Corse, l’île de beauté


Lorsqu’ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l’homme – à l’image de la nature qui l’environne comme hostile: « L’île de Cyrnos est connue des Romains sous le nom de Corsica. La vie y est partout misérable, la terre n’est que rocs, la plus grande partie du pays totalement impénétrable. Aussi les bandits qui occupent ses montagnes et vivent de rapines sont-ils plus sauvages que des bêtes fauves. Parfois les généraux romains y font des incursions, et après les avoir vaincus ramènent de très nombreux esclaves, et Rome voit alors avec stupéfaction à quel point ils tiennent du fauve et de la bête d’élevage. En effet, ils se laissent mourir par dégoût de la vie, ou excèdent à tel point leur propriétaire par leur apathie et leur insensibilité qu’ils lui font regretter son achat, si peu qu’il ait dépensé. Il y a cependant certaines portions de l’île qui sont, à la rigueur, habitables, et où l’on trouve même quelque petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiae et Vapanes ».

La Corse est une île en mer Méditerranée et une région française, ayant toutefois un statut spécial (officiellement « collectivité territoriale de Corse »). Elle est aujourd’hui surnommée Île de Beauté. Les grecs l’appelait Kallisté (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle »).

Elle est située à 200 km environ au sud-est de la Côte d’Azur, à l’ouest de la Toscane et au nord de la Sardaigne. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises (Bonifacio). L’île est avec la Sardaigne sur une microplaque continentale séparée de celle de la France ou de l’Italie, et appelée bloc corso-sarde. La distance entre le point Nord et le point Sud de la Corse est de 182 kilomètres.

Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d’un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer.

L’île abrite un parc marin international, des réserves naturelles (de Scandola, Finocchiarola, Biguglia, Cerbicale, Bouches de Bonifacio et Tre Padule de Suartone), le Parc naturel régional de Corse, et des zones communautaire pour les oiseaux. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire. Le risque d’incendie constitue une menace pour la biodiversité. Durant la canicule de 2003, près de 20 000 ha ont brûlé, le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique.

Napoléon Bonaparte

C’est l’île où naquit Napoléon Bonaparte qui écrivit à Ste-Hélène: « J’ai puisé la vie en Corse et avec elle un violent amour pour mon infortunée patrie et pour son indépendance. Et moi aussi, je serai Paoli« .

Cette réflexion du jeune Napoléon Bonaparte, né à Ajaccio, résume bien la personnalité de l’enfant durant ses années de formation passées sur le territoire français. Farouche, solitaire, travailleur indiscipliné, Napoléon développa une affection passionnée pour sa terre natale et un véritable culte pour celui qui incarnait l’âme de la résistance Corse, son compatriote Pascal Paoli.

Politique

La Corse est dotée d’une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires à partir d’un double fondement : favoriser l’expression du débat politique dans le cadre d’une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l’octroi de compétences étendues en matière d’identité et de développement. Ainsi la collectivité territoriale de Corse apparaît à l’avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues mais aussi une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels le statut fiscal.

L’Assemblée territoriale de Corse est l’organe délibératif de la Collectivité. Elle est constituée de 51 conseillers élus pour quatre ans au suffrage universel direct, par scrutin de liste à deux tours. Les dernières élections se sont déroulées les 14 et 21 mars 2010. Elle vote le budget et les actes réglementaires entrant dans les compétences de la collectivité. Elle peut en outre proposer au Gouvernement français de modifier des dispositions législatives et/ou réglementaires relatives à l’île.

Elle élit son Président en son sein pour quatre ans depuis le scrutin de 2010, six ans auparavant.

Le Conseil exécutif de Corse est l’organe exécutif de la collectivité. Il comprend 9 membres élus par l’Assemblée parmi ses membres pour six ans. C’est cet organe qui fait la particularité de la Corse. Alors que dans les autres Régions françaises, c’est le Président du Conseil Régional qui exerce à la fois l’exécutif et la présidence de l’assemblée délibérante, ces deux fonctions sont séparées en Corse.

L’Assemblée peut cependant renverser le Conseil en votant contre lui une motion de censure par 26 voix (majorité absolue).

