Rome antique


La Rome antique est la ville de Rome et l’État qu’elle fonde dans l’Antiquité. Du 1er au 5ième siècle, les Romains ont dominé, par la conquête militaire et par l’assimilation des élites locales, l’ensemble du monde méditerranéen et ouest-européen. Durant ses siècles d’existence, la civilisation romaine passe d’une monarchie à une république puis à un empire. Sa domination a laissé partout d’importantes traces archéologiques et de nombreux témoignages littéraires. Rome a façonné pour toujours l’image de la civilisation occidentale.

Ce photoreportage touche, entre autres, quelques traces archéologiques dans la ville de Rome.

Le Capitole

Le Capitole, en latin Capitolium, est la plus célèbre des collines de Rome, au sommet de laquelle se trouvait le temple de « Jupiter » la plus importante divinité de la ville éternelle. C’était là que les Romains gardaient de grandes richesses et beaucoup d’objets précieux.

Le Capitole est formé de deux sommets et d’une dépression. Sur l’autre sommet, où se trouve aujourd’hui l’église d’Aracoeli, se trouvait le temple de Juno où les Romains fabriquaient la monnaie.

Entre les deux hauteurs se trouvait l’Intermontium qui correspond à l’actuelle Place du Capitole. Vers le Forum s’élevait le Tabularium, siège des archives de la Rome ancienne encore existantes à l’heure actuelle, et c’est ici que selon la légende, Romulus aurait fixé sa demeure. On accèdeà la Place du capitole par une rampe d’accès monumental et remarquable surnommée Cordonata. C’est là-haut qu’on trouve aujourd’hui la mairie de Rome et le musée romain du capitole.

De nombreux temples de tout âge et de toute nature accompagnaient le temple de la Triade Capitoline (Jupiter, Juno et Minerve), mais de tout cela aujourd’hui il ne reste pas grand chose.

Le capitole était un lieu sacré dédié aux dieux romains et le passage obligé des cortèges triomphaux des chefs victorieux. Il a été le centre fondamental de la vie romaine.

Après une longue période d’abandon, notamment au cours du Moyen Age, la première grande œuvre d’intervention et de réorganisation du Capitole fut conçue en 1536 et réalisée en partie par Michel-Ange et terminée après sa mort. Les travaux de réaménagement comprirent: le déplacement de la statue de Marc Aurèle à cheval provenant de Saint Jean de Latran en 1547 (Michel-Ange l’avait découvert en 1538 dans la maison du beau-père de Marc Aurèle) et la création de son piédestal; l’installation de deux statues retrouvées du Tibre et du Nil à chaque base du double escalier du Palais Sénatorial (construit sur les ruines de l’ancien Tabularium) qui remonte à l’époque impériale; la construction des deux palais (Michel-Ange en fut l’architecte) qui entourent la place et enfin la rampe d’accès et la fontaine (aussi de Michel-Ange) à la Place.

La statue de Marc-Aurèle est de bronze et la seule qui soit parvenue jusqu’à nous. Elle fut en place jusqu’en 1997, remplacée alors par une copie, et est maintenant dans le musée romain du capitole dit musée capitolin.

Au dessus du Palais sénatorial s’élève la «Tour du Capitole» construite en 1579. Au sommet, se trouvent une statue représentant la déesse de Rome et une croix recouverte de feuilles d’or. L’horloge est celle qui ornait la façade de l’église Sainte-Marie-en Aracoeli jusqu’en 1806. .

Lorsqu’on est en haut du Capitole on ressent vraiment l’histoire de Rome et on constate les marques qu’elle a laissées, siècle après siècle. On peut voir, d’une petite terrasse située près du Tabularium, le forum romain qui est le lieu le plus célère et le plus classique de la Rome Antique. Il est bon de visiter ces lieux à la lumière du jour pour son histoire, mais aussi le soir parce que l’ensemble est illuminé et son romantisme est alors étalé.

Le musée romain du Capitole

Le musée capitolin constitue la plus ancienne collection publique du monde. Il contient une riche collection de marbres classiques.

On retrouve dans la cour la fameuse statue de Marforius qui fut l’interlocuteur de Pasquin. Un large escalier conduit à l’étage. Les reproductions en marbre et les sculptures sont nombreuses, rares et comprennent, entre autres: le Galate mourant, la sculpture d’Amour et Psyché, la statue de Claudius Marcellus, le buste d’Homère, celui de Socrate, la Vénus du Capitole, la mosaïque des colombes, la statuette de la fillette à la colombe, etc.

