L’Irlande, l’émeraude
L’Irlande est un pays de traditions et d’accueil, aux paysages diversifiés et à la nature riche et sauvage. Sa longue histoire a influencé sa culture, sa gastronomie et son économie ouverte sur le monde…
Éire en Irlandais, l’Irlande est un pays d’Europe de l’Ouest, membre de l’Union européenne depuis 1973. C’est une république qui s’étend sur les 26 des 32 comtés historiques de l’île d’Irlande. L’Irlande du Nord compte les autres et est restée partie constitutive du Royaume-Uni.
La République actuelle a été établie le 18 avril 1949. Elle revendique son identité celtique, si bien que, sur le plan culturel, elle se représente habituellement comme l’une des six « nations celtiques ».
Le symbole officiel du pays est la harpe celtique (qui figure sur les pièces d’euro), mais le trèfle irlandais est souvent utilisé comme autre symbole. C’est le pays vert… le pays émeraude.
Aujourd’hui, sa population s’élève à 4 446 000 habitants dont 1 300 000 à Dublin, la capitale.
L’île d’Irlande
L’Irlande est sur l’île homonyme située au nord-ouest du continent européen dans l’Atlantique Nord. Elle s’étend sur plus de 85 % de la superficie de cette dernière, soit 70 273 km (l’Irlande du Nord occupe le nord-est de l’île). Sa capitale est Dublin, mais d’autres villes possèdent une certaine notoriété : Galway, Cork, Waterford et Limerick.
L’île comprend une plaine centrale entourée de montagnes et de collines. Le point culminant du pays, le Carrauntuohill avec ses 1 038 mètres.
Les paysages sont faits de tourbières, de lacs et de rivières. L’Irlande possède d’ailleurs dans la totalité de son cours, le plus long fleuve des Îles Britanniques : le Shannon, qui parcourt 386 km du nord au sud-ouest avant de se jeter dans l’océan Atlantique.
Au sud-ouest, les falaises de Moher surplombent l’océan Atlantique. Non loin de là, les îles d’Aran font face à la baie de Galway. À l’est du pays, au nord de Dublin, le rivage est assez plat. Mais tout autour de l’île s’étendent de nombreuses plages de sable fin.
Les étés sont généralement doux, la température ne dépassant que très rarement les 25 °C. Les hivers sont frais et pluvieux. Les températures minimales ne descendent qu’exceptionnellement en dessous de 0°. Le centre et l’est de l’île connaissent des températures un peu plus fraîches en hiver que l’ouest du pays, qui bénéficie énormément de l’effet du Gulf Stream. Les précipitations sont assez importantes mais tombent rarement sous forme de neige. (4 jours de neige par an en moyenne à Dublin).
L’histoire
Les premiers occupants de l’Irlande sont arrivés sur l’île environ au 9e millénaire av. J.‑C.. Ensuite sont venues des peuplades mégalithiques, puis néolithiques, qui ont développé l’agriculture et l’élevage. Au VIe siècle av. J.-C., les Celtes vont imposer leur civilisation qui va durer près de mille ans. C’est une société parfaitement organisée en clans, et parlant le gaélique dans lequel les premiers poètes composent des chants et légendes qui constituent le patrimoine autochtone.
La structure de la société celtique est une structure sociale tripartite au sommet de laquelle on trouve une classe sacerdotale composée des «druides», des «bardes» (les plus influents) et des «vates». Les «druides» ont en charge la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination ; les «bardes» sont spécialisés dans la poésie orale et chantée et doivent faire la louange, la satire ou le blâme ; les «vates» sont des devins qui se consacrent plus particulièrement à la divination et à la médecine.
La deuxième classe de la société est celle des guerriers et la troisième est celle des producteurs, artisans, agriculteurs et éleveurs.
Ces clans vont progressivement fusionner pour constituer quatre royaumes (ou provinces) : l’Ulster, le Leinster, le Munster et le Connacht (Connaught). Au début du Ve siècle, un Ard ri Érenn (roi suprême d’Irlande) étend son pouvoir sur toute l’île.
Les Romains, qui occupent la Bretagne (Grande-Bretagne actuelle), n’occuperont jamais l’Irlande.
La christianisation et St-Patrick
La christianisation de l’Irlande marque la fin de la religion celtique, mais la structure de la société maintient une classe sacerdotale prédominante. Saint Patrick est né en 390 en un lieu incertain et était fils de fonctionnaire. En 405, il aurait été victime d’une razzia de Gaels et aurait été emmené comme esclave en Irlande.
endant six années de captivité, sa foi en Dieu se serait affermie. Il s’évade et va poursuivre ses études théologiques en Gaule. Il revient alors que la conversion de l’île est commencée. Patrick est souvent décrit conversant avec les druides pour tenter de les convaincre que le Dieu unique est plus puissant que la magie druidique. La légende rapporte aussi qu’il a chassé tous les serpents de l’île et qu’il avait l’habitude d’expliquer le principe de la Trinité en montrant les feuilles du trèfle. Patrick est mort vers 461. Le synode de Whitby en 664 préconise l’abandon des rites celtes au profit du rite romain.