L’Assemblée de Corse (loi du 13 mai 1991) bénéficie d’une compétence particulière en Environnement, avec un Office de l’Environnement de la Corse et un Observatoire de l’Environnement. Le festival du civisme écologique, Terra e Natura de Bastia a pour objectif de sensibiliser et d’informer sur les solutions existantes pour modifier les comportements humains afin de préserver notre planète.

La démographie

La Corse est avec le Limousin la région française où la fécondité est la plus basse, et cela malgré une importante population étrangère nettement plus féconde. En cinq ans, de 1999 à 2003, la fécondité n’a pas progressé, malgré un redressement sans lendemain observé en 2000. L’écart avec la moyenne française s’est encore accru, et serait encore plus considérable sans l’appoint de l’immigration française et étrangère.

Les naissances hors-mariage sont nettement majoritaires, comme habituellement dans la partie méridionale du pays. Mais ceci n’est valable que pour les femmes françaises. Pour les étrangères, c’est l’inverse, surtout les femmes de tradition musulmane, comme les Marocaines et les Tunisiennes. Chez les Portugaises, on observe un comportement analogue.

Les naissances de mère étrangère représentaient 16,8 % des naissances de l’île en 2004, ce qui est fort supérieur à la moyenne française (11,5 % cette année-là). Il est vrai que la région est la seconde de France pour ce qui est de la proportion d’étrangers résidents (un peu plus de 9 % contre 12,6 % en Île-de-France). Parmi les naissances de mère étrangère, les deux tiers étaient de mère maghrébine, ce qui constituait plus de 11 % du total des naissances de l’île. Les Portugaises sont quant à elles responsables de 2,7 % de ces naissances. Quant aux naissances de mère italienne et surtout espagnole, comme ailleurs en France, leur nombre et l’incidence qu’il peut avoir sur la démographie de l’île, sont devenus insignifiants.

Suite aux regroupements familiaux, la proportion de femmes au sein de la population étrangère en Corse a beaucoup augmenté depuis le début des années quatre-vingt. En 1999, la part des femmes atteint 42 %, contre 38 % en 1990 et seulement 27 % en 1982. Cependant la population étrangère en Corse est toujours moins féminisée que pour l’ensemble de cette population en France (où 47 % des étrangers étaient des femmes en 1999).

Les étrangers sont proportionnellement les plus nombreux dans la plaine orientale, le sud de l’île et dans la région de Calvi. Ils sont également fort présents à Ajaccio et à Bastia qui abritent, ensemble plus du tiers de l’effectif global. Leur effectif a beaucoup progressé à Bastia (plus 800 personnes de plus en neuf ans). À Ajaccio par contre la population étrangère est restée plus stable.

L’économie

L’économie de la Corse a été longtemps dominée par l’agriculture et l’élevage mais maintenant, elle se compose surtout de commerces et d’industrie touristique (hôtels, loisirs). La Corse est l’une des régions françaises les plus pauvres. Après la crise des années 1990, la Corse se porte clairement mieux et est en progression sur tous les plans mais sa situation reste néanmoins fragile. En 2003, son PIB par habitant était toujours inférieur de 11,5% à la moyenne des régions françaises[2]. La Corse a une économie très typée : peu d’industrie, une agriculture faible et un poids important du tourisme, de l’administration et de la construction.

Le tourisme, une des premières activités de l’île, a été multiplié par quatre en vingt ans. La population double au mois d’août et 60 % des touristes viennent visiter l’île en période estivale. Les touristes visitant la Corse sont en grande majorité Français. En 2007, 2,062 millions de touristes Français se sont rendus en Corse, soit 72,5% du nombre total de touriste.

Le tourisme employait en 2005, 14 700 travailleurs en Corse (18% des postes salariés du secteur privé). La restauration est le second employeur lié au tourisme après l’hôtellerie et plus de la moitié (58%) des emplois du secteur sont générés par l’afflux de vacanciers.

L’activité touristique en Corse, principalement tournée vers les activités balnéaires (80% des hôtels et restaurants se trouvent le long du littoral), est dite « hyper saisonnière ». Les hôtels réalisent 93% de leurs nuitées entre avril et octobre et le flux de passagers est multiplié par huit aux ports et aux aéroports entre janvier et août.

Principales activités touristiques: La nature, les réserve naturelle (plongée, randonnée), les loisirs (bateaux, visites).

