Aux yeux des Anglais, le seul obstacle à la libération de l’Inde était le différence d’opinion entre Hindous et Musulmans sur la manière de gouverner le nouvel état.
C’était un peu gros car de nombreux Musulmans faisaient parti du Congrès et son président Maulana Kalam Azad était un théologien de l’Islam. Pour les supporters de Churchill, tout prétexte était bon pour retarder l’indépendance, que tous par ailleurs savaient inévitable. Churchill refusait systématiquement tout contact avec Gandhi et appuyait Jinnah ouvertement. Il répétait inlassablement à ses opposants travaillistes et libéraux : « Quand les Indiens s’entendront entre eux, nous verrons; pas avant. »
Jinnah ne voulait à aucun prix d’un état où le pouvoir serait partagé entre Hindou et Musulmans même si c’est lui qui en avait le contrôle comme le lui avait suggéré Gandhi. Il voulait absolument un état séparé pour les musulmans. Le Mahatma pour sa part, voulait un état laïc uni dans la tolérance et l’égalité de tous.
Enfin, en juillet 1945, les travaillistes prirent le pouvoir en Angleterre et Lord Attlee déclara qu’il était prêt à remettre le pouvoir aux Indiens au plus tard à l’été 1948. Il envoya une délégation à Delhi pour établir la marche à suivre avec le Congrès.
Jinnah se sentit abandonné par les Britanniques et à la merci du Congrès. Le 16 août 1946, la Ligue musulmane proclama une journée d’action et des émeutes éclatèrent au Bengale. Plusieurs Hindous furent massacrés et d’autres durent, sous la contrainte, se convertir à l’Islam. Les réfugiés s’enfuirent alors au Bihar où leurs récits enflammèrent les passions des Hindous qui à leur tour se ruèrent sur les Musulmans.
Tout un gâchis. Gandhi prit le bâton de pèlerin et se rendit au Bengale, marchant pieds nus de village en village pour ramener la paix.
Craignant de ne pas être en mesure de maintenir l’ordre bien longtemps, les Britanniques décidèrent d’avancer le départ. Lord Mountbatten persuada Nehru d’accepter la séparation complète du Pakistan et la date de l’indépendance fut fixée au 15 août 1947.
La décision était difficile à croire et il fallut toute l’insistance du Mahatma pour convaincre le peuple de la sincérité des Anglais.
L’Inde était enfin libre et le drapeau national flottait fièrement pour la première fois sur les bâtiments publics.
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