L’Afrique du Sud


L’Afrique du Sud est un pays situé à l’extrémité australe du continent africain. Sa capitale administrative est Pretoria, sa capitale législative est Le Cap et sa capitale judiciaire est Bloemfontein.

L’Afrique du Sud compte plus de 51 millions d’habitants répartis en 79,5 % de Noirs, 9 % de Blancs, 9 % de Métis et 2,5 % d’Asiatiques. L’Afrique du Sud est ainsi en Afrique le pays présentant la plus grande portion de populations dites « colorées », blanches et indiennes. C’est la « nation arc-en-ciel ».

Le pays se caractérise par d’importantes richesses minières (or, diamant, charbon, etc.) et par une importante population de souche européenne. Elle est la première puissance économique du continent africain. Elle profite d’infrastructures modernes couvrant tout le pays.

La dénomination « République d’Afrique du Sud » existe depuis le 31 mai 1961, lorsque le pays a cessé d’être un dominion britannique.

La géographie

L’Afrique du Sud compte 2 898 km de côtes sur la façade atlantique.

Dans le Namaqualand, on observe une explosion florale de plus de 4 000 espèces (lys, aloes, protea, etc.) entre mi-août et mi-septembre. Cette zone est très touristique. La zone du cap de Bonne-Espérance est principalement rocheuse et des colonies de manchots y sont installées. On trouve également l’île aux Phoques, Robben island, qui accueille des phoques venant principalement de l’Antarctique. C’est dans cette île que fut emprisonné Nelson Mandela durant 29 ans.

Plus à l’est, le littoral est une alternance de côtes rocheuses et plages de sable fin. Certaines zones de baignades sont délimitées par les filets anti-requins, très nombreux le long de certaines côtes sud-africaines. Les principales stations balnéaires sont à l’est du pays comme, East London, Jeffreys Bay, Port Elizabeth, ou encore Durban.

On trouve également des zones maritimes protégées dans le cadre de Parcs Nationaux comme la réserve Phinda située sur terre et au large, où l’on peut pratiquer la plongée sous-marine.

La faune et la flore

L’Afrique du Sud possède grâce à sa grande variété de paysages et une faune et une flore très diversifiées. Les déserts, savanes arides, savanes humides, forêts, fynbos, montagnes et côtes offrent de nombreuses niches écologiques pour les nombreuses espèces animales et végétales. Les mammifères sauvages, dont les cinq grands (lion, éléphant, rhinocéros, léopard et buffle) y vivent en grande quantité dans des parcs privés et nationaux. Des entrepreneurs privés font l’élevage de ces animaux sauvages pour vente à des zoos et pour la chasse. Il y a aussi d’innombrables oiseaux de toutes espèces. De plus, des populations très importantes de mammifères marins vivent aux abords des côtes, notamment atlantiques, parmi lesquelles des baleines, des dauphins, des globicéphales et de très importantes colonies de pinnipèdes.

L’Afrique du Sud fait partie des 17 pays méga-divers, pays dont la biodiversité est la plus importante de la planète.

La structure administrative

En avril 1994, les 4 provinces et les 10 «bantoustans» qui constituaient géographiquement et politiquement l’Afrique du Sud ont été dissous pour former 9 nouvelles provinces intégrées : Cap-Occidental, Cap-du-Nord, Cap-Oriental, KwaZulu-Natal (Zoulouland), État-Libre, Nord-Ouest, Gauteng (Pretoria), Mpumalanga et Limpopo

Chacune de ces provinces est divisée en municipalités métropolitaines et en districts municipaux. Ces derniers sont à leur tour constitués de municipalités locales. L’ensemble des municipalités (locales ou métropolitaines) sont divisées en circonscription électorales, les « wards».

Les huit plus grandes agglomérations sud-africaines sont organisées municipalités métropolitaines qui exercent l’intégralité du pouvoir municipal, contrairement aux autres territoires dans lesquels le pouvoir est partagé entre les districts et les municipalités locales. Les municipalités métropolitaines sont dirigées pas un conseil municipal dont les conseillers sont directement élus lors d’un scrutin proportionnel par liste.

Les huit municipalités métropolitaines sont : Buffalo City,Le Cap, Ekurhuleni, Thekwini (Durban), Johannesburg, Mangaung, Nelson Mandela Bay (Port Elizabeth) et Tshwane (Pretoria).

L’Histoire

En 1488, débute l’histoire européenne de l’Afrique du Sud quand le navigateur portugais Bartolomeu Dias atteint le cap de Bonne-Espérance, suivi en 1497 par le navigateur portugais Vasco de Gama qui longe la côte du Natal.

