Les Ouellet


Chronique familiale de l’ancêtre René Ouellet, Hoelet

René Hoûallet est né à Paris, Ile-de-France, après le 1er juin 1639 d’un père qui était ministre des finances de la France. C’est dans l’église de Saint-Jacques du Haut-Pas, située au 252, rue Saint-Jacques, voisine des Jardins de Luxembourg que chantait si bien Joe Dassin, qu’il a été baptisé, un quartier huppé à l’époque habité par des notables dont, saint Vincent de Paul (1581-1660), la duchesse de Longueville (1619-1679), soeur du grand Condé, le duc de Roannez (1623-1662), ami de Pascal, l’astronome Jean Dominique Cassini (1625-1712), la marquise de Sévigné (1626-1696), Bossuet (1627-1704) et Jean de La Fontaine (1621-1695) qui habitait dans la rue Saint-Jacques.

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-JACQUES LEBEAU.

L’histoire de René Ouellet et de ses descendants a été établie, ci-après, sur 9 générations.

Selon l’historien Marcel Trudel, il s’agirait de René Vallet (Ouellet) arrivé au Canada à l’été 1659, probablement sur le St-André, pour travailler à Trois-Rivières au service de Médart Chouart des Groseillers, général de la flotte des Autaois, pendant 3 ans. Le livre des armuriers de la Nouvelle France rapporte que René Vallet, le 26 septembre 1662, suite à un marché avec le père Claude Jean Allouez (explorateur des rives nord et ouest du lac Supérieur), s’engage pour l’espace d’un an à travailler aux ouvrages de la forge des jésuites à Trois-Rivières.

Il épouse dans l’église Notre-Dame de Québec, le 8 mars 1666, Anne Rivet, de Saint-Gervais de Séez, Basse-Normandie. Veuve de Grégoire Hisse, Anne Rivet est arrivée au pays en 1665 s’est imposée un long et dangereux voyage vers la Nouvelle France pour le mariage. Malgré tous ces contacts familiaux, René œuvre comme humble travailleur. Trois fils naissent et sont baptisés à Sainte-Famille, Ile d’Orléans: Abraham-Joseph, en 1667, Mathurin-René, en 1669, et Grégoire, en 1672.

René Ouellet signait d’une belle main René Houallet. Citoyen de Québec à son mariage en 1666, il est écrit que Anne Rivet était veuve de « Grégoire Hisse vivant receveur de la huitiesme de Bretagne ». Le marquis de Tracy, M. le gouverneur de Courcelles, l’intendant Talon et Jean-Paul Maheu sont là pour signer avec de dignes parafes. Le contrat signale aussi la présence de l’intendant Talon et de la veuve de Louis Daillebout, l’ancien gouverneur. Anne Rivet était une «fille du roi», donc protégée Sa Majesté avec des biens apportés à la communauté pour une valeur de 300 livres, dot digne des dames respectables.

Pourquoi un fils de ministre et d’une famille à l’aise de la France est-il venu en Nouvelle-France pour travailler comme manœuvre, ouvrier, fermier? Pourquoi change-t-il nom si souvent? Au recensement de 1667, par exemple, il prend le nom de René Oudin et se dit employé de Mgr Laval sur l’île d’Orléans.

La famille cultive une terre à l’Ile d’Orléans, puis sur la côte de Beaupré. L’histoire de l’Île d’Orléans le rapporte vivant entre 1664-1665 sur l’avant dernière terre de Ste-Famille, entre celles de Pierre Mailloux et Guillaume Bauché (près de l’actuelle maison historique Drouin). Il vendra cette terre de 3 arpents à Robert Coutard. Le 13 octobre 1674, René Ouellet « habitant de la seigneurie de Beaupré » loue une ferme de 4 arpents à Pierre Soumande à St-Pierre de l’Île d’Orléans, entre celles de Thomas Rondeau et Mathieu Côté.

