les Landry


Chronique familiale de l’Acadien René Landry dit le Jeune

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU

L’histoire de René dit le Jeune, et de ses descendants a été établie sur 13 générations.

Pierre de Gua, sieur de Mons, vice-amiral de Normandie, gouverneur de Dieppe et commanditaire des voyages est un Huguenot protestant tout comme le Roi de France. Sa compagnie, la Compagnie de Mons, a obtenu de Sa Majesté un privilège exclusif de dix ans sur la pêche, l’exploitation des forêts et des mines et la traite des fourrures sur les territoires outre-Atlantique. Le sieur de Mons, navigateur, a déjà visité, en 1600, le littoral du Saguenay. Le Roi le nomme lieutenant-général au pays de la Cadie.

Le sieur de Mons s’unit avec le cartographe Samuel de Champlain et ils se dirigent vers les côtes de l’Acadie où ils explorent la côte atlantique (la Nouvelle-Écosse d’aujourd’hui) car la nouvelle mission est d’effectuer des découvertes et d’établir une première colonie française. Champlain relève les contours de la grande baie de Fundy. Le sieur de Mons établit d’abord une colonie à Sainte-Croix, puis la localise ensuite à Port-Royal, Les hivers sont durs, le bois de chauffage rare et le scorbut décime les rangs des colons. Le sieur de Mons et Champlain rentrent en 1606. Les colons de Port-Royal sont rapatriés et le sieur de Mons laisse au chef autochtone Membertou la responsabilité de protéger l’Habitation de Port-Royal. Devant les pertes qui s’accumulent, les plaintes des armateurs non associés, la déloyauté de certains actionnaires et la hausse des prix de la fourrure, la Compagnie est dissoute.

Une nouvelle vague amena des immigrants en Acadie vers 1636 mais elle se termina vers 1671 car peu nombreuse. Le navire Saint-Jean commandé par le capitaine Saunic leva l’ancre dans le port de La Rochelle, le 1er avril 1936, avec 78 passagers et 18 membres d’équipage pour se diriger vers l’Acadie. La liste des passagers de ce voyage indiquent tous les noms des hommes et femmes à bord du Saint-Jean et inclut des noms comme LeCreux (un des leaders), Motin, Martin (fermier), LeMoine (fermier) et Blanchard (vigneron). De ce groupe seulement onze personnes étaient des femmes, probablement les premières à arriver en Acadie. Les autres étaient des travailleurs qui devaient retourner en France, un ou deux ans après leur arrivée. C’est à partir de cette petite population de base que s’enracine la population acadienne, qui, en 1671, se composait de trois-cent-soixante-et-une personnes. En 1750, la population avait grossi à 12,000 individus qui y vivaient sans aide de la France et avec peu de gouvernement.

Cette population française, les Acadiens, en plus des difficultés et des tribulations de la vie sur la frontière du Nouveau Monde, vécurent dans la misère. La guerre faisait rage autour d’eux. Ils subirent les attaques et le pillage des Anglais dont Sedgwick (1654), de Phips (1690), de Church (1704) et de March (1707), les luttes sanglantes pour le pouvoir entre les barons locaux français tels que: La Tour et Denys; et les impositions de l’Église catholique et de certains de leurs prêtres, comme Le Loutre, qui étaient assoiffés de pouvoir même au prix du sang.

Le peuple acadien qui de toute évidence était composé de gens qui aimaient la paix et la vie de famille, fut témoin, au cours de ses trois premières générations sur leurs terres d’Amérique, de plus de batailles sanglantes qu’on pourrait imaginer mettre en scène sur une période de 150 années. Des batailles historiques eurent lieu à Canso (1744), Grand Pré (1747), la rivière Sainte-Croix (1750), Louisbourg (1745 et 1758), et Chignectou (1755).