Les Vikings
Au VIIIe siècle, à cause de la croissance démographique et des guerres de succession, plusieurs Norvégiens et Danois quittent leurs territoires en bateaux et déferlent sur les îles britanniques à l’ouest. Ce sont les vikings.
A ce moment-là, l’Irlande vit un âge d’or intellectuel par le dynamisme de ses institutions religieuses, mais, sur le plan politique, l’île est divisée entre 150 clans et à la tête de chacun se trouve un roi.
C’est dans ce contexte d’instabilité que les Vikings arrivent dans l’île. Les premières expéditions attestées sont de 795, ils brûlent des églises, des monastères. Dès 812, les raids se concentrent sur la côte ouest, puis sur les rivages de la mer d’Irlande. Au début des années 820 le tour de l’île est accompli. Après, les Vikings multiplient les raids et les razzias, les monastères riches en trésors. Durant les années 830, ils remontent les fleuves et pénètrent à l’intérieur des terres qu’ils ravagent. En 837, les territoires sont systématiquement ravagés, les habitants massacrés.
L’hiver 840-841 marque une étape puisque pour la première fois les Vikings passent la saison dans l’île et s’installent dans des places fortifiées qui deviennent aussi des lieux de commerce : Dublin, Annagassan, puis par la suite, Wexford, Cork, Limerick et autres. Ce sont autant de bases retranchées qui permettent des expéditions vers l’intérieur, dont le point culminant semble être l’année 845, à tel point que l’on parle d’invasion.
La couronne anglaise
En 1014, l’Irlande connaît une brève période d’indépendance. Mais à la fin du XIIe siècle, l’Angleterre entreprend sa conquête et déclare sa domination sur toute l’île. En 1541, Henri VIII prend le titre de roi d’Irlande. La colonisation se développe par les confiscations des terres.
Une grande révolte éclate en 1641. Les Irlandais profitent de la première révolution anglaise pour tenter de retrouver leur indépendance. Cromwell débarque à Dublin (durant l’été 1649) avec ses soldats, et massacre plus du tiers de la population de l’île. Après sa défaite, l’Irlande est soumise à l’autorité et aux lois de l’Angleterre et les terres du nord du pays sont confisquées et attribuées à des colons venus d’Écosse et d’Angleterre.
En 1695, Guillaume III promulgue des « lois pénales » anti-catholiques. Un nouveau soulèvement a lieu en 1798, nourri par l’émancipation des États-Unis et l’exemple de la révolution française. Une éphémère République de Connaught est proclamé. La répression anglaise est terrible et le 1er août 1800, la Grande-Bretagne proclame un « acte d’union » unissant totalement l’Irlande au Royaume-Uni.
L’émigration et la révolte
Le XIXe siècle est marqué par une émigration massive des Irlandais (plusieurs millions) en direction de l’Amérique, émigration accrue par les conséquences de la terrible famine qui sévit en Irlande entre 1846 et 1848.
Mais à la fin du XIXe siècle, le mouvement pour l’indépendance reprend de la force, les élus irlandais au parlement britannique s’en font l’écho. Une suite de réformes agraires commence à restituer des terres aux Irlandais. En 1905, le Sinn Féin indépendantiste est fondé. Un premier journal socialiste irlandaisest créé. Des syndicats irlandais se développent.
En 1914, le « Home Rule » est voté, donnant une autonomie relative à l’île. Néanmoins le pouvoir suspensif de la Chambre des Lords puis le déclenchement de la Première Guerre mondiale l’empêcheront d’être mis en œuvre.
Durant la guerre, en 1916, éclate l’insurrection de Pâques à Dublin, qui proclame la République au nom de Dieu et des générations disparues. Elle est écrasée au bout d’une semaine. Mais le Sinn Féin en retire une popularité accrue, remporte les élections de décembre 1918, constitue un parlement irlandais et proclame l’indépendance. Le pouvoir britannique dissout le parlement. Un nouveau soulèvement éclate. Il durera trois ans.
La guerre d’indépendance irlandaise
Le 6 décembre 1921, des négociations entre le gouvernement britannique et les dirigeants nationalistes irlandais aboutissent au traité de Londres. L’Irlande est amputée des deux tiers de l’Ulster et devient un dominion au sein de l’empire britannique. C’est l’«Irish free state», qui se dote d’une constitution en octobre 1922. En fait, la partition de l’île s’est faite sur des critères économiques. L’est de l’Ulster était la région la plus développée à l’époque. C’est pourquoi six des neuf comtés de l’Ulster restèrent britanniques dont deux avec une faible majorité catholique. Ce traité, ratifié de peu par les élus, est rejeté par une large majorité de la population. Une guerre civile en découle et elle durera jusqu’en 1923.
En 1937, la nouvelle constitution renomme l’État en Éire ou en anglais Ireland. Un traité conclu en 1938 avec le Royaume-Uni, lui laissait ses bases navales en Irlande et entérinait cette indépendance. L’Irlande resta neutre durant la Seconde Guerre mondiale.
En février 1948, c’est le parti «Fine Gael» qui remporte les élections. Le gouvernement est une coalition constituée avec le parti travailliste et vote un acte d’indépendance. Le 18 avril 1949, l’Irlande devient officiellement une république. Le pays quitte le Commonwealth.
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