Dubaï, l’un des sept Émirats arabes unis, avec ses infrastructures délirantes et ses hôtels ultra-luxueux, s’est imposée dans les catalogues des tour-opérateurs. Dubaï oui, mais les autres Émirats ? Certains ont peut-être eu une correspondance à Abu Dhabi. Mais qui connaît Sharjah, Ajman, Umm al-Qaïwain, Ras al-Khaïma, Fujaïrah ?
La modernité de Dubaï et d’Abu Dhabi, capitale du pétrole, est effarante. Les deux villes se livrent à une course effrénée aux plus hauts buildings, aux projets les plus fous, aux événements sportifs les mieux dotés. Le high-tech et la consommation sont les nouvelles religions. Le miracle du libéralisme, permis par l’envolée des cours de l’or noir et l’importance des réserves de pétrole (les 6e ou 7e au monde), a vu les Émirats Arabes Unis passer, en un demi-siècle, de région parmi les plus pauvres de la planète à l’une des plus riches.
Un peu d’histoire
On n’a guère de témoignages concernant des périodes plus anciennes. Récemment, des fouilles ont permis la découverte d’un marais de mangrove installé là où se trouve Dubaï au VIIe millénaire avant J.-C. Le sable aurait recouvert la localité il y a 5 000 ans, en en faisant une petite crique naturelle. Des céramiques du IIIe et IVe siècle ont été retrouvées, ainsi que des églises nestoriennes (à Abou Dabi). Avant la conversion à l’islam du VIIe siècle, les tribus locales vénéraient les étoiles, la lune et le soleil, ou Bajir.
Le fort d’Al Fahidi, construit en 1799, est le plus ancien monument de Dubaï et la première mention de la ville. Le fort est encore debout. Il est l’œuvre de la tribu bédouine des Bani Yas, avec à leur tête Al-Abu Falasa qui fuit alors les Wahhabites du Nejd qui étendaient leur territoire.
Ils poursuivent les activités de pêche, notamment de perles, bénéficiant du port naturel formé par le Khor Dubaï. Selon un témoignage du lieutenant britannique Cogan de 1822, le bourg de Dubaï hébergeait alors 1 000 âmes, plus chèvres et chameaux. En 1833, à la suite d’une dispute tribale qui eût lieu dans l’oasis de Liwa, foyer des Bani Yas, durant laquelle le Sheikh Tanun fut assassiné par son frère Khalifa qui réprima ensuite durement toutes velléités de résistance, 800 Bédouins de la famille Al Bu Falah fuirent Liwa et vinrent s’installer à Dubaï.
Ils deviennent une communauté de pêcheurs, notamment de perles, et s’installent alors à l’emplacement actuel du port de Dubaï. Connus sous le nom de « Côte des Pirates », Dubaï et les émirats voisins signent un traité de paix le 8 janvier 1820 avec le Royaume-Uni. Alors dépendante d’Abu Dhabi, la ville et l’émirat de Dubaï sont fondés en 1833 lorsque la dynastie Al-Maktoum se sépare des Bani Yas et s’empare « sans résistance » du site de la ville de Dubaï. Une rivalité s’instaure alors entre les émirats de Dubaï et d’Abou Dabi. Une tentative de prise de Dubaï par les pirates Qawasim avorta.
En 1835, Dubaï et les autres États de la Côte des Pirates signent une trêve maritime avec le Royaume-Uni et une « Trêve maritime perpétuelle » en 1853, ce qui fit rebaptiser la région « États de la Trêve ». En 1892, Dubaï se place sous la protection du Royaume-Uni par un accord d’exclusivité et chasse ainsi l’influence ottomane de la région.
Contrairement à leurs voisins, les dirigeants de Dubaï encouragent le commerce et de nombreux marchands étrangers, venant principalement d’Inde, s’installent dans la ville, qui reste principalement connue pour ses exportations de perles jusque dans les années 1930.
Après la dévaluation de la roupie du Golfe en 1966, Dubaï se joint au Qatar pour établir une nouvelle unité monétaire, le riyal de Qatar et Dubaï. Du pétrole est découvert dans le golfe Persique à 120 kilomètres de la côte, suite à quoi l’émirat attribue des concessions pétrolières.
