Durant leurs années d’enfance, Jean-Claude et Pierre-Paul auront toujours des animaux à la maison : des chats, des chiens, des Charles-Émile et sunday, le chien de la famillelapins, des serins, des poussins, des poules, des poissons. Ils auront pour compagnon pendant de longues années un épagneul, un english cocker spaniel, blond, très beau, aimant l’eau et nommé Sunday. Il a toujours les poils coupés courts. Chacun des deux garçons prétend que c’est son chien. Il suit Jean-Claude partout. Un jour ce dernier reçoit un vélo de course pour son anniversaire. Quelques jours plus tard, il part en randonnée avec un ami jusqu’à Caughnawaga, Sunday le suivant allègrement six pieds en arrière. Ils arrêtent souvent le long du Saint-Laurent, à l’aller et au retour. Le chien saute à l’eau, nage, plonge et souvent laisse la tête dans l’eau pour de longs moments afin de récupérer les pierres plates que Jean-Claude y a lancées. Il est vraiment infatigable.
Charle-Émile parie vingt-cinq cents avec ses clients qu’il peut ordonner à Sunday d’aller se baigner au fleuve et que le chien lui obéira, même si la shop est située à un pâté de maisons du fleuve. Les clients incrédules acceptent le pari et Charles-Émile ordonne « Sunday va te baigner ». Le chien part aussitôt, branlant sa queue de joie. Il pousse la porte battante de ses pattes avant, traverse la rue Verdun, descend la rue Manning jusqu’au boulevard Lasalle, le traverse, traverse aussi le boardwalk, descend une courte falaise vers la rive et saute à l’eau. Peu après, on le voit réapparaître tout mouillé dans le magasin, à la grande satisfaction de Charles-Émile, fier d’avoir gagné son pari.
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