La Tchécoslovaquie


En 1938, Franklin D. Roosevelt, président des USA depuis 1932, devient le premier président américain à se rendre en visite officielle au Canada, où il rencontre le Premier ministre Mackenzie King. Au programme de leurs discussions, l’imminence d’une nouvelle guerre mondiale. La première avait coûté cher en vies humaines à leurs deux pays, alors que la France, l’Angleterre et l’Allemagne y avaient perdu une génération entière de jeunes hommes.

Personne ne veut une nouvelle guerre en Europe, sauf Hitler qui, le 1er octobre, ordonne à ses généraux de se préparer à attaquer la Tchécoslovaquie. Quelques uns parmi eux, en désaccord avec cette décision, conspirent pour l’arrêter. Ils savent que l’Allemagne a seulement 38 divisions armées contre les cent de la France, les trente-cinq Tchèques, sans compter la flotte navale de l’Angleterre. Ils avisent les gouvernements anglais et français de leur intention, mais personne ne les prend au sérieux. Pendant ce temps, le Führer fomente des troubles en Tchécoslovaquie et cherche à causer des tensions sociales et politiques. Pressentant que l’Allemagne se prépare à la guerre, le Premier ministre anglais, Neville Chamberlain, pacifiste convaincu, envoie un télégramme à Hitler lui demandant un face-à-face pour trouver une solution de paix. Hitler accepte et demande à Chamberlain qu’on restitue à son pays la partie Allemande de la Tchécoslovaquie. Chamberlain obtient d’abord l’accord de son cabinet, de la France et du gouvernement tchèque avant d’acquiescer à sa demande.

Hitler en profite pour demander plus. Les alliés se raidissent et se mobilisent. Devant le peu d’enthousiasme du peuple allemand pour la guerre, Hitler se ravise et accepte l’offre négociée par Chamberlain. L’Allemagne, l’Angleterre, la France et l’Italie se réunissent en sommet à Munich. Le 30 septembre, l’entente est signée par les quatre chefs d’état et l’Allemagne est autorisée à occuper le Sudetenland, le territoire allemand de la Tchécoslovaquie. Chamberlain, de retour en Angleterre, exhibe le document à la presse et annonce « Peace in our times ». Churchill, siégeant alors dans l’opposition, est l’un des rares députés anglais à affirmer que cette entente constitue une défaite totale pour son pays. Le Canada, pour sa part, applaudit le travail de Chamberlain. Charles-Émile est soulagé, croyant ainsi éviter les dangers d’une nouvelle guerre.