Depuis mon temps de collège, j’entendais parler de St-Jacques de Compostelle et des longs et ardus pèlerinages qu’entreprenaient d’innombrables individus, hommes et femmes, venant de différents pays, particulièrement à partir de la France, de l’Italie et du sud de l’Espagne. Avec le temps, j’ai rencontré des pèlerins qui m’ont raconté leurs expériences. Ils exprimaient tous un grand bonheur d’avoir osé, réussi et vécu cette grande aventure.
À mes 50 ans, j’entrepris la course à pied et deux ans plus tard je couru le marathon de Montréal. Je répétai cet effort pour les deux marathons annuels suivants. Ce n’est que vingt plus tard, en 2001, que je partis en auto, des alentours d’Arles, et suivis la voie des pèlerins vers St-Jacques de Compostelle. Je voulais mieux connaître ce qui en était de ce trajet et de ses difficultés. En route, je vis d’innombrables personnes de tous âges, dont plusieurs aux cheveux blancs, qui se dirigeaient vers Compostelle. à pied. La partie française, la partie pyrénéenne et enfin la partie espagnole du trajet m’apprirent les difficultés, l’effort, la souffrance et le courage que démontraient les pèlerins mais aussi l’enthousiasme qu’ils manifestaient tout le long du parcours. Ce fut fort impressionnant. Je me mis à penser à mes efforts de marathonien et je regrettai de n’avoir pas entrepris, à la place, d’accomplir le pèlerinage. J’ai eu l’impression que le bonheur que ressentaient les pèlerins dépassait de beaucoup celui que j’avais connu sur le pavé des rues de Montréal.
Depuis que j’ai créé mon site internet, je pense écrire une rubrique sur le pèlerinage à St-Jacques de Compostelle. Mais il faut un déclic spécial pour créer une nouvelle rubrique. J’ai appris que l’on ne crée pas une rubrique seulement pour la créer. Il faut être motivé et le contenu doit être instructif et excitant. Récemment, Mme Liliane Vignau, visiteuse de mon site, me souligna que son défunt mari, Armand, avait, à l’âge de 75 ans, parcouru le chemin de Compostelle. Elle avait en main son carnet quotidien décrivant son exploit. Je lui demandai la permission de le reproduire sur mon site car j’ai vu là un intérêt certain pour plusieurs internautes.
Je présente donc cette nouvelle rubrique « Saint Jacques de Compostelle », dans laquelle je reproduis les mots d’Armand Vignau sur sa longue marche. Je remercie Mme Vignau et j’espère que vous serez captivés, comme moi, par cette histoire surprenante.
Bonne navigation.
Claude Dupras
ps. Toute personne ayant accompli le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle et qui aimerait que je reproduise ici le récit de son expérience peut me faire parvenir son texte. Je le reproduirai s’il correspond aux critères du site.
Saint-Jacques de Compostelle
Déclarée Patrimoine Mondial de l’Unesco, capitale de la Galice, province espagnole située au nord-ouest de la péninsule ibérique, la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle est un symbole de la lutte des chrétiens contre l’Islam. L’église fut détruite par les musulmans à la fin du Xe siècle et elle a été complètement reconstruite au siècle suivant. La vieille ville de Saint-Jacques constitue l’un des plus beaux quartiers urbains du monde avec ses monuments romans, gothiques et baroques.
Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
C’est un pèlerinage, dont le but est la crypte de la cathédrale de la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle dans laquelle se trouve une urne contenant les restes supposés de l’apôtre Jacques le Majeur. En effet, depuis le IXe siècle, l’Église locale prétend posséder le corps (les reliques) de Saint Jacques, apôtre de Jésus à la cathédrale de St-Jacques-de-Compostelle. Ce lieu comptait parmi les trois grands pèlerinages de la Chrétienté, avec le «Pèlerinage de Rome» pour le recueillement sur les tombeaux de Saint Pierre et Saint Paul et le «Pèlerinage de Jérusalem», avec le recueillement sur le Saint-Sépulcre.
Origine du pèlerinage
Le pèlerinage est né de la découverte miraculeuse d’un tombeau faite en Galice vers l’an 800. Ce tombeau a été retrouvé par l’ermite Pelayo qui déclara avoir eu une révélation dans son sommeil. Il aurait été guidé par une étoile dans le ciel, d’où une des étymologies avancées pour Compostelle : Campus Stellae ou champ de l’étoile.
Sans autre preuve que la révélation mystérieuse, l’Eglise locale déclara qu’il s’agissait du tombeau de l’apôtre Jacques, frère de Jean l’évangéliste et premier apôtre martyr de la chrétienté. Les premiers écrits mentionnant la prédication de Jacques en Espagne remontent au VIIe siècle. L’apôtre Jacques aurait quitté le Proche-Orient au 1er siècle avec pour mission de prêcher la parole du Christ en occident jusque dans la péninsule ibérique.
Rentré en Palestine, il fut décapité sur ordre du roi Hérode Agrippa. Recueillie par ses compagnons, sa dépouille fut portée dans une embarcation. Guidée par un ange, l’esquif franchit le détroit de Gibraltar avant de s’échouer sur les côtes de Galice.
L’évêque Théodomire d’Ira-Flavia (aujourd’hui Padron) reconnut ce tombeau comme étant celui de Saint Jacques en 835 et le roi Alphonse II des Asturies fit édifier une église. Ce n’est qu’en 1884 que Léon XIII confirme, de son autorité, la reconnaissance des reliques de saint Jacques faite par l’archevêque de Compostelle.
En 1121, en pleine période de croisade, le pape Calixte II, dont le frère est roi de Leon et de Galice, fait de Saint-Jacques de Compostelle une ville sainte du même ordre que Jérusalem et Rome, fait construire la cathédrale pour y recueillir les reliques sacrées. Le pape suscite l’écriture du Codex Calixtinus pour assurer la dévotion à l’apôtre Jacques et assure la promotion du pèlerinage à St-Jacques de Compostelle dans toute l’Europe.
Au cours des Xe et XIe siècles, le culte de Saint Jacques étroitement lié en Espagne à la « Reconquista » commence à se répandre pour devenir l’un des plus importants du Moyen Âge.