1937-38


1937-38 (Eddie Shore; La guerre; Décès de Cecil Hart; Les trois « S »; Nouvelle ère pour le Canadien; 23 parties sans défaite; 28 joutes sans échec chez eux; Retraite des Americans; 50 parties; Décès du président Calder; Le temple de la renommée; La ligne rouge au centre).

Des événements importants se produisirent à la fin de la saison 1937-38, de même qu’après. Mentionnons tout de suite la conquête de la coupe Stanley par le Chicago ainsi que la retraite des Maroons de Montréal, qui étaient entrés dans la Ligue en 1924-25. Une autre retraite, individuelle celle-là, après 16 brillantes saisons avec le Canadien, fut celle d’Aurèle Joliat.

Les Canadiens terminèrent la saison en 3e position, avec 49 points comme les Americans, mais ceux-ci avaient remporté une victoire de plus, premier facteur pour déterminer la position des clubs dans le classement, en cas d’égalité. En avant des Americans, dans la section canadienne, se trouvait le Toronto avec 57 points et, à la fin du classement, il y avait les Maroons de Montréal avec 30 points seulement. Ces derniers étaient donc éliminés.

Dans la section américaine, le Boston était en tête avec 67 points, suivi des Rangers avec 60. Le Chicago n’avait que 37 points, deux points seulement de plus Que le Détroit. C’est dire Que le dernier club à avoir droit de prendre part aux séries de la coupe Stanley, le Chicago, était vraiment en sixième place du classement général réel de toute la Ligue. C’est cependant cette équipe surnommée « miracle » qui devait remporter les honneurs de la coupe Stanley.

Dans la série contre le Canadien, celui-ci remporta facilement les honneurs de la 1re partie par 6 à 4. A Chicago, le Canadien fut blanchi décisivement par 4 à O. A Montréal, dans la troisième et décisive partie, alors Qu’il restait moins de deux minutes à jouer, le gardien du Canadien fut déjoué et les chances se trouvèrent égalisées à 2 à 2. Après 11 minutes et 49 secondes de jeu supplémentaire, le Chicago brisait l’égalité et éliminait le Canadien à la grande consternation de tous les supporteurs qui remplissaient le Forum à craquer et qui avaient compté sur une victoire certaine du Canadien, surtout avec le compte à 2 à 1 avec seulement une minute et 25 secondes de jeu, dans la dernière période.

Le Chicago n’avait pas fini sa série de ravages, sa série de chances, selon certains, car il arrivait toujours quelque chose pour favoriser les Black Hawks. Ces derniers réussirent à disposer des Americans par 1 à 0 en 13.01 de temps supplémentaire et par 3 à 2, avec une victoire pour les Américans par 3 à 1. Ces Americans avaient éliminé les Rangers dans trois dures parties dont deux nécessitèrent du temps additionnel de 21 minutes et 25 secondes et 40 minutes et 40 secondes. Les comptes avaient été de 2 à 1 et de 3 à 2 pour les Americans et de 4 à 3 pour les Rangers.

Dans la finale, le Chicago causa une surprise encore plus grande en disposant du Toronto qui avait éliminé le Boston dans trois parties consécutives dans la série 3 de 5, soit par 1 à 0, 2 à 1 et 3 à 2. Les première et troisième parties avaient nécessité du temps additionnel. Dans la finale le Chicago gagna la 1re partie par 3 à 1 ainsi que les 3e et 4e par 2 à 1 et 4 à 1 pour ne subir qu’une défaite, soit dans la 2e joute, par 5 à l.

Le pilote de l’équipe « miracle » était Bill Stewart, un Américain, un ancien arbitre qui avait pris la direction des Hawks et qui les avait conduits aux plus hauts honneurs, à sa première saison comme instructeur. C’était la première fois qu’un Américain conduisait un club à la coupe Stanley.

SEPT CLUBS

La saison de 1938-39 commença à sept clubs seulement, à cause du retrait des Maroons, dont les meilleurs joueurs, Cain, Ward, Gracie, Wentworth et Evans allèrent au Canadien.

Il fut décidé, néanmoins, que six des sept équipes prendraient part aux séries de la coupe Stanley, à la fin des activités qui se terminèrent comme suit: Boston, 74 points, Rangers, 58, Toronto 47, Americans 44, Détroit 42, Canadien 39 et Chicago 32. Les Black Hawks furent donc les seuls à ne pas prendre part aux classiques d’après la saison.

