La Bolivie, c’est l’Amérique latine telle qu’on se l’imagine.
C’est d’abord l’inĂ©puisable trĂ©sor de PotosĂ, qui finançait les entradas, les expĂ©ditions en Amazonie Ă la recherche de l’Eldorado mythique.
Quand on pense musique andine, ce sont toujours les airs de la Bolivie qui nous chatouillent les oreilles ; même la racoleuse Lambada est venue de là -haut. C’est aussi d’ici que Parmentier rapporta à Louis XVI la papa, la fameuse pomme de terre.
Et puis il y eut BolĂvar, Patiño le roi de l’étain, Che Guevara et avant eux les missions jĂ©suites, les Incas et les Tiwanakus dont le petit village est le berceau de la civilisation Inca… Tous furent la source d’inspiration de maintes aventures, dont celles du cĂ©lèbre reporter imaginĂ© par HergĂ©…
La Bolivie a nourri nos rĂŞves d’enfant avec les bandes dessinĂ©es ! Les grands espaces humides du Pantanal ou la gĂ©omĂ©trie Ă©tale du salar d’Uyuni ; le gigantisme du Titicaca, source d’innombrables blagues d’écoliers ; les sommets somptueux de la cordillère Royale ou les cathĂ©drales volcaniques du parc AmborĂł ; la ville coloniale de Sucre et les Ă©glises baroques. Et puis les ponchos, les lamas, les bonnets multicolores…
La Bolivie, c’est aussi un peuple, des peuples plutôt. Indiens quechuas et aymaras,
mĂ©tis, descendants d’esclaves…
Elle est Amazonie et Andes, nature et culture Ă la fois. Mais elle vit au rythme de l’AmĂ©rique latine bien rĂ©elle d’aujourd’hui, Ă©cartelĂ©e entre un art de vivre ancestral et les pressions du grand marchĂ© mondial. Frissons rĂ©volutionnaires et tentations spĂ©culatives s’y dĂ©fient ouvertement. Si bien que sa rĂ©putation de terre la plus placide du continent risque d’y laisser quelques plumes…
La Bolivie est un pays enclavĂ© d’AmĂ©rique du Sud entourĂ© par le BrĂ©sil, le Paraguay, l’Argentine, le Chili et le PĂ©rou.
Avant la colonisation europĂ©enne, le territoire bolivien appartenait Ă l’Empire Inca, qui Ă©tait le plus grand État de l’AmĂ©rique prĂ©colombienne. L’Empire espagnol a conquis la rĂ©gion au XVIe siècle. Seize annĂ©es de guerre s’ensuivent avant la mise en place de la Bolivie en l’honneur de SimĂłn BolĂvar.
La Bolivie est une république démocratique.
La population bolivienne est multi-ethnique avec des Amérindiens, des Métis, des Européens, des Asiatiques et des Africains. La
langue principale est l’espagnol, bien que les langues aymara et quechua soient Ă©galement frĂ©quentes. La constitution bolivienne de 2009 reconnaĂ®t 37 langues officielles. En raison de cultures diffĂ©rentes, la Bolivie jouit d’une grande diversitĂ© dans des domaines comme l’art, la cuisine, la littĂ©rature et la musique.
Avant la conquĂŞte espagnole, les Andes Ă©taient habitĂ©es par de nombreuses cultures, dont la plus importante fut certainement la civilisation de Tiahuanaco. Au XVe siècle, les Incas intĂ©grèrent une partie de l’actuelle Bolivie dans leur empire. Les hauteurs de la Bolivie Ă©taient peuplĂ©es de polythĂ©istes (religion Inca).
La colonisation espagnole
Les Espagnols dĂ©couvrirent Ă leur arrivĂ©e au XVIe siècle, une très grande quantitĂ© d’argent dans les mines de PotosĂ. Ils y imposèrent graduellement le catholicisme.