Anne Rivet décède prématurément le 5 avril 1675 et sera inhumée le 7 avril au cimetière de Château-Richer. Un an plus tard, Martin Guérard est trouvé mort sur les glaces face à l’île d’Orléans le 13 avril 1676. René est accusé de meurtre. Guérard avait quitté, le mardi 17 mars, pour le moulin de Saut-à-la-puce, à Château-Richer, lorsqu’il fut porté disparu. Sébastienne Loignon, épouse de Louis Lepage (où logeait René), affirma que René Ouellet et Marie Boette, épouse de Guérard, voulait se marier. Les autorités suspectèrent Marie et René d’avoir planifié de tuer Guérard et d’avoir laissé son corps sur les glaces. La cause fut rejetée, faute de preuve. René gagne la seigneurie de la Grande Anse ou La Pocatière vers 1677-1678. Il confia ses fils à des familles amies.

En 1679, René épouse une jeune veuve. Son mari décédé était Nicolas Lebel, propriétaire de la terre numéro 18 à La Pocatière. Thérèse Mignot fille de Jean Mignaux dit Châtillon et de Louise Cloutier. Jean Mignaux dit Châtillon est né à Châtillon-les-Bagneux, près de Paris; il est arrivé en Nouvelle-France en 1643. Il exerça les métiers de soldat, colon et tailleur d’habits. Louise Cloutier est née à Saint-Jean de Mortagne, au Perche. Âgée d’environ quatre ans, elle est arrivée au pays en 1634 avec ses parents, Zacharie Cloutier et Xaintes Dupont, et ses frères et soeurs.

Thérèse Mignot est mère de quatre enfants, Jean, Angélique, Nicolas et Joseph Lebel, et héritière d’une terre de quatre arpents de front à Sainte-Anne de la Grande-Anse (La Pocatière). Huit enfants naissent de son union avec René: Marie-Thérèse, en 1679, Joseph, en 1680, Marie-Françoise, en 1682, Sébastien, en 1685, Marie-Anne, en 1687, Angélique-Marguerite, en 1690, François, en 1693, et Marie, en 1696. René défrichera sur la terre de sa nouvelle épouse.

Le 15 mars 1680, René va cultiver la terre de 8 arpents de front et de 42 de profondeur que le seigneur de Rivière-Ouelle lui a concédée, où il vivra pendant 17 années consécutives. Au recensement de 1681, René et Thérèse ont 6 arpents de culture, 7 bêtes à cornes et un fusil.

En 1690, René et ses quatre fils aînés se joignent aux habitants des environs et empêchent le commandant anglais Phipps et ses Bostonnais de débarquer à Rivière-Ouelle. Ce fait historique les élève au rang des héros avec trente-quatre (34) autres habitants des environs. Le 10 août 1997, une plaque commémorative a été apposée sur une pierre à l’entrée du cimetière de Rivière-Ouelle, dans le cadre des fêtes du 325e anniversaire.

Le 7 août 1721, alors qu’il vit à Saint-Roch des Aulnaies, chez son fils aîné Abraham-Joseph, il rédige son testament par lequel il cède à la paroisse de Sainte-Anne, un arpent de terre où aurait pu s’élever la future église. Cet arpent carré avait d’abord appartenu à Nicolas Lebel et Thérèse Migneault.

Criblé de dettes, l’ancêtre René Hoûallet, doit vendre une partie de sa terre de Rivière-Ouelle. En 1721, alors qu’il vit à Saint-Roch des Aulnaies, chez son fils aîné Abraham-Joseph, il rédige son testament par lequel il cède à la paroisse de Sainte-Anne, un arpent de terre où aurait pu s’élever la future église. Il décède le 15 janvier 1722. Paralysé, René n’avait pu recevoir la Sainte-communion (Saint Viatique) avant son décès. Il est inhumé le lendemain à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Le prêtre Maurice Imbault certifie son inhumation.

Sur ce terrain, en 1966, les descendants Ouellet-te érigent un monument à sa mémoire et à celle de ses épouses et de ses enfants.

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