Les deux premiers clubs se disputèrent les honneurs dans la série « A » de 4 de 7. Cette série dura la limite et quatre joutes nécessitèrent du temps additionnel, dont la dernière, qui se termina par la victoire du Boston par 2 à 1 après 108 minutes.

Dans les séries B et C le Toronto élimina les Americans, le Détroit eut raison du Canadien puis fut défait par le Toronto dans la série D. La série Canadien-Détroit nécessita trois parties, dont la dernière se termina par 1 à 0 seulement, après 7 minutes et 47 secondes de temps supplémentaire. Encore une fois, c’était le Détroit qui avait raison du Canadien.

Dans la finale, le Boston divisa les honneurs chez lui avec le Toronto, par 2 à 1 et 2 à 3 en supplémentaire. A Toronto, cependant, les Bruins gagnèrent par 3 à 1 et 2 à O. Dans la partie finale à Boston, les Bruins s’assurèrent la coupe Stanley par une victoire par 3 à 1.

Faisons remarquer au sujet de cette saison que le Canadien eut un bel honneur, tout en terminant en 6e position du classement. En effet, un de ses joueurs, Tee Blake, finit en tête de tous les pointeurs avec 47 points dont 24 buts. Avec raison Toe Blake mérita le trophée Hart, accordé au joueur le plus utile à son club.

Toe Blake était aussi choisi sur la 1ère équipe d’étoiles.

EDDIE SHORE

Dans cette équipe d’étoiles, il y avait aussi Eddie Shore, un fameux joueur qui a brillé pendant des années au plus haut point pour le Boston, avant d’aller terminer sa carrière avec les Americans de New York. Shore en était alors à son 7e choix dans la première équipe d’étoiles. Il détint le record, à ce point de vue, jusqu’à ce que Maurice Richard en vint à être choisi également une 7e fois, le printemps dernier. Le « Rocket » a été désigné six fois de suite, soit un record du genre. Shore a été choisi une fois dans la 2e équipe et Richard cinq fois.

LA GUERRE

Nous en arrivons maintenant à la saison 1939-40. Nous la soulignons d’une façon spéciale à cause des événements qui survinrent au début de septembre 1939. Tout le monde sait que c’est alors que la deuxième grande guerre s’est déclarée. Après une courte hésitation, les dirigeants de la Ligue Nationale décidèrent de ne pas lâcher, pas tout de suite, en tout cas. L’expression qui servit dans le temps fut la formule anglaise bien connue: « Carry On:’

DÉCÈS DE CECIL HART

Quelques semaines avant la saison 1939-40 décédait à Montréal Cecil Hart, qui s’intéressait au hockey et au baseball depuis 35 ans, et qui avait été associé à la direction des Canadiens et des Maroons pendant 20 ans. Le sport faisait donc une lourde perte à laquelle on pense encore souvent. Vraiment, Cecil Hart fut un initiateur et un meneur et il a grandement contribué à bien des succès du Canadien, de 1921 à 1939.

Sept clubs composaient encore la Ligue. Jules Dugal se trouvait avec le Canadien comme gérant général et Pit Lépine comme instructeur. Ce dernier avait été nommé après la mort tragique de « Babe » Seibert, survenue dans le cours de l’été, peu de temps après son choix comme pilote du club montréalais.

LES TROIS « S »

On sait que Siebert avait fait partie de la fameuse ligne dite des Trois S avec Hooley Smith et Nels Stewart. Ce dernier devait se retirer définitivement de la Ligue Nationale, en 1940, soit après la saison dont nous allons parler, avec le remarquable record jusque-là de 324 buts dans les parties régulières. Lors de la publication de notre première édition, nous disions que, dans le moment, il n’y avait qu’un joueur avec une chance de le dépasser. Nous mentionnions avec raison Maurice Richard qui, avant le début de la saison 1955-56, avait le formidable total de 422 buts à son crédit et il n’avait pas fini. Quant à Hooley Smith, il devait se retirer après 17 ans d’activités dans la Ligue Nationale, avec juste 200 buts à son actif. Stewart et Smith ont toujours joué à J’avant tandis que Siebert est passé à la défense, lorsqu’il fut acheté des Rangers par le Boston. A sa dernière année avec le Canadien, il avait compté 140 buts dans sa carrière.