L’implantation définitive d’européens en Afrique du Sud date de 1652 avec l’établissement, pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, d’une station de ravitaillement au Cap dirigée par le Néerlandais Jan van Riebeeck.

En 1657, plusieurs salariés de la compagnie sont autorisés à s’établir définitivement au Cap alors que des esclaves sont déportés de Batavia et de Madagascar pour pallier le manque de main d’œuvre sur place. En 1688, deux cents huguenots français rejoignent les 800 administrés du comptoir commercial et fondent Franschhoek. En 1691, la colonie du Cap est mise en place.

Photo: Oui c’est un vrai diamant !

Ce n’est qu’en 1770 que sont relatés les premiers contacts entre les bantous et les boers (les fermiers libres d’origine franco-néerlandaise). Les relations sont rapidement conflictuelles et en 1779 débute la première de neuf guerres.

En 1806, les Néerlandais (Boers) cèdent définitivement la place aux Britanniques qui deviennent la nouvelle puissance coloniale.

De 1818 à 1825, le Roi des Zoulous, Shaka, étend son empire sur l’est de l’Afrique du Sud au prix d’une conquête sanglante sur les autres peuples tribaux.

En 1835, les Boers quittent la colonie du Cap pour les territoires intérieurs de l’Afrique du Sud afin d’échapper à l’administration britannique. C’est parsemé de tragédies et des batailles contre les Zoulous en 1838. Deux républiques boers indépendantes sont finalement fondées et reconnues par la Grande-Bretagne : la république sud-africaine du Transvaal (1852) et l’État libre d’Orange (1854).

En 1866, la colonie du Cap étend également son territoire alors que les premiers diamants sont découverts à Kimberley, puis des gisements d’or dans le Witwatersrand au Transvaal.

En 1879, durant la Guerre anglo-zoulou, les Britanniques subissent une défaite historique lors de la bataille d’Isandhlwana avant de finalement s’imposer au Zoulouland.

Après l’annexion d’autres territoires tribaux, une des plus grandes spéculations de l’histoire boursière, provoque la crise boursière des mines d’or sud-africaines de 1895.

Motivée en partie par de nouvelles mines d’or, la deuxième Guerre des Boers (1899-1902) et l’annexion du Transvaal et de l’État libre d’Orange consacre la domination britannique sur toute l’Afrique du Sud, au prix de l’internement et de la mort de milliers de civils boers dans des camps de concentration.

En 1910, le dominion de l’Union d’Afrique du Sud est fondé à partir du regroupement des colonies du Cap. Le South Africa Act établit une démocratie parlementaire sur le modèle de Westminster avec une large autonomie et un parlement souverain. Les modalités d’octroi du droit de vote diffèrent cependant entre les quatre nouvelles provinces (si le corps électoral est essentiellement blanc, les provinces du Natal et du Cap accordent sous condition censitaire le droit de vote aux personnes de couleur dites « civilisées »).

En 1912, un parti politique bantou, le Congrès national africain (ANC), est fondé à Bloemfontein, revendiquant une plus grande participation des populations noires aux affaires du pays. L’année suivante, le Native land act est adopté. Basé sur le système des réserves établi à l’époque coloniale et dans les républiques boers, il divise le territoire sud-africain entre les terres indigènes (7 % puis 13 % du territoire) et les terres destinées aux Blancs et aux administrations publiques (87 % du territoire).

En 1915, engagées dans la Première Guerre mondiale, les troupes sud-africaines subissent de lourdes pertes dans la Somme (France). En Afrique, elles prennent le contrôle du Sud-Ouest africain allemand (future Namibie) qui leur est octroyé sous mandat par la Société des Nations en 1920.

En 1918, le Broederbond, une société secrète est fondée avec pour objectif la promotion politique, sociale et économique des Afrikaners (la dénomination devenue usuelle des Boers).

La révolte ouvrière des Afrikaners du Witwatersrand en 1922, durement réprimée, permet aux nationalistes blancs de s’unifier et de remporter les élections générales de 1924. En 1934, face à la crise économique, ils s’unissent néanmoins aux libéraux pour former un gouvernement d’union nationale. À la même époque, des anthropologues et des linguistes de l’université de Stellenbosch comme forgent un nouveau concept social et politique qui donnera naissance à l’idéologie de l’apartheid : rejetant l’idée de société unique sud-africaine, ils proposent de séparer géographiquement, politiquement et économiquement les noirs et les blancs d’Afrique du Sud ainsi que les différentes ethnies entre elles, afin de maintenir et renforcer leurs identités ethniques et linguistiques et de lutter contre les effets qu’ils estiment acculturantes de l’urbanisation et du travail migrant sur les structures traditionnelles africaines. En 1936, la franchise électorale des populations noires au Cap est supprimée. En 1939, le pays s’engage au côté des alliés dans la Seconde Guerre mondiale. En 1945, le pays participe à la rédaction du préambule de l’organisation des Nations-Unies.

