Le cheval et le «Kentucky
Les mots « cheval » et « Kentucky » vont aussi bien ensemble que le soleil et le ciel bleu.
Le pays du Bluegrass du centre du Kentucky propose un des paysages les plus agréables et élégants des États-Unis. Il englobe 15 comtés et, sur sa superficie de 10 360 km², se dressent des manoirs de style Tara et des clôtures classiques en planches de chêne de couleur blanche. Malheureusement, cette couleur typique, que l’on retrouve toujours sur les images du Kentucky, change petit à petit pour brun foncé. C’est celle d’un préservatif utilisé pour la protection du bois contre les bestioles de la nature des termites. C’est malheureux pour l’image.
À cause du climat et de ses herbes particulières, la région est reconnue pour être le centre mondial incontestable de l’élevage des chevaux de race. Les chevaux vivent mieux ici que la plupart des aristocrates. Ils logent dans des écuries ornées d’une coupole et de vitraux, abritant de superbes boxes flanqués de portes forgées à la main et entretenus avec le plus grand soin. On y élève les fameux thoroughbred, les standardbred et les saddlebred.
Deux des routes les plus pittoresques de l’Amérique, Old Frankfort Pike et Paris Pike, traversent la région sous une canopée d’arbres centenaires, entre plus de 400 fermes dont les champs verts de jade sont peuplés de juments et de leurs petits. Plusieurs des fermes les plus impressionnantes abritent d’anciens champions du derby du Kentucky, des mines d’or à quatre pattes semi-retraités maintenant employés pour jouer les parures extrêmement bien payées. Parmi ces fermes, on retrouve les plus célèbres, Winstar farm et Ashford Stud farm.
Ashford Stud Farm
La ferme Ashford Stud Farm, la « ferme du bluegrass », appartient aux propriétaires de la ferme irlandaise Coolmore, surnommée la « Maison des champions » en Irlande. Ils ont aussi une ferme en Australie.
Ashford donne l’impression d’être installée dans un parc avec ses bâtiments en pierres aux contours bleus. C’est la plus grande ferme au Kentucky si on se base sur les nombre de ses jeunes étalons, « sires », qui sont classés parmi les meilleurs.
L’expérience et la qualité de la gérance de la ferme irlandaise ont servi à établir une attitude de travail identique à Versailles. Cette dernière est simple : « rien n’est accompli avant que ce ne soit fait le mieux possible ».
À l’origine, la ferme était dédiée à l’élevage de bétail. Petit à petit, le propriétaire la transforma en un centre parfaitement conforme aux règles de l’art pour l’élevage des meilleurs étalons du monde. Après trois ans de planification et de construction, Ashford ouvrit ses portes pour la saison 1982. Le meilleur cheval alors était un étalon européen de deux ans, Storm Bird qui avait été entraîné par le légendaire Vincent O’Brien. Parmi les pouliches à Ashford se trouvait Terlingua. Son accouplement à Storm Bird aura un impact durable sur l’élevage des thoroughbreds à cause des exploits de leur rejeton Storm Cat.
Il y dans cette ferme un étalon payé 85 millions de $ et un autre de 60 millions de $. Chaque accouplement coûte entre 25 000 $ – 35 000 $ dépendant de l’étalon. Chacun en fait trois par jour.
Storm Bird, El Gran Senor et Woodman permirent à Coolmore d’obtenir une réputation internationale durant les années ’80 et ’90.
1996 fut témoin de la retraite de Thunder Gulch, gagnant du Kentucky Derby, dont la mère était une fille de Storm Bird.
Thunder Gulch obtint la distinction de premier étalon lorsqu’il se retrouva au top de la liste des meilleurs géniteurs de 2001. D’autres tels Hennessy (2001), Tale of the Cat (2003) et Giant’s Causeway (2005 & 2014), gagnèrent les honneurs de Champion Juvénile (chevaux de 2 ans) qui s’ajoutèrent à ceux de Woodman en 1990 et 1994.
Tout comme la ferme en Irlande est renommée la « Maison des Champions », Ashford Stud est la « Maison des meilleurs jeunes étalons en Amérique ». La liste est dirigée par Giant’s Causeway dont les rejetons incluent trois titres de champion; un accomplissement obtenu seulement par les fameux Bull Lea, Bold Ruler et Danzig en 1941. Avec une sélection des meilleurs poulains reconnus et des meilleurs jeunes prospects d’Amérique, nous pouvons dire avec certitude que l’iconique ferme d’élevage d’étalons d’Ashford continuera à être la plus influente pour les années à venir.
Lors de ma visite du 5 mai 2015, j’ai visité les écuries d’Ashford Stud et j’ai pu voir des chevaux magnifiques, dont Tale of the Cat, 3e au Belmont Stakes; Uncle Mo, gagnant du Kentucky Derby 2011; Fusaichi Pegasus, gagnant du Kentucky Derby 2000; Thunder Gulch, gagnant du Kentucky Derby et du Belmont Stakes en 1995 et champion américain; Looking at Lucky, gagnant du Preakness en 2010 et champion américain; Shanghai Bobby, gagnant du Breeder’s Cup Juvenile en 2012.
Pas de commentaire