En face du musée dans le palais des Conservateurs, on retrouve l’appartement des conservateurs, siège des réceptions de la ville de Rome, où les visiteurs peuvent admirer les tableaux du Chevalier d’Arpino et ceux de Césari, peintre baroque. Les autres salles furent peintes par Laureti, Daniele da Voltera, Caracci et plusieurs autres artistes. Dans la «salle des triomphes», on admire la statue de l’«enfant se retirant une épine du pied».

La louve, symbole de Rome, est dans une quatrième salle et est une œuvre étrusque en bronze du 5ième siècle. Les deux jumeaux, Romulus et Rémus, furent ajoutés au 15ième siècle, au début de la Renaissance, par le peintre toscan Pollaiolo.

La pinacothèque capitoline comporte des tableaux et chef d’œuvres du 17ième et 18ième siècle, dont: Romulus et Remus de Rubens, Antoine et Cléopâtre du Guerchin, Saint-Sébastien de Paolo Véronèse, St-Jean-Baptiste du Caravage, etc… et des portraits de Van Dyck.

Basilique Sainte-Marie-en-Aracoeli

Elle est située à l’emplacement le plus élevé de la colline du Capitole. Elle fut l’église nationale de la noblesse et du peuple romain. Elle est célèbre pour ses tombes, ses reliques séculaires, ses fresques, son plafond doré et ses matériaux antiques. Propriété des moines grecs jusqu’en 883, elle passa sous la juridiction des bénédictins qui la cédèrent aux franciscains en 1250.

On y accède par un escalier de 124 marches érigé en 1348 pour remercier la Vierge d’avoir sauvé Rome d’une terrible peste. La façade romane est de brique et inachevée. On peut y voir encore des mosaïques de la fin du 18ième siècle.

La nef de l’église comprend 22 colonnes. Le plafond à caissons dorés est fastueux et construit au 16ième siècle pour célébrer le triomphe de Marc Antoine Colonna qui conduisit la flotte chrétienne à la victoire sur les Turcs de la célèbre bataille de Lépante. Le tableau de la Vierge d’Aracoeli situé au dessus du maître-autel est de style byzantin dont la datation n’est clairement déterminée.

Du coté gauche de la croisée, l’autel de la petite chapelle octogonale dédiée à Saint Hélène marque l’emplacement où, d’après la légendeaugustae, sous lequel on trouva, 15 cm plus bas que le niveau actuel, un autel en marbre blanc, enrichi de sculptures et de mosaïques du 12ième siècle représentant des scènes de cette légende.

Le monument Victor Emanuel II

Située a l’arrière du capitole et à l’extrémité de la Via del Corso, la Piazza Venezia, en plein cœur de Rome, accueille le monument dédié à Victor Emanuel II, aussi appelé «Vittoriano». Cet immense bâtiment de marbre blanc construit entre 1885 et 1911 est dédié au premier roi d’Italie, Victor Emanuel II et à travers lui, à l’unité de l’Italie. Il a été dessiné par Guiseppe Sacconi.

régions de l’Italie actuelle avec l’aide d’hommes comme Cavour et Garibaldi, noms que l’on rencontre dans Rome et ailleurs dans le monde.

Ce monument, affublé de nombreux surnoms tels que « la machine à écrire », le « gâteau de mariage » comporte de nombreux symboles de cette unification.

Les deux fontaines de part et d’autre représentent les mers Adriatique et Tyrrhénienne qui bordent les côtes italiennes.

Une statue équestre et géante de Victor Emanuel trône au centre du monument. C’est le sculpteur vénitien Chiaradia qui la réalisa durant une période de 20 ans. Malgré tout ce temps, elle fut terminée après sa mort.

Les bas-reliefs représentent les principales villes d’Italie. Les deux quadriges colossaux avec les Victoires ailées sont construits de bronze foncé et se distinguent nettement du marbre blanc. Ils sont très impressionnants.

Au centre se trouve l’«autel de la Patrie», surmonté de la statue de Rome aux pieds de laquelle a été placée la tombe du soldat inconnu qui est protégé jour et nuit par des soldats italiens en position immobile d’attention.

C’est de la place Venezia, que part la via dei Dori Imperiali, une longue et large avenue tracée en 1932 et passant au milieu des ruines des forums dont elle prend le nom.

Le Forum Romain

Le terme «forum romain» désigne l’ensemble des monuments de l’empire romain dont les ruines se situent entre le Capitole, les forums impériaux, le colisée et le Palatin. C’est la place où le peuple s’assemblait. C’était à la fois le centre religieux, le centre commercial et juridique, le centre des affaires privées et de la vie publique. Il conserva son rôle prééminent à l’époque impériale. Sa décadence commença après la chute de l’empire et fut renforcée par le terrible tremblement de terre de 851. Le coup décisif fut porté par la furie dévastatrice des Normands qui, en 1084, bien que venus à Rome pour aider le pape Grégoire VII, mirent la ville à feu et à sang.

