Les Bessette (famille du Saint Frère André)


Chronique familiale de l’ancêtre Jean BESSETTE dit Brisetout 

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU

L’histoire de Jean et de ses descendants a été établie sur 12 générations.

L’ancêtre Jean BESSETTE est né vers 1623 à Cahors, Quercy, France. Le village était situé à 160 km à l’est de Bordeaux dans une région qui avait connu beaucoup de prospérité. Malheureusement, au moment de sa naissance et tout au long de sa jeunesse, la pauvreté régnait. En 1660, Jean voulut améliorer sa qualité de vie. Il s’enrôla et joignit le régiment de Carignan assigné à la compagnie de la Tour située à 160 km au nord de Cahors.  

Mais des changements importants allaient amener Jean BESSETTE en Nouvelle France. Les colons français (incluant particulièrement ceux de la famille Houde à Québec) réclamaient urgemment des renforts militaires pour les assister dans leurs batailles contre les Iroquois. En 1665, les troupes régulières du régiment Carignan-Salières arrivèrent en Nouvelle France. Entre juin et septembre, plus 1 200 soldats et officiers débarquèrent à Québec.  

Jean BESSETTE faisait partie de ces troupes. Durant la traversée du nord de l’Atlantique, Jean fut surnommé Brisetout à cause de son tempérament et il garda ce surnom longtemps car il collait bien à sa personnalité d’un homme dur et courageux. Jean arriva précisément le 19 juin 1665, à bord du bateau « le Vieux Siméon » qui avait largué les amarres au port de Larochelle, deux mois plutôt, le 19 avril. Le régiment prit l’été pour reprendre ses forces suite à la dure traversée et pour s’acclimater à Québec. Il passa l’hiver dans la capitale.   

Une série de forts furent construits le long de la rivière Richelieu et le régiment entreprit sa première offensive en territoire iroquois. Ce fut un succès qui apporta une longue période de paix et permit à la colonie de prospérer.  

En 1666, Jean BESSETTE est au Fort de Chambly où il se fait confirmer avec 66 de ses compagnons d’armes par Monseigneur De Laval. Il passe les hivers de 1668 et 1669 à garder les propriétés de l’armée de Fort Saint-Louis. Ce fort était principalement dédié comme entrepôt pour les armes, les munitions et les fournitures militaires.   

Puis, il rencontre Anne SEIGNEUR, jeune française immigrée en Nouvelle France, née le 1er mars 1649 à Saint-Maclou, archevêché de Rouen en Normandie et fille de Guillaume SEIGNEUR et de Madeleine Sauve/Serre. Elle est « une fille du roi », une  parmi les 770 filles qui arrivèrent en Nouvelle France commanditées par Louis XIV de 1663 à 1773. La plupart étaient célibataires, plusieurs orphelines et des filles de bonne famille. Le roi voulait stimuler le développement de la colonie et espérait qu’elles trouvent mari parmi les colons mâles de la Nouvelle France. Le roi offrait un cadeau royal de 50 livres si elle se mariait. Plus de 700 d’entre-elles épousèrent un colon et l’explosion de la population assura un certain succès à la colonie. C’est ainsi qu’Anne SEIGNEUR fut choisie « fille du roi » et transportée en Nouvelle France. C’est là que Jean BESSETTE la voit une première fois. La grande majorité des descendants canadiens-français au Québec, au Canada et même aux USA sont issus de ces femmes courageuses du 17ième siècle.

Ils se marient le 3 juillet 1668 et le contrat est préparé à Fort Saint-Louis par le jeune notaire Antoine Adhémar dit Saint-Martin, ancien membre de la compagnie de Sorel. Fort Saint-Louis est le domicile de Jean BESSETTE à ce moment-là. Jacques D’Harcinval, noble et officier du régiment, agit comme témoin et Jean-Baptiste de Poitiers, Sieur du Buisson, soldat picard à Chambly et compagnon d’armes de Jean BESSETTE, agit comme garçon d’honneur.

Sa femme et lui connurent une longue vie et eurent 9 enfants. Suite au démembrement du régiment de Carignan, Jean BESSETTE devient agriculteur et le 14 octobre 1673 reçoit les titres pour sa terre à Chambly. Le 29 juillet 1674, Jean achète, pour 80 livres d’argent, une concession de 80 arpents de terre de François Prudhomme, à Sault-Saint-Louis. Son voisin d’un côté est Pierre Godin dit Chatillon et de l’autre Jean Roy dit La Pensée. La terre est dans le district de l’île de Montréal. Lors du recensement de 1681, il est de retour à Chambly et a un fusil, trois vaches et 6 arpents de terre en culture. De plus le recensement fixe son âge à 39 ans pour une date de naissance en 1642 (ce qui est contraire à la date de 1623 paraissant au début de cette généalogie qui vient aussi de documents officiels).

L’agriculture est leur gagne-pain mais leur existence n’est pas toujours calme à cause des menaces constantes qui viennent des Iroquois. Jean BESSETTE est capturé par les Iroquois mais parvient à s’échapper. Son fils ainé, Jean, est aussi pris mais a moins de chance que son père car il fut scalpé en 1690 à Montréal près de son lieu de travail. Miraculeusement, il en survit mais son épouse est éventuellement tuée par des indiens maraudeurs.   

La famille Bessette a connu la guerre dans sa forme la plus vicieuse et personnelle. Cela devint une tradition qui s’incrusta dans la famille Bessette toujours prête à défendre la patrie. 

Jean BESSETTE décéda le 5 janvier 1707 à Chambly, en la paroisse Saint-Joseph, en présence du missionnaire récollet Pierre Dublaron. Son épouse Anne décéda le 4 juillet 1733 à Chambly, à l’âge de 84 ans. Tous les Besset/BESSETTE en Amérique du Nord, descendent de Jean et d’Anne.

Le Saint Frère André, canonisé par le pape Benoit XVI à Rome, le dimanche 17 octobre 2010 se nommait Alfred BESSETTE et est un descendant de l’ancêtre Jean BESSETTE et de son épouse, la fille du roi, Anne Seigneur. Le Frère André prit le nom d’André lorsqu’il entra dans la Congrégation des frères Sainte-Croix en hommage à son mentor, le curé André Provençal de la paroisse St-Césaire en Montérégie. 

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