Cette saison 1939-40 fut aussi la dernière sous le régime Savard.

Ce fut une autre désastreuse campagne. Le Canadien termina en toute dernière place du classement de sept clubs avec 25 points seulement, 9 de moins Que son plus proche concurrent, l’American de New York. Le Canadien avait pourtant bien débuté, prenant part aux six premières parties sans connaître une seule fois la défaite. Dans la suite, cependant, ce fut différent, le club montréalais n’obtenant des gains ou des parties nulles que fort rarement.

Les Bruins de Boston terminèrent en tête de la Ligue avec 67 points, suivis des Rangers avec 64, du Toronto avec 56, du Chicago avec 52, du Détroit avec 38 et des Americans et des Canadiens mentionnés tout à l’heure.

Dans la série A, qui dura six parties entre les deux mêmes clubs que l’année précédente, les Rangers éliminèrent le Boston, par 4 à 0, 2 à 4, 3 à 4, 1 à 0, 1 à 0 et 4 à 1. Ces mêmes Rangers disposèrent en finale du Toronto par 2 à 1 en supplémentaire, 6 à 2, 1 à 2, 0 à 3, 2 à 1 en supplémentaire et par 3 à 2 en supplémentaire également, pour gagner la coupe Stanley. Le Toronto avait auparavant éliminé le Chicago par 3 à 2, en supplémentaire et 2 à 1 ainsi que le Détroit par 2 à 1 et 3 à 1. Le Détroit, lui, avait disposé des Americans par 2 à 1 en supplémentaire, 4 à 5 et 3 à 1.

NOUVELLE ÈRE POUR LE CANADIEN

La saison 1940-41 devait être le commencement d’une nouvelle ère pour le Canadien. D’abord, la Canadian Arena Company reprenait la direction du club montréalais et faisait venir Dick Irvin de Regina. Ce dernier avait été pendant longtemps instructeur des Leafs de Toronto, après avoir rempli les mêmes fonctions avec le Chicago, avec lequel il avait terminé sa brillante carrière comme joueur, à la suite d’une fracture du crâne. A Toronto, Irvin avait connu de beaux succès, gagnant le championnat de la Ligue deux fois et la coupe Stanley une fois. Avec le Canadien, la tâche était lourde car il fallait réorganiser, presque du tout au tout. Le fait est que Dick Irvin, qui était secondé par Frank Patrick, gérant d’affaires, ne garda pour ainsi dire que Toe Blake. Il fit venir plusieurs joueurs de l’Ouest, dont Elmer Lach et Ken Reardon, qui devaient devenir de grandes étoiles.

On sait que Dick Irvin fit très bien avec le Canadien. Il conduisit son club au championnat quatre saisons de suite pour égaler un record précédent du Boston. En plus, en 1944, 1946 et 1953, il eut le grand honneur d’être instructeur de l’équipe conquérante de la coupe Stanley. On sait également qu’au printemps de 1955, Irvin offrit sa démission, qui fut acceptée, et que Toe Blake fut désigné pour lui succéder. Irvin passait aux Black Hawks de Chicago.

23 PARTIES SANS DÉFAITE

C’est au cours de cette saison que le Boston établit le record de 23 parties consécutives sans défaite, record qui tient encore. Ce record abaissait celui de 19 établi, la saison précédente, par les Rangers, et celui de 18 que détenait auparavant le Canadien, en 1927-28. Du 22 décembre 1940 au 23 février 1941, les Bruins gagnèrent 15 fois et annulèrent 8 fois. Après la défaite qui interrompit le record, les Bruins jouèrent 8 autres parties sans échec. C’est dire qu’ils n’ont perdu qu’une seule fois en 32 parties.

28 JOUTES SANS ÉCHEC CHEZ EUX

Plus tard les Canadiens ont établi un record du même genre et mieux encore en jouant 28 parties de suite sans connaitre la défaite. Il s’agissait, toutefois, de joutes disputées à Montréal, sur la glace du Forum. D’abord, dans la saison 1943-44, ils jouèrent les 25 parties de la saison régulière chez eux sans jamais perdre. Ils avaient gagné 22 fois et annulé 3 fois. Ils avaient commencé leur série de 28 parties sans échec, le 13 mars 1943 pour ne la terminer que le 2 novembre 1944.

