La rivière Li, de Guilin à Yangshuo


La rivière Li

La rivière Li de Chine est un affluent du fleuve Xi Jiang, dans la région autonome de Guangxi. La longueur de son cours d’eau est de 437 km.

Cette rivière traverse les villes de Guilin et Yangshuo et serpente dans un paysage qui a inspiré les artistes chinois depuis les grandes dynasties. La gravure du billet de 20 yuans en la reproduit.

La Li ressemble à un ruban de soie vert flottant entre les collines et le relief karstique dessine le long des rivières des » dents de dragon « . Il y a 300 millions d’année, d’énormes quantités de calcaire se déposèrent sur les fonds des mers qui recouvraient alors une grande partie du sud-est asiatique. Sur cette terre qui émergea de la mer suite aux mouvements de la croûte terrestre, d’innombrables séismes et le travail de l’érosion ont modelé des collines, des forêts de pierres, des réseaux de grottes.

Selon une ancienne légende, la mer avait jadis menacé la région de Guangxi. Un immortel, ému du sort des habitants, décida d’établir un barrage contre les eaux destructrices. Il déplaça les collines du nord de la Chine en les métamorphosant en chèvres noires, puis il conduisit cet immense troupeau vers Guilin. Lorsque les bêtes arrivèrent, un vent étrange se mit à souffler et les chèvres, une à une, reprirent leur forme originelle de collines.

Tous les matins, une procession de larges bateaux à fond plat, pleins de touristes, descend vers le sud. La croisière commence à l’embarcadère Zhujiang (à 29 km de Guilin) et se termine à Yangshuo (54 km de croisière durant 4 heures 30). La promenade en bateau sur la rivière est un moment agréable et inoubliable.

Sur les deux rives de la rivière Li, se déroulent une grande succession de très beaux tableaux dont celui de l’épingle de jade qui se dresse fière et majestueuse. Les monts escarpés se reflètent dans l’eau. Les paysage sont sublimes, le bateau se balade tranquillement sur un cours d’eau qui semble tout petit, écrasé par les majestueux pains de sucre qui longent la rivière de chaque côté. C’est vraiment magnifique. Quelques images restent à toujours imprégnées: la colline de l’escargot, la colline aux cinq doigts, la colline de la carpe, la colline rupestre peinte et la colline aux neuf chevaux. Ces paysages poétiques ont captivé d’innombrables chinois et étrangers.

De plus, le long des berges, on aperçoit le spectacle fascinant et ininterrompu de la vie quotidienne : femmes lavant leur linge, enfants et buffles domestiques se rafraichissant dans la rivière, paysans travaillant dans les rizières. Sur l’eau, de petits bacs naviguant en tous sens et des pêcheurs, sur leurs radeaux de bambou, se faisant aider de leurs cormorans apprivoisés, munis de colliers qui les empêchent d’avaler leur prise.

Guilin

Le nom Guilin est tiré d’un arbre qui pousse abondamment entre la rivière Li et les collines. La ville fut fondée sous la dynastie Qin, il y a plus de 2 000 ans. On entreprit alors la construction du canal Ling reliant le Yangtzé et la rivière des Perles. Ce projet a été un des projets technologiques les plus ambitieux qu’ait connu l’homme.

Guilin s’étend aujourd’hui sur 2 000 km² et compte environ 800 000 habitants. Les paysages qui entourent la ville sont pittoresques. La rivière Li traverse son centre ville, les collines enserrent la ville et nombre d’entre elles ont été aménagées en parcs publics. Un réseau de routes conduit à une douzaine de grottes karstiques, à d’étranges formations rocheuses et à d’antiques inscriptions calligraphiques. Les visiteurs de toutes les parties du monde y viennent nombreux pour admirer ses beautés et ses sites naturels, au point que Guilin est une des quatre célèbres villes touristiques chinoises.

Lors de l’invasion japonaise en 1936, les reliefs karstiques du Lijiang servirent de refuge à l’armée nationaliste de Tchang Kaï-shek, chassée de la Chine côtière par les Nippons. Le parti Kuomintang, de ce dernier, fit de Guilin sa capitale, avant d’aller s’établir à Chongqing en 1938. Durant ces deux années, la population de Guilin augmenta considérablement à cause du flot des réfugiés, atteignant le million d’habitants. L’affirmation d’une identité nationale y anima une vie intellectuelle intense avec ses maisons d’édition, ses journaux et ses troupes de théâtre. En 1944, la région tomba aux mains de l’armée japonaise qui bombarda en grande partie les vestiges de son histoire. Il reste peu de monuments du passé à Guilin.

