Jaipur


Le Rajasthan est le pays des princes et la région des rajputs. C’est l’une des destinations les plus touristiques en Inde ! Elle est riche en histoire, pleine de monuments, de palais, de forts qui ont appartenu aux princes et aux maharadjas.

Construite à l’intérieur de hauts remparts, Jaipur est la capitale du Rajasthan avec une population de 2,4 millions d’habitants. Elle est une ville harmonieuse aux maisons de couleurs ocre et rose. On y trouve de beaux monuments : un superbe palais, un observatoire astronomique étonnant, un artisanat florissant et l’époustouflante forteresse d’Amber. Un seul point noir : la circulation automobile, infernale comme dans le reste de l’Inde.

Jaipur est l’une des villes les plus plaisantes et les plus vivantes de l’Inde. Envahie de l’aube à la nuit par des milliers de rickshaws, c’est une ville rude, mais romantique, où les femmes, à l’allure fière, portent des bijoux en argent et des vêtements de couleurs vives, et où les hommes, à la tête surmontée de splendides turbans, portent encore le pagne qui leur enserre les genoux. Jaipur est aussi un mélange d’exotisme et de modernité, où l’architecture est une élégante synthèse de style Moghol et Rajput, complétée d’une touche britannique lorsqu’elle fut conquise par les Anglais.

Jaipur tire son nom de son fondateur Jai Singh II. Alors qu’après la mort d’Aurengzeb, l’empire moghol déclinait, Sawai Jai Singh II exerçait une grande influence sur les territoires d’Amber.

Le maharadjah fait appel au brahmane Bengalî Vidyadhar Bhattacharya pour concevoir la cité qui est fondée en 1727 et dont les travaux principaux — palais principaux, avenues et square central — dureront quatre ans. Située au pied des monts Ârâvalli, son architecte organise routes et édifices selon un plan en quadrillage qui divisait la ville en 9 carrés, un damier trois par trois, entourés d’une muraille de 6 m de hauteur et de 4 m de large. L’entrée de la ville se fait par l’intermédiaire de huit portes. La Jaipur originelle comportait de larges avenues de 34 m de large, le reste des rues composant le quadrillage ayant au moins 4 m de largeur. Les boutiques connaissent aussi une taille standardisée, une rigueur étonnante dans le chaos baroque qui règne dans la plupart des villes du sous-continent.

Cette configuration originale est conforme aux préceptes architecturaux de l’époque védique et répond à des considérations astronomiques où chaque quartier correspond à une planète de l’astrologie indienne. En effet, Jai Singh II était féru d’astronomie et de mathématiques et le Jantar Mantar (l’observatoire) qu’il fait édifier témoigne de cette passion.

Puis c’est Ram Singh II, éduqué par un major anglais et nourri d’idées progressives et libérales, qui va faire sortir Jaipur de l’ère médiévale en apportant le chemin de fer, la poste, le télégraphe et l’éclairage au gaz. Il construit des écoles, des hôpitaux, l’Albert Hall et le Rambagh Palace.

La ville rose

Contrairement à la plupart des peuplements humains du sous-continent indien, où le moindre village a souvent plus de 2 000 ans, Jaipur est de fondation récente.

À l’origine, la ville n’était pas du rose uniforme qu’on lui connaît actuellement, mais offrait une large palette, principalement du gris avec des rehauts de blanc. Cependant, en prévision de la visite du prince de Gales Albert, en 1876, elle fut peinte en rose dans sa totalité, le rose étant une couleur traditionnelle de bienvenue. Elle conserve cet usage depuis lors.

Le City palace

Le City Palace, qui occupait le 9° carré au centre de la ville, est une grande structure de 7 étages dont certaines parties (les plus belles parait-il ?) sont utilisées par l’actuel maharadjah et sa famille et fermées au public. Le reste, ouvert aux visiteurs, abrite un musée, des salles d’audience et des cours aux portes richement décorées. Il faut voir le Diwan-i-Khas, simple structure dressée sur une estrade et composée d’une double rangée de piliers de marbre soutenant des arcs engrêlés. Ici sont exposées les 2 énormes jarres d’argent que Madho Singh II transporta à Londres en 1901, remplies d’eau sacrée du Gange (elles pèseraient 2500 kg et contiendraient 8000 litres). Au musée du Diwan-i-Aam sont exposés des peintures miniatures du Rajasthan et des livres rares enluminés.

La forteresse d’Amber

Le fort d’Amber estle siège originel du pouvoir royal et un des plus beaux édifices du Rajasthan. La forteresse d’Amber, depuis le XII° siècle, était la citadelle des Kachwahas et est restée leur capitale jusqu’à ce que le maharaja Sawai Jai Singh II la transfère à Jaipur. L’influence moghole est évidente dans les pavillons ouverts et les jardins emménagés avec canaux et fontaines. Les cours sont entourées de luxueux palais, de halls d’audience et d’appartements privés décorés de miroirs et de mosaïques.

A 10 km au nord est de Jaipur, la forteresse d’Amber est dressée à flan de colline et domine le lac Maota où se reflètent ses remparts. Au dessus s’élève le fort de Jaigarh, possible cachette du légendaire trésor des Kachwaha, acquis lors des victoires au fil des siècles.

Les descendants de Dhola Rai s’emparent du territoire de Dhundhar, puis annexent Amber qui appartenait aux tribus Minas. C’est ainsi que la dynastie des Kachwahas occupe le site dès le XII° siècle, s’y établit et en fait sa capitale jusqu’à la fondation de Jaipur en 1727.

Mais c’est le Raja Man Singh I, l’un des premiers Rajput à servir l’empereur moghol Akbar, qui dote Amber de fortifications et l’embellit de palais magnifiques. Puis Jai Singh I construit de nouveaux palais dans le style des moghols, introduisant à Amber une ère de splendeur. Il est évident que les rois rajpoutes qui se trouvaient à la cour moghole, à Agra ou Delhi, en ont copié les magnificences.

Le matin, de nombreux éléphants gravissent inlassablement la rampe d’accès principale pour faire gagner l’édifice aux touristes (il faut 10 mn a pied et 1 mn en taxi).

La Suraj Pol (porte du soleil), imposante porte d’accès, ouvre sur la cour d’accueil et au milieu de la grande cour s’élève, sur un podium, le Diwan-i-Aam (ou hall des audiences publiques).

Le Diwan-i-Aam est une salle ouverte et rectangulaire, dotée d’une double rangée de piliers en grès rouge, dont les supports sont sculptés en forme de têtes d’éléphants.

Ganesh Pol est la porte de cérémonie conduisant aux dédales de palais et jardins et donne sur les quartiers privés des souverains (ceux aménagés par Jai Singh I). Cette porte de Ganesh est décorée de peintures murales représentant des motifs floraux et des dessins géométriques et au-dessus des arcs redentés est peinte l’image de Ganesh, le dieu porte-bonheur.

Le Jai Mandir comprend plusieurs pièces remarquables par leurs décorations murales : le Sheesh Mahal, orné, du sol au plafond, de mosaïques de verres colorés et de bris de miroir, le Diwan-i-Khas (hall des audiences privées) et d’autres pavillons aux peintures à motifs floraux et aux écrans treillagés exceptionnellement fin, permettant aux dames de la cour de voir sans être vues (enfermement du Purdha).

Enfin, du fort d’Amber, on peut observer, un peu plus bas, les ruines de l’ancienne ville, dont les murs de pierre s’écroulent, et un splendide temple hindou, joyau de l’ancienne ville d’Amber.