Le terme de maladie hollandaise d. Traditionnellement, l’expression s’applique pour les pays bénéficiant de ressources naturelles importantes (mines, pétrole ou gaz), mais elle peut aussi servir de cadre de réflexion dans le cas d’une économie tournée vers le tourisme.

L’agriculture

La part de l’agriculture dans l’économie se situe bien en deçà de la plupart des régions françaises. L’agriculture ne représentait en 2003 que 2,3% du PIB corse, contre 3,5% pour les régions de France métropolitaine moins l’Île-de-France. La part de l’agriculture dans le PIB est en diminution rapide : -12,5% en 2003. Seuls 36% de la surface de l’île sont exploités pour l’agriculture, contre 54% en moyenne nationale.

La culture intensive viticole et fruitière se concentre dans la plaine d’Aléria (Est) alors que le reste de l’île connaît une agriculture de montagne extensive dont les principales productions sont l’élevage, l’olivier et le châtaignier. Récemment, les surfaces boisées ont eu tendance à s’étendre.

La population agricole est en diminution. En 2000, l’âge moyen des chefs d’exploitation était de 50 ans. Les jeunes sont moins intéressés.

L’élevage

L’élevage est l’activité principale de l’agriculture corse (60% des exploitations y sont consacrées). En 2003, le cheptel bovin était de 74 000 têtes. Il produit 1 100 tonnes de veau l’an. L’élevage extensif des porcins est typique de l’agriculture corse. Près de 90% des agriculteurs produisent leur propre charcuterie. Les problèmes de la filière porcine sont importants (rentabilité de l‘exploitation extensive, normes sanitaires) mais les 35 500 bêtes ne comblent pas la forte demande de charcuteries corses. L’élevage corse s’est engagé dans une quête de reconnaissance de la qualité de ses produits (brocciu et miel reconnu AOC en 1998 et charcuterie en 2006). Néanmoins, la production de lait de brebis et de chèvre est en déclin relatif depuis 20 ans.

Cultures végétales

La Corse s’est spécialisée dans la production d’agrumes et principalement de clémentines. La quasi totalité des clémentines françaises sont produites sur l’île (99%). Le centre Corse de l’Inra est très impliqué dans le développement et la recherche de qualité des agrumes corses. En revanche, la production de kiwi est en déclin rapide du fait du manque d’investissements. La production de châtaignes (en Castagniccia, dans le Taravo et la vallée de la Gravona) et d’olives (dans le sud, la Balagne et le Nebbio) sont en forte progression. L’huile corse a obtenu une AOC en 2004.

La viticulture

La production en masse de vins de table a connu un âge d’or avec l’installation, sur la côte est, des rapatriés d’Algérie qui amenèrent avec eux les pratiques agricoles modernes et la mécanisation. Mais l’effondrement de ce marché dans la décennie suivante entraîna une crise majeure du secteur. Au cours des années 1990, les surfaces cultivées se sont stabilisées autour de 7 000 hectares grâce à une stratégie d’amélioration de la qualité. Environ 17% des vins corses AOP sont vendus en France continentale et 10% sont exportés hors de France, pour les vins de pays ces proportions atteignent respectivement 35% et 30%. La viticulture est, en valeur, la première activité agricole corse (29% du total).

Liste des vins corses AOP (2003): Patrimonio, Corse Calvi, Corse coteaux du Cap Corse, Corse, Muscat du Cap Corse, Ajaccio, Corse Porto-Vecchio, Corse Figari, Corse Sartène. A ceux-ci, il faut ajouter ceux ayant reçu la dénomination Vin de pays : Vins de Pays de l’Ile de Beauté et Vin de Pays Portes de la Méditerranée.

La pêche

La pêche en Corse est avant tout une activité artisanale pratiquée par des bateaux de faible tonnage en majorité le long de la côte ouest. Les quelques chalutiers se concentrent à l’Est et exploitent le plateau continental de la mer Tyrrhénienne. Il n’y a pas de criée centralisant les échanges. La production se situe autour de 1 000 à 1 500 tonnes par an. La majorité des prises est consommée sur place.

L’industrie

La Corse est la région la moins industrialisée de France. Dans le même temps, elle est aussi celle où la construction a le poids le plus important dans le PIB.

