Un p’tit gars ordinaire


Les aventures du petit Gandhi ne différaient pas de celles de tous les garçons de son âge. Plus passif que ses compagnons de classe, il ne donnait pas beaucoup l’impression de quelqu’un qui saurait facilement se frayer un chemin dans la vie.

Malgré cela, il manifesta très tôt dans la vie un attachement profond à la vérité.

Lors d’un examen, l’Inspecteur, en visite officielle dans son école, avait dicté cinq mots aux élèves de sa classe pour évaluer leurs connaissances de l’orthographe. Gandhi avait mal écrit le mot « bouilloire »; son professeur lui fit signe de copier sur l’ardoise de son voisin.

Déçu du comportement de son maître, Gandhi ne le fit pas et il fut le seul à avoir une faute. Lorsque ce dernier lui expliqua sa stupidité, il refusa d’admettre son erreur en disant que jamais il ne pourrait apprendre à copier. Cet incident ne diminua pas le respect de Ghandi envers son maître. Il avait appris à respecter les aînés et à ne pas les juger. Il développa très tôt dans sa vie une passion véritable pour la perfection morale.
La mythologie hindoue offrait plusieurs modèles à imiter et Ghandi aimait plus particulièrement l’histoire du roi Harischchandra qui avait tout sacrifié pour l’amour de la vérité.

Ayant assisté à une représentation de la pièce de théâtre « Satyaharischchandra » qui décrit la vie de ce roi mythique qui endure mille épreuves pour poursuivre sa recherche de vérité, Gandhi fut émerveillé.

Quelques années plus tard, il comprenait bien que ce roi n’avait jamais existé mais lorsqu’il y pensait, il était aussi ému que lorsqu’il était enfant. Son enfance se termine avec son mariage.

Déjà à l’âge de sept ans, Gandhi avait été, à son insu, fiancé trois fois. Les deux premières fillettes étaient mortes en bas âge. En Inde, les fiançailles faisaient l’objet d’accords entre les deux familles et les enfants n’étaient pas informés de ce qui se tramait. Ce n’est que peu de temps avant son mariage, vers l’âge de quatorze ans, que ses parents l’informèrent qu’il était fiancé à Kastourbaï, fille de Gokouldas Nakanyi, commerçant de Porbandar.
Leur union dura jusqu’à la mort de Bâ soixante-deux ans plus tard.