Le Canadien termina la saison de 1940-41 en 6e position avec 38 points, en avant des Americans qui en avaient 27. C’est dire que le Tricolore s’était qualifié pour prendre part aux séries de la coupe Stanley. Le Boston avait fini en tête avec 67 points suivi du Toronto avec 62, du Détroit avec 53, des Rangers avec 50, du Chicago avec 39.

Dans les séries, le Canadien perdit contre le Chicago dans la 3e partie d’une série de deux de trois. Le Tricolore avait perdu la 1ère par 2 à 1, il avait gagné la 2e par 4 à 3, après 34 minutes et 4 secondes de temps supplémentaire, et dans la 3e, le Chicago vainquit par 3 à 2. Le Boston gagna la coupe Stanley, cette année-là, en battant le Détroit en 4 parties consécutives, dans la série finale par 3 à 2, 2 à 1, 4 à 2 et 3 à 1. Le Détroit auparavant avait éliminé le Chicago par 3 à 1 et 2 à 1 en supplémentaire, ainsi que les Rangers par 2 à 1 en supplémentaire, par 1 à 3 et par 3 à 2. Dans la 1re série entre le Boston et le Toronto, les Bruins avaient gagné en 7 parties par 3 à 0, 3 à 5. 2 à 7, 2 à 1, 1 à 2 en supplémentaire, 2 à 1 et 2 à 1.

* * *

En 1941-42, le Canadien se gagna de justesse une place dans les séries de la coupe en finissant en sixième position avec 39 points obtenus grâce à 18 victoires et 3 parties nulles. En tête se trouvaient les Rangers avec 60 points, suivis du Toronto avec 57, du Boston avec 56, du Chicago avec 47, du Détroit avec 42. Les Americans, qui devaient annoncer leur retraite de la Ligue ou la suspension de leurs activités, étaient en dernière position du classement avec 35 points seulement avec 16 victoires et 3 parties nulles.

Encore une fois, ce fut le Détroit qui élimina le Canadien. La première partie, à Détroit, se termina par une victoire de 2 à 1 sur le club montréalais. Dans la 2e joute, ce fut un triomphe pour le Canadien avec cinq buts contre aucun. On croyait vraiment que le Tricolore l’emporterait mais dans la 3e partie, à Détroit, les Red Wings gagnèrent facilement en triplant le compte par 6 à 2.

Ce même club Détroit, dans la série suivante, élimina facilement Je Boston en deux parties par 6 à 4 et 3 à 1. Dans la finale, cependant, les Red Wings furent éliminés par le Toronto qui avait disposé des Rangers par 4 victoires à 2 soit par 3 à 1, 4 à 2, 0 à3, 2 à 1,1 à3 et 3à2. Il fallut cependant sept parties aux Leafs pour disposer du Détroit. C’est dans cette série à la limite que le Toronto se distingua spécialement. Les Leafs perdirent les trois premières joutes par 2 à 3, 2 à 4, 2 à 5, et tout le monde pensait que le Détroit l’emporterait en quatre parties. Mais on avait calculé sans l’esprit combatif des Leafs sous la direction de Happy Day, qui avait remplacé Dick Irvin. La 4e joute se termina par une victoire de 4 à 3 pour les Leafs, à Détroit. Les Leafs gagnèrent également la 5e, à Toronto par 9 à 3, de même que la 6e à Détroit, par 3 à 0. Dans la 7e et dernière, les Leafs réussissaient à l’emporter par 3 à 1 devant leurs spectateurs enthousiastes et exubérants au Possible.

C’est dans la 4e partie de cette série que l’instructeur Happy Day laissa sur le banc un des meilleurs pointeurs de la ligue dans la saison. Drillon avait été hué dans les dernières parties, mais il fallait quand même beaucoup de cran pour l’enlever de l’alignement et, par-dessus le marché, lui substituer un jeune du nom de Don Metz. En tout cas, les événements donnèrent raison à Day dont le club se mit à gagner et continua de gagner, comme nous l’avons rapporté précédemment.

Dans la dernière joute, un record d’assistance pour une partie de hockey au Canada fut établi lorsque 16,218 personnes furent présentes. Ce record fut abaissé par le Canadien, dans une partie régulière, avec 16,318 spectateurs présents, le 16 novembre 1946.