Le forum de Jules César

Consacré en 46 avant J.-C. et achevé par l’empereur Auguste, le forum Jules César fut le premier des célèbres forums impériaux. Il fut construit grâce au butin rapporté par César de ses guerres des Gaules. Formé par une place rectangulaire entouré de portiques sur les quatre côtés, il abritait le «temple de Vénus genitrix».

De nombreuses œuvres d’art furent placées dans le temple, notamment une statue de Venus genitrix. Malgré sa simplicité, le forum de César dépasse les dimensions étroites de l’époque républicaine. Il soulignait le passage des Romains à l’ère impériale et anticipait les futurs ensembles monumentaux, tels que les forums d’Auguste, de Domitien, de Nerva et celui de Trajan. Ce forum fut agrandi par Trajan qui y ajouta la Basilica Argentaria.

Le forum d’Auguste

près l’assassinat de César, les principaux conjurés, Brutus et Cassius, se rendirent en Orient pour prendre possession des provinces de Syrie et de Macédoine. En 42 avant J.-C. leurs armées se heurtèrent à celles de Philippes, d’Octave et de Marc Antoine. L’empereur Auguste fit un vœu à Philippes: en cas de victoire, il promettait de bâtir un nouveau forum et d’y dédier un temple à Mars, père du peuple romain et dieu de la guerre. Après la mort des deux conjurés, Auguste érigea le «temple du Mars vengeur» au centre du forum, en l’an 2 avant J.-C. Les vestiges du forum d’Auguste permirent de découvrir ce gigantesque temple et trois colonnes corinthiennes existantes de 15 mètres de haut et constituent un merveilleux témoignage. Auguste fur le premier empereur et c’est sous son règne (27 av. – 14 ap. J.-C.) que naquit Jésus-Christ.

Le forum de Nerva

Commencé par son prédécesseur l’empereur Domitien, le forum de Nerva fut inauguré 97 ap. J.-C. par l’empereur Nerva et prit son nom. Il dut exploiter un espace assez exigu, s’étendant surtout en largeur. C’est là que se dressait le «temple de Minerve» qui resta debout jusqu’en 1606 lorsque le pape Paul V le fit démolir pour utiliser ses marbres pour construire la fontaine Pauline sur le Janicule.

L’ensemble des forums impériaux se terminait par le «temple Pacis (de paix)» aux proportions énormes. On en distingue encore quelques vestiges près de l’actuelle entrée latérale du forum romain.

Au bout de la via dei Dori Imperiali se trouve l’un des plus grands prestiges de la civilisation romaine, au sens le plus universel du terme: le Colisée.

Le forum de Trajan

Ce forum porte le nom de Marcus Ulpius Trajanus dit Trajan, né en Espagne en 53 ap. J.-C et sacré empereur en 98 ap. J.-C. Il sera près de 20 ans à la tête de l’empire romain. Son triomphe principal fut la conquête de la Dacie (actuelle Roumanie), où le prince Décébale, véritable génie militaire, avait imposé à l’empereur Domitien une paix ignominieuse.

Après la célébration de son triomphe et voulant en perpétuer le souvenir, l’empereur décida de bâtir un forum. Trajan chargea l’architecte Apollodore de Damas d’en faire le lieu le plus merveilleux de la capitale de l’empire. Par sa grandeur et sa richesse, le nouveau forum dépassa tous les autres de Rome.

C’est en particulier la colonne Trajane, qui encore aujourd’hui, 19 siècles plus tard a conservé toute sa majesté et sa splendeur. Un escalier en colimaçon, en son intérieur, conduit au sommet. Le bas-relief qui l’entoure, fournit de précieux renseignements sur les armes, les arts et les mœurs tant des Romains que des Daces. On y voit aussi les ponts construits par Trajan, les forteresses qu’il attaqua, les camps qu’il détruisit, les ennemis qu’il mit en fuite.

Sur la partie creusée pour édifier le forum, se trouve un vaste complexe communément appelé les «Marchés de Trajan» qui comprend deux groupes de bâtiments. Le premier en hémicycle, à trois étages bien conservés et le second au niveau supérieur comprenant des locaux en forme de basilique dont une grandiose salle voutée.

Le bon état du marché de Trajan permet de nos jours d’utiliser ce complexe architectonique pour des expositions et des manifestations culturelles.

Photos de haut en bas: Le Capitole, vue aérienne du Capitole, Statue de Marc-Aurèle, le galate mourant, la louve avec Romulus et Remus, basilique Sainte-Marie-en-Aracoeli, monument Victor Emmanuel II, bas-relief monument V-E, vue d’ensemble du forum romain, temple de Mars Vengeur, colonne Trajane, marché de Trajan.