisait pas de grands discours pour convaincre les gens de l’importance de l’hygiène. Alors que tous le vénéraient et le considéraient comme la Grande Âme de l’Inde, Gandhi, quand il arrivait dans une village, entreprenait lui-même de nettoyer les latrines.

Cette tâche du nettoyage de latrines était, selon la tradition, dévolue aux intouchables. Ce travail était interdit à toutes les autres castes. Elle était le lot des impurs et des hors castes et des parias de tout acabit. En faisant ce travail, Gandhi s’attaquait à un tabou de taille. Sans la reconnaissance universelle de sa gande pureté, il aurait été chassé de sa caste et déchu au rang des parias.

Au début, même son épouse s’inquiétait de cette attitude. Comme elle vivait dans l’intimité de Gandhi, elle devait souvent être en contac avec lui. Or toucher un paria, lui servir un repas ou seulement manger en sa présence était interdit, sous peine de sanctions sévères, aux castes supérieures. Avec le temps, Gandhi parvint à calmer ses craites et à lui démontrer l’absurdité et la cruauté de cette règle.

Cette façon d’agir portait fruit.

Même si son séjour dans un village ne durait le plupart du temps qu’un jour ou deux, à son départ, tout était propre et souvent, on procédait au nettoyage des villages même avant qu’il arrive.

La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action.

Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire.

Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action.

Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même.

Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets.

Il ne prêchait pas – il agissait

Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.

Suite : La spiritualité

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