Vivant une période difficile pendant l’entre-deux-guerres, avant d’entrer de plein fouet dans la modernité dans la deuxième partie du XXe siècle, Dubaï participe à la création des Émirats Arabes Unis actuels, le 2 décembre 1971, avec cinq autres émirats. Dubaï accède ainsi à l’indépendance. Ils seront rejoints l’année suivante par l’émirat de Ras el Khaïmah et en 1973 la fédération adopte le dirham des Émirats arabes unis comme monnaie commune. Officieusement, le poste de vice-président est réservé à l’émir de Dubaï qui est élu au sein du Conseil suprême composé des sept émirs de la fédération!
Sous leur parure étincelante, les Émirats arabes unis offrent une autre perspective : celle d’un territoire pétri de conservatisme, où l’essence musulmane et patriarcale reste intacte, un pays où règnent la charia et les émirs.
Dans les plus petits des Émirats arabes unis, excepté Sharjah, les gratte-ciel sont encore bien timides. On croise encore souvent des « vaisseaux du désert » et des palmeraies dignes des Mille et Une Nuits. Étrange contrée où passé et présent se juxtaposent sans jamais vraiment se mêler, où l’on peut skier sur les dunes, assister aux courses de dromadaires ou bien, comme les familles émiriennes, partir à la chasse au faucon dans des 4×4 surpuissants. «Un peuple ancien dans un pays neuf » : ainsi aiment à se décrire les Émiriens.
Le nouveau rêve arabe
Avec ses buildings futuristes surgis du désert, ses îles artificielles en chantier, ses malls (centres commerciaux) toujours plus grands, ses hôtels de luxe dernier cri et ses projets plus fous les uns que les autres, Dubaï incarne à sa manière le nouveau rêve arabe.
Îlot de modernité au cœur de la péninsule arabique, carrefour entre l’Orient et l’Occident, le deuxième plus grand émirat des Émirats arabes unis joue la carte de la démesure sur la scène touristique mondiale. L’émirat de Dubaï est aujourd’hui en plein boom économique, immobilier et est devenu au tournant du XXIe siècle l’un des pays les plus dynamiques de la planète. L’argent du pétrole coule ici à flots et est à l’origine d’un développement spectaculaire.
Depuis quelques années et avec la prise de conscience de la part du gouvernement de l’extrême dépendance de l’économie des émirats vis-à-vis des énergies fossiles, Dubaï reconvertit son économie vers les nouvelles technologies et le commerce mais surtout vers le tourisme, principalement de luxe, à coup de grands travaux et de projets démesurés.
Dubaï est la ville des superlatifs et des mille et une folies, où tout semble possible. Architectes, décorateurs et entrepreneurs du monde entier s’en donnent à cœur joie : station de ski en plein désert, restaurants à perte de vue, tour la plus haute du monde, îles artificielles en forme de planète, hôtel sous-marin immergé au large des côtes…
En chantier permanent, débordante d’énergie, Dubaï semble ne devoir jamais s’arrêter. L’objectif affiché est de devenir le Hong Kong arabe de demain avec les paillettes de Las Vegas.
Ensoleillée toute l’année, située entre le désert et la mer chaude du golfe d’Arabie, Dubaï est appréciée pour ses plages de sable fin, son soleil hivernal et les virées en 4×4 dans les dunes de sable.
Dubaï est à la fois une ville et un émirat des Émirats arabes unis. Ses habitants s’appellent les Dubaïotes.
Avec 3 885 km2, c’est le deuxième émirat en termes de superficie après Abu Dhabi. Ouvert sur le golfe Persique et situé entre les émirats de Sharjah au nord et à l’est et d’Abu Dhabi au sud, la majeure partie du territoire est occupée par le désert du Rub al-Khali. La petite enclave de Hatta est sise dans les montagnes sur la frontière avec le sultanat d’Oman.
En 2006, le pétrole représentait moins de 10% du PIB : il comptait pour 30% en 2003 et 45% à la fin des années 1980.
Les photos de haut en bas: le vieux Dubaï, bateau de bois pour la traversée du Khor Dubaï, une plage et une partie des gratte-ciels, portes d’ascenseurs en or de l’hôtel Burj-Al-Arab, jeunes femmes dubaïotes au centre commercial principal le Dubaï mall, centre de ski intérieur, Fontaine et mur d’eau au Dubaï mall.
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