Corrida, Féria du riz, Arles, France


Arles est deux fois millénaire

Lieu d’habitat celte, colonisé par les grecs, Arles devient romaine par la grâce de Césarqui y implante en 46 av. JC les vétérans de ses légions.

C’est le premier âge d’or de la « petite Rome des Gaules » qui sera un grand centre religieux des premiers temps de la Chrétienté. Ruinée et meurtrie par les invasions du haut Moyen Age, la ville renaît au XIIe siècle et la splendeur de ses monuments médiévaux témoigne de la vitalité et de la richesse de cette époque.

Les XVIIe et XVIIIe siècles voient la construction d’innombrables hôtels particuliers qui font, aujourd’hui encore, le charme du centre ancien, où sont regroupés plusieurs monuments classés, héritage de 2000 ans d’histoire. Depuis 1981 l’ensemble des monuments romains et romans sont classés par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité et Arles est aujourd’hui Ville d’art et d’Histoire, elle fait également partie du réseau AVEC, l’Alliance des villes européennes de la culture.

L’amphithéâtre d’Arles (les arènes d’Arles) fut construit à la fin du premier siècle de notre ère au nord de la ville antique, lors d’une période d’extension et d’embellissement général de la cité. Des arènes identiques, mais légèrement plus petite, furent construites plus tard à Nîmes et sont mieux conservé que celle d’Arles.

L’édifice comporte les caractéristiques architecturales de l’amphithéâtre romain (arène de forme ovale, gradins, un système de galeries et d’escaliers permettant une sortie rapide de la foule par les vomitoires….). Il a été visiblement inspiré par le Colisée de Rome (72-80) auquel il est légèrement postérieur (90).

L’amphithéâtre ne fut prévu que pour recevoir 25 000 spectateurs ; l’architecte fut donc contraint de réduire les dimensions et de remplacer le double système de galeries extérieures du Colisée par une seule galerie annulaire. Cette différence s’explique par la conformation du terrain.

Un système d’évacuation par de nombreux couloirs d’accès, une scène centrale de forme elliptique entourée de gradins, des arcades, ici sur deux niveaux (60 en tout), le tout pour une longueur totale de 136 mètres. Ce « temple » du jeu a vu s’affronter pendant plus de quatre siècles des gladiateurs et a abrité des scènes de chasse.

Moyen Age

A la chute de l’Empire au Ve siècle, cet amphithéâtre devint un des refuges de la population et fut transformé en forteresse avec quatre tours et dans laquelle s’intègrent plus de 200 habitations et deux chapelles. L’amphithéâtre devint alors une véritable petite ville, avec sa place publique aménagée au centre de l’arène et deux chapelles (une au centre de l’édifice, puis une autre à la base de la tour ouest).

Sa nouvelle fonction résidentielle perdurera dans le temps avant que l’expropriation commencée dès la fin du XVIIIe siècle n’aboutisse définitivement en 1825. Il eu fallu attendre 5 ans de travaux pour permettre l’organisation de la première course de taureaux en 1830, pour célébrer la prise d’Alger. Classé monument historique à l’initiative de l’écrivain Prosper Mérimée en 1840, les arènes d’Arles sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981.

Rénovation

Cet édifice pose toutefois des problèmes de restauration, dus essentiellement aux infiltrations d’eau qui ont détérioré les maçonneries. Aussi un vaste plan de restauration et de mise en valeur du monument est actuellement mené par la ville d’Arles. L’accent est mis sur les aménagements favorisant l’accès, l’accueil et l’interprétation du site.

L’État, la Région, le Département et la Ville ont établi un partenariat afin de restaurer les arènes et de mettre en place un dispositif qui permette de protéger les ruines des attaques de la pluie, d’accueillir les visiteurs ainsi que les spectateurs. Les travaux de restauration portent, à travers une première vaste campagne de travaux qui va se dérouler sur cinq ans, sur la conservation et la mise en valeur de la couronne périphérique de l’arène constituée de soixante travées. Une première phase de travaux est actuellement terminée.