Durant cette période, et en dépit de la tourmente militaire (dont ils ne se sont joints que rarement), les Acadiens gagnèrent leur vie par l’agriculture saisonnières sur les terres fertiles qui existent grâce à la baie de Fundy. Ils devinrent un groupe fortement uni, comme ceux des temps anciens. Les éléments climatiques et la cruauté des hommes politiques eurent pour effet de les durcir et de les souder ensemble durant plus de trois ou quatre générations pour en faire un groupe social unique. Ils ont prospéré grâce à leurs croyances profondes en l’importance de la famille et de la religion. Ces mêmes croyances, cependant, les conduisirent à l’éclatement de l’Acadie.

Lors de la guerre avec la nation française, les autorités britanniques jugèrent qu’ils ne pouvaient plus permettre d’avoir sur leur territoire conquis, « le territoire britannique », des gens qui vivaient en français et qui étaient catholiques. Les Anglais, pensant qu’ils n’avaient pas le choix, voulait se débarrasser d’eux. Ils décidèrent de les déporter au sud vers leurs colonies, le long de la côte atlantique, pour être dispersé et dilué parmi la population anglaise de ces territoires. C’est ainsi que de simples paysans français ont été arraché de force de leurs foyers ancestraux. Cela s’est passé au cours des années 1755-1760.

Ces Acadiens ont été, contre leur gré, chassés de leurs terres et parqués sur de viles navires de transport. Les familles ont volé en éclats et ont été déportés à des centaines, voire des milliers de kilomètres de leurs terres et leurs foyers et, dans de nombreux cas, les individus d’une même famille à l’écart l’une de l’autre. Dépérissant sur des cargos mal approvisionnés durant des semaines et des mois, ils furent rassemblés sur des rives étrangères et intégrer dans des cultures différentes de la leur où les gens ne parlaient pas la langue française, ne pouvaient la comprendre et qui, par conséquent, les craignaient. De toute façon, ces Anglais avaient leurs propres problèmes et n’avaient pas le temps de s’inquiéter du sort des nouveaux arrivants que la mauvaise fortune avait jeté sur eux.

La famille Landry fut une des premières à venir en Acadie, vers 1640 René LANDRY dit l’Aîné arriva de France. Il est l’ancêtre des Landry de sa lignée en Amérique. En 1659, il y a un autre Acadien à Port Royal avec le même patronyme, c’est l’ancêtre René LANDRY dit le Jeune, est né vers 1634 à La Chaussée, Vienne, France et arrive au Canada vers 1659. Aucun lien de parenté n’a pu être établi entre ces deux individus par les généalogistes. En une et deux générations, les Landry se répartirent sur le territoire de la vieille Acadie.

Le territoire d’origine de l’Acadie était contenu dans la péninsule du nord-ouest de la Nouvelle-Écosse, province de l’est du Canada. Ses côtes sont baignées par les eaux de la baie de Fundy. Ces rives touchent le bassin d’Annapolis et la baie de Chignecto et ses prolongations vers la baie de Shepody et le bassin de Cumberland.

René LANDRY dit le Jeune réside à Port Royal en 1659 et marie Marie BERNARD, née en 1645 en France. Celle-ci meurt le 11 janvier 1719 et est inhumée à Port Royal. Quatorze enfants nés entre 1660 et 1685 sont issus de ce mariage dont huit garçons et six filles. Le recensement de 1686 établit que René et son épouse Marie sont installés à Port Royal. Le document précise que René a 52 ans, Marie 41 ans et ils possèdent 10 arpents de terre en culture, 16 bestiaux, 20 brebis et 2 fusils. Même s’ils ne sont pas mentionnées dans le recensement de 1671, les généalogistes sont certains qu’ils sont en Acadie et vivent probablement sur la périphérie de Port Royal. Par contre, au recensement de 1678, René LANDRY dit le Jeune est à Port Royal avec son épouse Marie, et leurs enfants dont Antoine sur une terre de 12 acres et possèdent 20 bestiaux. René décède avant le recensement de 1693 à Port Royal en Acadie.

Suite à la déportation des Acadiens en 1755, les descendants de René LANDRY le Jeune sont nombreux à travers le Canada, la France, la Nouvelle Angleterre et même la Louisiane. La plupart des Landry du sud-ouest de la Louisiane peuvent retracer leur lignée généalogique jusqu’à René LANDRY dit le Jeune.

source: Peter Landry

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