Au centre de la ville de Guilin, la rivière Li rejoint la rivière Fleurs de Pêche et quatre lacs: Shanhu, de Ronghu, de Guihu et de Mulong. Ce plan d’eau immense est devenu un grand parc public où s’émaillent des arbres précieux, des kiosques élégants, des ponts traditionnels et modernes, des pagodes… Le jour, on peut y faire une promenade inoubliable. La nuit une croisière avec un petit bateau permet d’admirer de saisissants jeux d’ombre et de lumière.

Parmi les collines connues, on trouve le pic de la beauté solitaire, la colline du croissant de lune (surnommée la première grotte sous le ciel), la grotte aux lotus dans le district de Yangshuo, la grotte aux chapeaux dans le canton de Caoping, la grotte aux soldats, la grotte aux narcisses dans le district de Lingui, la colline Yaoshan et la colline Nanxi. Chaque colline a des grottes liées, croisées et en formes curieuses. Dans certaines d’entre elles, il y a de l’eau sur laquelle on peut canoter. Dans d’autres, on trouve de vastes terrains, d’innombrables éblouissantes stalactites en formes de fruits, d’épis de millet, de rideau, de pousses de bambous, de colonnes…

Les collines les plus célèbres sont:

. La colline en trompe d’éléphant. La forme de cette colline, située au centre-ville, ressemble à un éléphant en train d’aspirer de l’eau au bord de la rivière Li. Une pagode a été construite au-dessus sous la dynastie Ming et l’ensemble est devenu l’emblème de la ville de Guilin.

. La colline des couleurs accumulées. Son nom vient des veines de couleurs différentes qui strient son flanc. On l’appelle également colline des soieries pliées ou colline des Osmanthus. Haute de 72 mètres, son ascension est assez pénible. Quelques haltes, comme celle de la la grotte ventée, permettent de reprendre notre souffle. Les nombreuses inscriptions gravées sur les parois de la grotte au long des siècles attisent la curiosité et l’admiration des spécialistes en calligraphie. Au sommet, la vue panoramique permet de savourer les ondulations de la rivière, la ville et ses eaux, les terres fertiles et les collines « surnaturelles » qui surgissent, çà et là, en ville comme à la campagne.

. La colline des vagues endiguées. Elle se situe aussi au centre-ville de Guilin, au bord de la rivière Li, et a une hauteur d’une soixantaine de mètres. En grimpant 325 marches et marchant jusqu’au sommet de la colline, le visiteur y trouve un beau panorama de toute la ville.

. La grotte des perles de couleur mystérieuse est située au pied de la colline des vagues endiguées. Une vieille et belle légende rappelle qu’un garçon pêchait près de cette grotte, tous les soirs, avec ses cormorans apprivoisés sur la rivière Li. Un soir, un cormoran attrapa une grosse perle brillante. L’enfant l’a montra à son grand-père qui lui demanda de rendre vite cette perle précieuse à son propriétaire le roi Dragon, dieu chargé de la pluie dans les mythologies chinoises, sinon Guilin serait inondée pendant trois ans. Le garçon la remis au roi Dragon dès le lendemain matin et la ville fut protégée. Les parois de la grotte comportent aussi des centaines de statues de Bouddha, gravées il y a plus de mille ans sous les dynasties Tang et Song.

. La grotte de la flûte de roseau. Formée il y a 700 000 ans, elle est surnommée le palais des arts de la nature et s’enfonce profondément dans une colline. Un éclairage artificiel accentue l’ambiance étrange du lieu. Durant les dynasties Tang, Song, Yuan, Ming et Qing, elle a toujours été un haut-lieu de tourisme. Oubliée au début du vingtième siècle, utilisée comme abri anti-aérien durant la dernière guerre, les paysans qui habitaient près de la grotte gardèrent ce secret jusqu’en 1959. Suite à trois ans de travaux d’aménagement, elle est devenue la grotte la plus typique de Guilin et une des plus visitées. Longue de 500 m, elle jouit d’une agréable température constante. Sa forêt de stalactites et stalagmites est identifiée de noms poétiques. Sa grande salle, nommé le palais de Cristal, saisit le visiteur car elle peut, entre autres, contenir un millier de personnes.