Aspects techniques

L’amphithéâtre d’Arles occupe une vaste plate-forme taillée directement dans le rocher, sur le flanc nord de la colline. Il mesure 136 mètres de long sur son grand axe et 107 sur le petit et a une superficie au sol supérieure à un hectare.

Il est composé d’un portique extérieur de soixante travées, d’une hauteur totale de 21 mètres, constitué par deux étages d’arcades en grand appareil à joints vifs, aux énormes dalles monolithes.

Légèrement plus vaste que celui de Nîmes, et sans doute un peu plus ancien, il se situe vers le vingtième rang sur la liste des grands amphithéâtres du monde romain.

Arles, ville culturelle

De par sa position géographique, au sud-est de la France, Arles, est un carrefour culturel. Elle a toujours été ouverte aux cultures méditerranéennes dans tous les domaines de la création : musique, photographie, littérature.

De nombreux évènements comme les fêtes traditionnelles, la feria de Pâques, la feria du Riz, les Rencontres Photographiques, avec les stages de photos et les expositions de photos, le Festival Voies Off des Rencontres internationales de la photographie, le festival de photos de nu, le festival de musique « Les Suds à Arles », le festival Convivencia, les Escales du Cargo de Nuit, le festival Arelate, le festival du film Peplum, le Forum Lyrique, les journées de la Harpe, le Salon des Santonniers, des expositions particulières comme celle du couturier Christian Lacroix, le salon des antiquités sont les phares d’une année festive quifait vibrer la ville de janvier à décembre.

Le taureau

En Camargue, plus que partout ailleurs dans quatre départements du sud de la France , le taureau est roi.

Présent dans ses marais depuis l’Antiquité, il fait partie du quotidien des habitants de cette région. C’est autour de lui que vivent leurs traditions et leur culture, qu’il s’agisse du taureau camarguais, véritable héros de la ou du « toro brave» issu de la race espagnole qui combat dans l’arène lors de la corrida.

La tauromachie espagnole est apparue en France en 1701. La restauration des arènes arlésiennes à partir de 1825 a permis d’organiser la course libre ou course camarguaise. La première corrida dans les arènes a eu lieu en 1853.

Il existe à Arles une école taurine qui enseigne les rudiments de la tauromachie à une trentaine d’élèves, ainsi qu’une école de .

La France à l’heure taurine.

La Féria de Pâques à Arles inaugure la saison tauromachique française et attire 500 000 visiteurs. Elle est suivie de la Féria du riz en septembre. Nîmes est aussi un centre très importante de la tauromachie française et son arène qui est la jumelle de celle d’Arles a conservé davantage de sa construction par les Romains. Le lien suivant, du site internet Nemausensis, rapporte la petite histoire des courses de taureaux nîmoises : .

Dans le langage courant, corrida désigne de nos jours la course de taureaux telle qu’elle se pratique principalement en Espagne. Au cours d’une corrida, six taureaux sont combattus et mis à mort par des matadors aidés de peones (toreros) et de picadors. La corrida est pratiquée essentiellement en Espagne, au Portugal (sans mise à mort), dans le Midi de la France dont Arles et Nîmes et dans certains États d’Amérique latine (Mexique, Pérou, Colombie, Venezuela, Équateur et Bolivie.

Feria du Riz

La Feria du riz se tient en septembre. Les fêtes de 2008 débutèrent par le « Concert de 2 Peñas », suivit de la corrida de 6 toros de la garnaderia (où on élève les toros de corrida) La Palmosilla avec les matadors César JIMENEZ, Daniel LUQUE et Joselito ADAME. À l’issue dela corrida, sur le boulevard Victor Hugo, eut lieu un « BANDIDO (l’accompagnement des taureaux retournant au bercail par les gardians à cheval » avec les chevaux et les taureaux de la manade (ranch où on élève les chevaux et les taureaux) Thibaut.

