les femmes de l’Inde


En plus de sa mère, de son épouse et de Mirabehn sa fille spirituelle, beaucoup d’autres femmes ont supporté ou influencé l’œuvre du Mahatma. Pour n’en nommer que quelques unes, citons entre autres parmi les occidentales : Olive Schreiner, Annie Besant, Muriel Lester, Lady Mountbatten, la missionnaire danoise Esther Faering et chez les orientales : la doctoresse Sushila Nyayyar, Sarojini Naidu, Madame Pandit, Amrit Kaur, la petite intouchable Lackhmi, la fileuse Gangabehn Maymudar, Amtus Salam, Sumitra et Manu et les millions de femmes de l’Inde qui ont libéré leur pays des traditions sexistes et des tabous religieux qui les écrasaient encore plus que le joug anglais.
Dans cette société qui mariait ses filles avant la puberté, qui exigeait que ses veuves se jettent vivante dans le brasier d’incinération du cadavre de leur mari ou qu’elles passent le reste de leur vie au service de sa belle-famille pour se racheter de n’être pas morte avant lui, qui considérait qu’une femme était impure si son premier enfant était fille, la femme n’avait d’influence qu’au sein de sa famille.

Gandhi a su les inspirer, leur faire découvrir la toute-puissance le l’Amour et de la Vérité. Il a réussi à leur faire prendre conscience de leur force et de leur dignité.

En les enrôlant dans des campagnes contre l’alcoolisme, en les amenant par millions à filer et à tisser le coton pour vêtir leur famille, en les amenant, au péril de leur liberté, à militer contre les abus des lois britanniques, Gandhi contre toute attente a recruté ses plus vaillants soldats non-violents. Rien au monde n’était plus faible et plus démunie qu’une paria. Gandhi a bâti de son « armée » de libération avec ces femmes qui humblement, au jour le jour, sans toujours comprendre les enjeux ont suivi le Mahatma dans sa marche inlassable vers la liberté.

Gandhi a su convaincre les hommes de sa génération que les femmes, toutes les femmes, même les parias étaient leurs égales et qu’ils ne pouvaient rien faire qui vaille sans elles. Il leur montra à ne plus considérer leurs femmes comme des objets de plaisir mais à les respecter en tant qu’êtres humains à part entière. Il leur apprit à les respecter non pas seulement en tant que mère ou épouse mais en tant que femme; à les respecter pour elles-mêmes tout simplement.

Ce coup-là, les anglais ne l’ont pas vu venir.

En convainquant les femmes de leur valeur, il leur a appris à faire rayonner dans toute la communauté l’amour, le dévouement et l’esprit de sacrifice qu’elles consacraient jusqu’alors à leur famille.

Convaincu que les femmes, plus que les hommes, peuvent comprendre que la liberté ne peut venir que par l’amour, Gandhi leur disait: « C’est sur vos genoux que repose l’avenir de l’Inde ». Pour ne pas s’anéantir, le monde devra s’orienter vers la non-violence et les femmes doivent être les pionnières de l’ère de la non-violence.

Peu à peu, celles qu’il appelait « la meilleure moitié de l’humanité » se sont mis à jouer pleinement leur rôle; contre toute attente, en dépit de traditions millénaires, en deux ou trois générations, les femmes ont accédé à des postes clés dans la vie publique, devenant ministres, gouverneures, embassadeures, etc.

L’une d’elle a même occupé le poste de premier ministre.

Un miracle plus grand que la libération du joug anglais.

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