. La grotte des sept étoiles. Située sur la rive orientale de la rivière Li, elle tire son nom de sept pics disposés comme la constellation de la Grande Ourse. L’endroit est émaillé de temples, pavillons, gravures rupestres et grottes. S’y trouve aussi, le jardin zoologique de la municipalité de Guilin où le panda aimable tient la vedette.

Yangshuo

Yangshuo se situe au sud de la ville de Guilin. Le district Yangshuo s’étend sur 1 428 km2 et possède 20 000 hectares de terres cultivées. Elle a une population de 400 000 habitants, composée de différentes ethnies, telles: Han, Zhuang, Yao, Hui, etc. Le climat de Yangshuo est subtropical, avec assez de pluie, de soleil et de chaleur tout le long de l’année. En somme, la température est ni trop chaude en été, ni trop froide en hiver.

Son histoire est longue de 1 400 ans.Le peuple a sa propre culture dont la danse du tambour, l’opéra Caidiao, les danses de dragons et de lions. Ce coin de pays contient plein de vieux ponts, de bâtiments d’architecture ancienne et de gravures en pierre.

On dit « Guilin possède les plus belles montagnes et rivières sous le ciel, et celles de Yangshuo sont les meilleures dans Guilin« . On peut donc imaginer que les paysages naturels de Yangshuo sont uniques. Ils contiennent près de 20 000 pains de sucre dont 250 méritent une visite. La Rivière Li de Guilin à Yangshuo met en évidence, sur les deux côtés, des pains de sucre de profil inusitée, des bambous de forme de queue de phénix (coq), des buffles qui nagent dans l’eau pour manger les algues, des canards, des enfants… une vraie aquarelle vivante !

La rivière Dragon, un des petits bras de la Li, traverse des rizières, des villages pastoraux, des anciens ponts… Il vaut la peine d’y faire une randonnée pendant quelques heures ou quelques jours. La plupart des visiteurs de Yangshuo profitent de leur présence pour effectuer une ou plusieurs randonnées cyclistes.

Yangshuo a été un des premiers districts appointés comme destination du tourisme national. Chaque année, il attire près 1,5 million de touristes.

L’ancien bourg de Fuli

A 8 km à l’est de Yangshuo, au bord de la rivière Li, se trouve Fuli, un ancien bourg de plus de mille ans. Une de ses anciennes rues, pavée de marbre, conduit jusqu’à la rivière et abrite les coiffeurs, les dentistes aux pieds nus, les peintres, les fabriques d’éventails, les couturiers… qui coexistent harmonieusement. Chaque année, le 8 mai du calendrier lunaire, a lieu un festival sacré à la Sainte Mazhu.

La vallée pittoresque de Gaotian

En sortant du bourg de Yangshuo, une route conduit à l’ouest dans la vallée de Gaotian, embrasée de pains de sucre pittoresques. Au pied de la vallée, des paysans cultivent leurs rizières avec leurs buffles qui tirent une charrue ou une herse pour les labourer ou les niveler alors que d’autres repiquent le riz à la main. Plus loin, à la rivière de Tianjiahe, autre bras de la rivière Li, un rocher en forme de chameau essaie de la traverser. Au-delà, on aperçoit le rocher de la Lune, en forme de croissant de lune. Au bout, c’est la grotte de l’argent, composée de stalactites et stalagmites impressionnants.

Le village Xingping

Sur la rive orientale de la rivière Li, le village Xingping, à 39 km de Yangshuo, se situe dans la partie la plus belle de la Li. Vieux de 1 300 ans, il a été le chef-lieu du District de Xinping pendant la dynastie Sui (589-618). La rivière Li y façonne une baie en forme de faucille, où se concentrent les berges pittoresques des pains de sucre. Le pic Laozhaishan se dresse tout au bord de la rivière où de petits bateaux offrent une croisière sur sa partie la plus belle jusqu’au village de pêcheurs de Yucun. Dans ce village, caché dans une forêt de bambou, existent encore une cinquantaine de maisons construites sous les Dynasties des Ming et des Qing.

* Sources pour texte: internet, documents de voyages et notes personnelles