RETRAITE DES AMERICANS

Au printemps 1942, les Americans, qui avaient pris le surnom de Brooklyn à la place de New York, une couple d’années auparavant. avaient joué leur dernière partie.

La Ligue Nationale, toujours sous la direction du président Frank Calder, ne comprenait donc que six clubs, tout comme aujourd’hui. On décida à l’automne que quatre clubs se disputeraient la coupe Stanley dans des séries de quatre de sept, le premier rencontrant le troisième, le deuxième faisant face au quatrième et les deux vainqueurs étant opposés dans la finale de la coupe Stanley.

Le Canadien améliora son sort dans le classement et commença véritablement son ascension qui devait le mener aux plus hauts honneurs, à compter de l’année suivante, jusqu’en 1947-48. Le Tricolore termina en 4e position avec 50 points, juste un de plus que le Chicago qui se trouva éliminé avec les Rangers qui n’avaient obtenu que 30 points,

Le Canadien en était arrivé à ses 50 points, grâce à 19 victoires et à 12 parties nulles. Le Chicago, en jouant 15 parties nulles, avait égalé un « record » des Canadiens, en 1928-29 avec la différence que dans cette saison mentionnée, le calendrier ne comprenait que 44 parties au lieu de 50.

Pour revenir aux parties nulles, disons que le « record » est maintenant de 22 et qu’il a été établi par le Toronto en 1954-55, dans un calendrier de 70 parties. Les Rangers ont annulé 21 fois en 1950-51 en 70 parties également.

50 PARTIES

Quant au total de 50 parties par saison, il avait été décidé pour la première fois avant le début des activités de 1942-43.

Le Canadien fut un opposant difficile dans sa série contre le Boston qui avait fini les activités avec 57 points, 4 de moins que le meneur,le Détroit et 4 de plus que le Toronto, en 3e position. A Boston, le 21 mars, le Canadien perdit par 5 à 4 après 12 minutes et 30 secondes additionnelles. Le 23 mars, le Canadien était encore vaincu, cette fois par 5 à 3. A Montréal, deux jours plus tard, il s’agissait d’une autre défaite pour le Canadien par 3 à 2 dans une période supplémentaire qui durait 3 minutes et 20 secondes. Dans la 4e partie, le Canadien obtenait la victoire par blanchissage de 4 à 0, mais il devait être éliminé dans la 5e et dernière joute par 5 à 4, mais non sans temps supplémentaire, soit 3 minutes et 41 secondes. Malgré tout, dans toute la série, le Boston n’avait compté qu’un but de plus que le Canadien.

Dans l’autre série, le Détroit avait éliminé le Toronto en six parties, par 4 à 2, 2 à 3 en supplémentaire, 4 à 2, 3 à 6, 4 à 2 et 3 à 2 en supplémentaire. La 2e joute avait duré 70 minutes et 18 secondes de temps supplémentaire et avait donc été la 3e plus longue dans l’histoire de la Ligue Nationale jusque-là. La dernière partie avait nécessité 9 minutes et 21 secondes additionnelles.

Dans la finale, les Red Wings gagnèrent facilement sur le Boston, soit en quatre victoires consécutives par 6 à 2, 4 à 3, 4 à 0 et 2 à 0.

DÉCÈS DU PRÉSIDENT CALDER

Le 4 février 1943, la Ligue avait fait la lourde perte de son président. Frank Calder était tombé subitement malade, au cours d’une assemblée des gouverneurs, à Toronto et il avait été transporté d’urgence à un hôpital de Montréal, peu après. Frank Calder avait été le président de la Ligue depuis sa fondation, en 1917. Il avait dirigé les destinées du circuit avec la plus grande habileté, en passant par toutes sortes de difficultés et de problèmes. II avait été à la tête des activités pendant la première grande guerre, alors que le circuit fut réduit à trois clubs. Il l’avait été également lorsque la Ligue commença à admettre des clubs américains pour en compter jusqu’à la en tout, à un moment. Au début de la 2e grande guerre, il dirigeait encore le circuit, alors composé de sept clubs.

Son décès constituait une perte énorme pour la Ligue ainsi que pour le hockey en général, au développement duquel il avait tant contribué.