Le lendemain, un « ENCIERRO (taureaux dirigés dans les rues vers les arènes à partir des corrales) » de la manade du Galoubet, fut suivit par un « ABRIVADO (taureaux lâchés dans les rues) » de la manade Lescot et du « Défilé des Peñas ». Puis devant les arènes un autre « Concert des Peñas » précéda la « CORRIDA GOYESQUE » comprenant deux combats à cheval avec le renommée matador-cavalier P. H. MENDOZA faisant face à deux toros de la garnaderia Guttierez Lorenzo. Il fut suivit par les matadors EL JULI et JUAN BAUTISTA et quatre toros de la garnaderia Zalduendo. Puis, un« BANDIDO » avec les gardians et les taureaux de la manade Rousty eut lieu sur le boulevard des Lices. En fin de soirée, un concert de salsa avec les « RUMBANANAS » vint terminer la journée.

Le dimanche, un « ENCIERRO » de la manade Aubanel fut suivit d’une « Aubade d’une Peña » devant les arènes qui précéda une « NOVILLADA (spectacle similaire à la corrida avec des animaux plus jeunes) » avec six toros de la garnaderia Martelilla qui firent face aux futurs matadors Marco LEAL, Miguel TENDERO et TOMASITO. A l’issue de cette novillada, un « ABRIVADO » de la manade Brugeas eut lieu sur le boulevard des Lices. Puis, de retour aux arènes un « Concert des Peñas » précéda la « CORRIDA CONCOURS » des ganaderias MURUBE, MIURA, LA QUINTA, et les matadors Victorino MARTIN, Guardiola FANTONI, Escolar GIL, Luis Francisco ESPLA, Javier VALVERDE et Sergio AGUILAR. Pour terminer la Féria du riz un grand « BANDIDO FINALE» avec les chevaux et taureaux de la manade Chapelle eut lieu sur le boulevard des lices.

Le mouvement anti-corrida

Fondée et basée à Nîmes, l’Alliance Anticorrida est la plus ancienne association qui œuvre pour l’abolition des corridas sans oublier : la suppression des blessures et mutilations infligées aux toros et aux chevaux au cours de spectacles taurins, ni la protection des moins de seize ans contre une atteinte morale ou physique survenue au cours d’une manifestation tauromachique, qu’ils en soient acteurs ou spectateurs.

La corrida, rite sanglant que 73 % des Français réprouvent, consiste à torturer six gros, magnifiques et braves toros durant un quart d’heure chacun. Passé ce laps de temps, le toro comprend qu’il faut foncer dans le torero et pas dans l’étoffe rouge. Il devient alors un « criminel » aux yeux des aficionados (les amateurs de corrida).

En premier lieu, le picador enfonce une lance (jusqu’à trente centimètres de profondeur) et fouille la plaie, afin de cisailler le ligament de la nuque et contraindre l’animal à baisser la tête. Il ouvre ensuite la blessure où les banderillos plantent six harpons (les banderilles) de quatre : les banderilles. L’animal est enfin mis à mort, au mieux d’un seul coup d’épée mais c’est rarissime. Une épée plus courte et un poignard sont alors nécessaires pour porter les coups ultimes. Triste record détenu à ce jour : trente-quatre tentatives !

Les Anticorrida affirment que cette barbarie est indéfendable et qu’aucun argument ne résiste à un examen objectif. Importées d’Espagne, il y a cent cinquante ans, la corrida ne fait nullement partie des traditions françaises. Il faut être muni d’un dictionnaire pour en décoder le langage ! L’argument économique ne tient pas non plus : justifier la cruauté par l’argent reviendrait à remettre en cause l’essentiel d’une nation qui se prétend civilisée. Quant à l’art, dialectique éculée qui ne fait plus illusion, Victor Hugo, Courteline et Malraux, farouches opposants à la corrida, n’ont rien à envier à Goya, Picasso ou Hemingway !

Alors, aux matadors qui prétendent aimer les taureaux, les Anticorrida répondent : On ne tue pas ce que l’on aime !

Les photos de Claude Dupras montrent la couleur, l’atmosphère et l’aspect spectaculaire de la corrida mais aussi la cruauté infligée aux taureaux et aux chevaux. Aux lecteurs de juger !

La collection de photos de Claude Dupras comprend 164 photos captées aux arènes romaines d’Arles en France

Cliquer sur le lien  Corrida, Féria du Riz, Arles  pour ouvrir l’album.

Voici quelques photos de la collection, dont quelques unes d’une corrida aux arènes de Nîmes :