L’élan d’industrialisation de l’île commencé au milieu du XIXe siècle a été brisé par la saignée de la Première Guerre Mondiale. L’entre-deux-guerres a amorcé le processus qui a donné naissance à l’économie corse contemporaine faite d’emplois publics et d’émigration.

Les richesses naturelles de l’île ont longtemps été exploitées. En particulier, les scieries, les charbonneries et les mines (antimoine, plomb, fer).

L’énergie

En 2003, la Corse a consommé 132 500 tonnes équivalent pétrole (tep) d’énergie primaire dont 31 500 tep (soit 21% des besoins) importé via le câble SACOI reliant la Sardaigne à la péninsule italienne via la Corse. Depuis 2006, un nouveau câble (SARCO) permet de livrer l’électricité produite en Sardaigne directement en Corse.

La consommation de produits pétroliers sur l’île s’établissait en 2003 à 520 300 tep et celle de l’électricité basse tension à 91 400 tep. Cette dernière est répartie entre les usages domestiques et professionnels respectivement à hauteur de 73 et 21%. En 2003, la consommation par habitant était de 3 900kWh en hausse forte et régulière depuis 1990 (plus 4% l’an en moyenne).

Une île pauvre et chère

La Corse est la région française où le plus d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté. En 2007, 18,8% de la population étaient considérés comme pauvres. La pauvreté touche particulièrement les jeunes (22%).

Malgré sa pauvreté relativement aux autres régions françaises, la Corse est l’une de celles où le coût de la vie est le plus élevé. Les prix des produits alimentaires étaient en 2006 supérieurs de 9,7% par rapport au Sud-Est de la France (jusqu’à 20% pour les légumes).

Ajaccio serait, en 2007, la ville française la plus chère. En moyenne, les prix affichés par les supermarchés y sont 15% plus élevés que la moyenne nationale.

La saisonnalité de l’emploi liée au tourisme est aussi un problème majeur même si elle est en hausse. Près de 20% des emplois dans les services sont saisonniers. Un emploi lié au tourisme ne représente en moyenne que 40% du volume horaire annuel d’un temps plein. Les emplois saisonniers ne concernent les chômeurs corses que marginalement, attendu qu’un tiers de ces emplois reviennent à des travailleurs continentaux venant travailler en Corse pour quelques mois et qu’un autre tiers est occupé par des étudiants (« job d’été »).

Le taux de chômage, après avoir dépassé les 16% à la fin de 1997, est retombé à 8% en janvier 2008, proche de la moyenne nationale. Des chiffres clefs restent cependant mauvais et signalent que l’économie de l’île est toujours fragile : en 2007, 39% des chômeurs corses étaient des chômeurs de longue durée et le chômage touchait environ 40% des jeunes de l’île (moins de 25 ans). Le taux d’emploi des 15-64 ans, lui aussi est assez faible: 59% alors que l’Union européenne a fixé 70% comme objectif pour 2010. Les femmes (52%) et les personnes de plus de 65 ans (34%) sont particulièrement concernées.

Le manque d’investissement dans la recherche et développement est un gros problème qui n’aide pas à l’emploi. La Corse ne consacre que 0,24% de son PIB aux R&D, soit neuf fois moins que la France et même deux fois et demie moins que la Sardaigne voisine.

L’éducation

De même, les efforts en termes de formation sont trop limités pour permettre le passage dans l’« économie de la connaissance ». Seuls 12,4% de la population insulaire âgée de 25 à 64 ans est titulaire d’un diplôme universitaire. C’est deux fois moins que la moyenne nationale. Dans ce domaine, la Corse dispose d’une certaine avance sur sa voisine sarde, mais la différence est appelée à s’estomper rapidement. En effet, en 2004, plus de 47% des Sardes âgés de 20 à 24 ans étaient étudiants contre seulement 30% des jeunes Corses. De même, l’accès à la formation continue est très limité.

Cette situation s’explique en partie par l’émigration vers la France des lycéens et bacheliers corses – émigration souvent pérennisée par l’obtention d’un emploi sur le continent. Dans ces conditions, il y a peu de chances pour que la Corse attire des entreprises à forte valeur ajoutée, modernise son économie et compense le poids du tourisme par le développement de nouvelles activités.

* source du texte: wikipedia

La collection de photos de François Dufresne comprend 201 photos captées en Corse.

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Voici quelques photos de la collection :