Mervin « Red » Dutton, ancien joueur des Maroons et des Americans et ancien propriétaire de ce dernier club, assistait à l’assemblée de Toronto pendant laquelle Calder tomba malade. Il représentait les intérêts de la franchise des défunts Americans. On le choisit immédiatement président temporaire et il devait être nommé permanent, après le décès de Frank Calder.

Dutton resta en fonctions jusqu’en septembre 1946, alors qu’il fut remplacé par le président actuel Clarence S. Campbell. Ce Campbell était bien connu dans la Ligue. Il avait été arbitre avant la guerre. Pendant les hostilités, il avait servi dans les forces armées et il avait obtenu les honneurs du grade de lieutenant-colonel. Il fut ensuite l’un des avocats dans les procès des criminels de guerre d’Allemagne. Clarence S. Campbell est encore en fonctions.

LE TEMPLE DE LA RENOMMÉE

Le 10 septembre 1943, une assemblée tenue à Toronto groupait les représentants de la Ligue Nationale, ceux de la Canadian Amateur Hockey Association, et d’autres dirigeants du hockey professionnel et amateur du Canada et des États-Unis. A la suggestion du conseil de ville de Kingston, Ontario, cette ville fut choisie comme site du Temple de la Renommée du hockey, un édifice destiné à perpétuer la mémoire d’hommes qui ont tant fait pour développer, au point de vue national et international, le grand sport d’hiver du Canada, le hockey.

Peu de temps après, on annonçait des premiers choix que l’on devait faire suivre par d’autres. Nous vous donnons, ici, la liste complète des joueurs et des bâtisseurs ou initiateurs, telle que publiée récemment:

Joueurs: GEORGES VEZINA, HOWIE MORENZ, Hobart A, H. Baker, Harvey Pulford, Eddie Gerard, Frank McGee, Bad Stuart, Charles R. « Chuck » Gardiner, Tom Philips, Aubrey Victor « Dit » Clapper, Lester Patrick, Frank Nighbor, Edward William Shore, AURELE JOLIAT, Frank Wellington « Cyclone » Taylor, Russell Bowie, Arthur H. Ross, Donald Bain, EDOUARD-CHARLES « NEWSY » LALONDE, JOE MALONE, Allan « Scotty » Davidson, Charles Graham Drinkwater, Mike Grant, Silas « Si » Griffis. George Richardon, Harry J. Trihey, R. R. « Dickie » Boon. Frank « Moose » Goheen, Ernest « Moose » Johnson, Duncan « Mickey » Mackay, William O. « Bill » Cook et Nelson Stewart.

Initiateurs ou bâtisseurs: Lord Stanley of Preston. G.C.B., Sir Montague Allan, C.V.O., Frank Calder, John Ross Robertson, William A. Hewitt, Francis Nelson, William M. Northey, Claude C. Robinson, capitaine James T. Sutherland et Frank Patrick.

LA LIGNE ROUGE AU CENTRE

Avant la saison 1943-44, on apporta aux règlements le changement le plus important depuis des années. On exigeait une ligne de couleur rouge au centre de la glace. A l’avenir, on permettrait à un club défensif de passer en avant jusqu’à la ligne rouge. Il s’agissait d’une mesure qui offrait l’avantage d’un déblaiement rapide tandis qu’elle augmentait encore l’allure du jeu. Outre cette ligne rouge, on traçait aussi des cercles de dix pieds de diamètre, de chaque côté des filets, avec un point au centre pour la mise au jeu quand il y avait hors-jeu près de l’extrémité de la patinoire. Aucun joueur n’avait la permission de pénétrer dans le cercle avant la mise au jeu entre les deux joueurs de centre. D’autre part, on allongeait la ligne rouge des filets sur toute la largeur de la patinoire pour changer quelque peu le règlement du « icing » de la rondelle ou, en français, de l’envoi de la rondelle à l’autre bout. Jusque-là, il n’était pas permis à un joueur d’envoyer délibérément la rondelle de sa zone à une ligne à 28 pieds des buts, à moins que son équipe ne mt privée d’un joueur ou plus pour cause de punition.

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Avant la saison, on publia un tableau démontrant l’effort de guerre par les joueurs de la Ligue Nationale. Depuis le début des hostilités, 177 joueurs du circuit majeur s’étaient joints aux forces armées.