L’indĂ©pendance et l’ère des caudillos (1825-1884)
Les luttes pour l’indĂ©pendance dĂ©butent en 1809 et celle-ci est acquise en 1825, grâce a
ux armĂ©es de BolĂvar. La Bolivie et le PĂ©rou constituent, sous le nom de ConfĂ©dĂ©ration pĂ©ruano-bolivienne, un seul pays de 1836 Ă 1839. Comme le PĂ©rou, le Chili, Mexique, ou la Colombie, le pays fait appel Ă la Bourse de Londres pour financer ses sociĂ©tĂ©s minières. Bolivar nationalise les mines abandonnĂ©es pour les revendre le 2 aoĂ»t 1825.
La Bolivie connaĂ®t tout au long du XIXe siècle une pĂ©riode d’instabilitĂ© politique, marquĂ©e par de frĂ©quents coups d’État et l’intervention frĂ©quente de l’armĂ©e qui totalise alors deux tiers des dĂ©penses publiques de l’État central. Dans l’ère des caudillos qui s’Ă©tend sur une large partie du XIXe siècle, le pays passe d’un longue pĂ©riode d’indĂ©pendance (23 ans) sous le règne d’une bourgeoisie de caudillos crĂ©ole, instruits Ă l’Ă©cole militaire espagnole, au règne de caudillos d’origine plus populaires et indigènes mais cruels qui devaient leur position Ă leur ascension dans la hiĂ©rarchie militaire.
La démocratie « restreinte » (1884-1920)
Ă€ l’issue des premiers revers de la guerre du Pacifique (1879-1884) menĂ©e contre le Chili, la Bolivie se dote, en 1880, d’une 11e constitution depuis son indĂ©pendance. En 1884, le prĂ©sident Gregorio Pacheco inaugure une nouvelle ère politique et instaure un corps Ă©lectoral restreint. Puis, le coup d’État « libĂ©ral » de 1899 engage une nouvelle tendance qui tiendra les rĂŞnes du pays
jusqu’en 1920 au moment oĂą un soulèvement initie une nouvelle pĂ©riode d’instabilitĂ© qui est minĂ©e davantage par la crise Ă©conomique qui suivit le krach de 1929. Le prĂ©sident Salamanca engage alors son pays dans la très meurtrière guerre du Chaco contre le Paraguay, avec lequel un conflit larvĂ© existait depuis dix ans.
Suite Ă la dĂ©faite, la Bolivie perd une grande partie de son territoire. Elle avait aussi perdu son unique accès Ă la mer dans la guerre du Pacifique contre le Chili. En 1903, elle vend la rĂ©gion d’Acre au BrĂ©sil par le traitĂ© de PetrĂłpolis.
Le mouvement nationaliste révolutionnaire (1952-1964)
du pĂ©trole en AmĂ©rique latine. La pĂ©riode se caractĂ©rise surtout par un renouvellement du paysage politique. Le Movimiento Nacionalista Revolucionario, qui sera amenĂ© Ă jouer un rĂ´le pivot dans la vie politique du pays jusque dans les annĂ©es 1960, est créé en 1941. MalgrĂ© l’opposition de l’armĂ©e, il accède au pouvoir en avril 1952 après une nouvelle pĂ©riode d’instabilitĂ© politique. Il octroie le suffrage universel, entame sous la pression paysanne une rĂ©forme agraire en 1953 et nationalise, moyennant de fortes indemnisations, les mines d’étain. Sa politique interventionniste s’inflĂ©chit progressivement et s’ouvre largement Ă l’influence des États-Unis dont l’aide reprĂ©sente, en 1958, le tiers du budget national.
Photos de haut en bas: Cordillère des Andes, plaque indiquant le centre spirituel et politique de la culture Tiwanaku, lac Titicaca (cĂ´tĂ© bolivien), la cĂ©lèbre « Porte du Soleil » repère astronomique des Tiwanakus, famille bolivienne attendant le transport publique
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