En 1948, le parti national remporte les élections générales. Le nouveau premier ministre met en place la politique d’apartheid, renforcée en 1956 par la suppression de la franchise du droit de vote des «Coloureds».

En 1960, le massacre de Sharpeville puis l’interdiction de l’ANC et des mouvements nationalistes africains mènent à la condamnation de la politique d’apartheid par les Nations-Unies et par la communauté internationale.

Le 31 mai 1961, le pays rompt ses derniers liens institutionnels avec la Grande-Bretagne avec la proclamation de la république d’Afrique du Sud et le retrait du Commonwealth. L’ANC débute alors la lutte armée avec les rebelles du groupe « Umkhonto we Sizwe ».

En 1963, Nelson Mandela, l’un des chefs du groupe est condamné à perpétuité pour terrorisme et les autres chefs de l’ANC sont emprisonnés ou exilés. En 1966, Hendrik Verwoerd, premier ministre d’Afrique du Sud et grand architecte de l’apartheid, est assassiné.

En 1976, les émeutes dans le township de Soweto contre l’enseignement obligatoire en afrikaans conduisent le gouvernement à déclarer l’état d’urgence alors que le Bantoustan du Transkei est déclaré indépendant dans le cadre de la politique d’apartheid.

En 1984, pour sortir du blocage politique, le régime politique est présidentialisé et un parlement tricaméral, ouvert aux Indiens et aux métis, est inauguré. Néanmoins, l’état d’urgence est de nouveau proclamé en 1986 alors que des sanctions économiques et politiques internationales, dont le Canada, isolent le pays en dépit de l’abrogation de lois symboliques de l’apartheid comme le passeport intérieur. Seul l’État d’Israël continue d’avoir des relations discrètes et collabore avec le pouvoir au point de vue

En 1990, le nouveau président sud-africain, Frederik de Klerk, légalise l’ANC, le parti communiste sud-africain et tous les mouvements noirs. Nelson Mandela est libéré après 17 ans d’emprisonnement.

En juin 1991, le gouvernement abolit les dernières lois de l’apartheid et entame un processus de transition constitutionnelle. Celles-ci aboutissent le 27 avril 1994 aux premières élections multiraciales de l’histoire du pays, remportées par l’ANC. Nelson Mandela devient le premier président noir du pays.

En 1995, une Commission vérité et réconciliation est mise en place ; puis l’année suivante, le 10 décembre 1996, est adoptée une nouvelle constitution sud-africaine.

De 1999 à 2008, le pays est présidé par Thabo Mbeki. Est ainsi apparue aux côtés de la bourgeoisie blanche une bourgeoisie noire ; ni l’ANC, ni le Parti Communiste, ni le syndicat COSATU n’ont remis en cause l’ordre économique et social. Au contraire, les privatisations se sont multipliées. L’Afrique du Sud demeure toujours un des pays les plus inégalitaires du monde. A la suite des difficultés économiques et sociales apparues lors du second mandat de Mbeki, caractérisées en 2008 par une grave pénurie d’électricité en Afrique du Sud et la dégradation des infrastructures, le 21 septembre 2008, à la suite de la décision de son parti, l’ANC lui retire son mandat. Thabo Mbeki remet sa démission au Parlement qui élit alors Kgalema Motlanthe pour terminer son mandat jusqu’aux élections générales de 2009.

Après les élections générales du 22 avril 2009, remportées par l’ANC, Jacob Zuma, ancien vice-président de 1999 à 2005, devient le nouveau président de la République. Il prête serment le 9 mai 2009 et forme un gouvernement plus ouvert aux partis politiques minoritaires, dont le parti communiste mais aussi, pour la première fois depuis 1994, le front de la liberté (droite afrikaner). Avec le massacre de Marikana en 2012, où la police tirant sur des salariés grévistes fait des dizaines de morts, l’ANC apparaît désormais plus clairement que jamais comme un soutien à l’ordre économique inscrit dans la phase actuelle de la mondialisation.

Le 5 décembre 2013, le président ZUMA annonce la mort de Nelson Mandela.

texte: wikipedia et notes personnelles, photos Claude Dupras