au 17 janvier 2004


Ce dialogue traite de la course des candidats démocrates pour la présidence et tout particulièrement celle de Howard Dean.

Au 17 janvier 2004

Mansour: Nous savons tous que quand lesUSA éternuent, le reste du monde prend froid. Il ne fait pas de doute que les prochaines élections présidentielles américaines seront suivies avec beaucoup d’attention à travers le monde cette année. La raison est que non seulement les problèmes domestiques seront de toutes les façons débattus ad-nauseum, mais je crois que la politique étrangère de ce pays sera mise au microscope peut-être même mieux que durant la guerre du Vietnam. Après tout, cette fois-ci les USA se demandent sérieusement s’ils peuvent continuer à mener un politique internationale indépendante du reste du monde. Et pour la première fois, je crois que les démocrates ont finalement trouvé un candidat, capable de confronter le candidat républicain sans aucun sentiment de culpabilité vis-à-vis de quoi que ce soit, avec Howard Dean. Hier, le parti démocrate a organisé un forum dans l’état de l’Iowa à deux semaines seulement des élections primaires. Et je t’avoue que le seul candidat démocrate qui a démontré qu’il était prêt à faire face au grand Bush, c’est Dean. Tous les autres prétendus candidats démocrates se sont contentés d’accuser Howard Dean de tous les maux possibles et imaginables sans pour autant donner les preuves supportant leurs accusations.

Claude: Oui, Dean ressort du paquet des candidats démocrates. Et les appuis sérieux de l’establishment commencent à venir, Gore, Bradley… S’il fait bonne figure dans Iowa, comme j’espère, et le New Hampshire, il sera lancé pour de bon et on ne pourra plus l’arrêter.

Mansour: Je t’avoue que pendant longtemps j’avais beaucoup de respect pour notamment John Kerry, notamment pour son expérience de la guerre du Vietnam et un peu moins pour Guephart qui a toujours été un poisson dans l’eau, du point de vue de ses positions politiques depuis au moins 1988. Cet individu nous rappelle tout le temps que son père était un employé moyen et qu’il doit ses préparations pour l’avenir qu’à la largesse des services de l’église et aux associations publiques non religieuses. Ce qu’il oublie de nous dire, et pour cause, c’est que lui aussi, tout comme tous les gens de son âge dans les années 60, ne demandaient qu’une chose c’est d’éviter de servir dans les rangs des services militaires américains. On accuse Dean d’avoir tout fait pour éviter de servir au Vietnam, mais on ne parle jamais où se trouvait ce représentantdu Missouri qui pourtant était à l’époque de la guerre du Vietnam très engagé pour aller tuer des «vietcongs». Je t’en parle parce que j’étais étudiant à l’université du Kansas à l’époque et j’ai même connu des gens très près de Guephart qui ont tous tout fait pour éviter le service militaire. Ne parlons pas des gens comme Lieberman qui n’a pas passé une seule nuit dans une caserne militaire tout simplement parce qu’il sortait de la classe sociale qui ne savait pas comment et pourquoi sacrifier la vie de ses membres alors qu’il y avait tant de noirs qui ne demandaient qu’une occasion de se faire respecter en temps que membres de l’humanité et surtout de sortir de la pauvreté dans laquelle ils vivaient.

Claude: Je ne blâme aucun américain qui a refusé de faire cette mauvaise guerre sale du Vietnam et Clinton a démontré qu’une grande partie des américains pensent de même. Je crois que parmi tous les candidats, Kerry commence à relever la tête. Clark aussi. Est-ce trop tard? On verra bientôt.

Mansour: Je ne connais pas tellement les tenants et les aboutissements du système politique de ce pays, pour la seule raison que je n’ai jamais participé à ce système dans le passé, mais je crois que toutes façons les démocrates ont un choix entre essayer d’aider Dean à battre Bush ou choisir un candidat démocrate qui ne peut être qu’une pâle image de Bush. Dans ce dernier cas, il ne fait pas de doute que Bush gagnera les prochaines élections présidentielles les doigts dans le nez, comme on dit.

Claude: Les démocrates ne sont pas les républicains. Ils ont plus de sincérité et l’ont démontré en choisissant, dans le passé, des hommes et femmes de principe, comme : McGovern, McCarthy, le catholique Kennedy. Ils ont même choisi une femme à la vice-présidence et un juif Lieberman à la vice-présidence, etc… Ils comprennent que seule une vraie alternative à Bush peut faire la différence.

Mansour: Ce qui esttrès surprenant, c’est que malgré toutes les bonnes nouvelles pour Bush, il n’est que 6 points en avance devant Dean qui a été réellement bombardé par les autres démocrates qui se portent candidats aux présidentielles américaines. Je suis maintenant sûr que si les démocrates finissent par désigner Dean comme leur candidat au présidentielles, Bush aura des problèmes avec cet individu. Il est certainement plus intelligent que Bush et durant les débats présidentiels que Bush ne peut plus éviter (compte tenu de l’histoire récente des élections présidentielles dans ce pays) Dean enterrera son opposant républicain, tout comme Kennedy avait fait contre Nixon.

Claude: Oh! il ne faut pas aller trop vite, car ti-Bush n’est pas un manchot quand il s’agit de se faire élire. Il l’a bien démontré dans le passé.

Mansour: Il y a tout de même une très mauvaise nouvelle pour Dean aujourd’hui même. Son meilleur candidat pour le poste de vice président, le général Clark a catégoriquement refusé le poste de vice-président avec Dean. Il est vrai que Clark a encore des chances de surprendre Dean dans les mois à venir. Il ne fait pas de doute qu’il est le candidat des Clinton et même du mouvement libéral démocratique. Et c’est là où se trouve l’argent disponible pour les candidats démocrates. Ceci étant dit, je viens juste d’apprendre que le fameux sénateur du New Jersey, dont je ne me souviens le nom en se moment précis, vient de décider de supporter la candidature de Howard Dean. Avec ce support Dean se trouve pratiquement supporté aussi bien par l’aile gauche du parti que par l’aile soi-disant centrale du parti démocrate. Dans ces conditions, je ne vois pas comment les Guephart ou les Kerry, sans parler des Lieberman, qui de toutes les façons n’ont vraiment aucune attache avec le vrai public, pourraient empêcher Dean d’avoir l’investiture de son parti.

Claude: Je vois que tu suis bien le jour à jour de cette campagne à la chefferie du parti démocrate. Nous sommes deux…

Mansour: Je crois en fin de compte que les prochaines élections vont dépendre, qu’on le veuille ou non, sur la personnalité des candidats bien plus que sur leurs programmes. L’Amérique est réellement divisée politiquement en deux, depuis déjà des décennies, et la seule chose qui décide du sort des élections présidentielles en fin de compte est l’impression projetée par les candidats de leurs propres personnalités. Je t’avoue que, de plus en plus, je me rapproche de l’attitude populaire. Après tout, les Américains n’ont pas fait le mauvais choix avec Clinton. Ils n’ont pas non plus fait le mauvais choix avec Reagan dans les années 80′, malgré le fait que tous les gens qui étaient sérieusement informés des capacités intellectuelles de Reagan se demandaient à juste titre où allait ce pays. Et pourtant qu’on le veuille ou non, il a mis à genoux le monde soviétique sans pour autant détruire l’avenir de son pays. Il est vrai que la dette publique a connu des envolées jamais connue avec Reagan, mais Clinton a démontré qu’il était possible de gérer un tel problème tout en relançant la machine économique de son pays. Que les républicains l’admettent ou non, Howard Dean a une personnalité qui éclipsera très rapidement celle de Bush, d’après mon avis tout au moins.

Claude: Je te le répète depuis que l’on se connaît: la politique est un commerce d’images. Reagan et Clinton l’ont bien démontré. Et on peut émettre des bonnes images tout en étant intelligent et cela Clinton l’a démontré clairement. L’impression qu’acquiert l’électeur est capitale pour le motiver à voter. Ce ne sont pas les idées ni les programmes qui comptent pour faire la différence entre gagner ou perdre, c’est l’image. Il est triste d’écrire une telle connerie, mais c’est la réalité électorale dans un pays démocratique qui engendre cela. Jospin a perdu à Chirac à cause de la mauvaise image qu’il a émise en campagne électorale, Schwarzenegger a été élu à cause de celà. Et des exemples il y en a pour remplir cette page…..et d’autres.

Mansour: Je sais que ce que tu dis et il y beaucoup de vrai là-dedans. Mais ce n’est pas tout. Pour te dire la vérité, la seule question que je me pose, c’est de savoir si Howard Dean peu encore recruter un homme politique du sud capable de l’aider dans cette région qui n’a pas été très favorable aux démocrates depuis le départ de Clinton. Clark aurait été un candidat parfait pour le poste de vice- président mais, sous pression des «mass media» américains, il vient d’annoncer qu’il n’allait pas être candidat à la vice-présidence quel que soit le candidat démocrate à ces élections. Le deuxième choix de Dean qui de toute façon ne peut être que des États du sud du pays me parait être le sénateur de la Caroline du sud. Je ne l’aime pas beaucoup, bien qu’il a toujours soutenu des positions que j’approuve au sénat. Tout d’abord, il ne faut oublier que cet individu a fait sa fortune dans ce qu’on appelle ici les « ambulance chasers ». Je n’ai jamais eu confiance aux avocats, c’est peut être la raison pourquoi je déteste Kerry aujourd’hui et le sénateur de la Caroline du sud.

Claude: Il semble que nous parlons exactement de la même chosecar nous nos connaissances à la télé américaine. Heureusement, que nous faisons chacun de notre côté la part des choses.

Mansour: Voilà mon cher ami, je crois que j’ai vidé mon sac pour aujourd’hui. Il faut reconnaître que la campagne électorale présidentielle de cette année a déjà attiré beaucoup plus l’attention d’aussi bien les «mass medias» américains que le public américain. Cela me rappelle beaucoup la période de la guerre du Vietnam qui avait divisé la société américaine d’une manière très profonde. Et cette division se fait sentir à ce jour quand on voit les accusations de Kerry portées contre Dean d’avoir tout fait pour éviter le service militaire qui était alors obligatoire pour tous les jeunes américains et malgré le fait que ce même bonhomme Kerry a mené une campagne extraordinaire contre la guerre du Vietnam, à son retour après avoir servi pendant plus de deux ans dans cette guerre qu’il ne supportait pas dès le départ. Mais aujourd’hui, il trouvequ’il était du devoir de tous les jeunes de son âge de servir dans cette guerre qu’il condamnait après son retour aux USA.

Claude: Ce n’est rare qu’un politicien se ridiculise. Kerry s’ajoute à la liste

À bientôt