1948-49


Pour revenir à la saison 1948-49, disons que le Canadien termina en 3e position avec 65 points, grâce à 28 victoires et à 9 parties nulles. Ce total n’était que d’un point inférieur à celui du Boston qui avait fini en 2e place derrière le Détroit, qui en avait 75. Le Toronto avait eu certaines difficultés à finir en 4e place et à s’assurer le droit de prendre part aux séries. Le Toronto avait 57 points, 7 de plus que le Chicago et 10 de plus que les Rangers, les deux clubs éliminés.

Dans la première série entre le Canadien et le Détroit, celui-ci remporta les honneurs de la 1ère joute, mais non sans difficultés. Un jeune, Max McNab, réussit à déjouer Bill Durnan sur un lancer chanceux, après 4 minutes et 52 secondes dans la troisième période de jeu supplémentaire. Dans la 2e joute, ce fut au tour du Canadien de l’emporter en temps supplémentaire, soit par 4 à 3, après 2 minutes et 59 secondes de jeu additionnel. Dans cette partie, Gerry Plamondon compta 3 des 4 buts des siens. Le Canadien gagna aussi la 3e partie par 3 à 2, à Montréal, mais fut défait à son tour par 3 à 1 dans la 4e, à Montréal. Le Détroit gagna la 5e joute par 3 à 1 sur sa patinoire. Dans la 6e joute, au Forum, le compte fut encore de 3 à 1, cette fois, au crédit du Canadien. Dans la 7e et dernière partie à Détroit, le Canadien perdait par 3 à 1.

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Le Détroit, cependant, était épuisé par les efforts fournis dans cette longue série et devenait une proie facile pour le Toronto, qui était au repos depuis quelque temps, ayant éliminé le Boston en cinq parties, les Bruins ne gagnant qu’une fois par 5 à 4, après 16 minutes et 14 secondes de temps supplémentaire dans la 3e joute, à Toronto. Dans les autres parties, le Toronto gagna par 3 à 0, 3 à 2 3 à 1 et 3 à 2.

Oui, dans cette finale, les Maple Leafs gagnèrent quatre fois de suite par 3 à 2, 3 à 1, 3 à 1 et 3 à 1. Il s’agissait de la troisième conquête consécutive de la coupe Stanley par le Toronto qui égalisait ainsi le record de l’Ottawa, en 1903, 1904 et 1905, et celui du Victoria de Montréal, en 1897, 1898 et 1899.

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BILL DURNAN

Dans la saison régulière, Bill Durnan s’avérait encore une fois le meilleur gardien de buts de la Ligue et méritait de nouveau le trophée Vézina. Il avait établi un record en gagnant ce trophée quatre fois de suite, soit de 1944 à 1947, et il établissait un autre record par une 5e conquête. En 1949-50. Durnan gagnait encore le trophée pour en arriver à 6 gains, un record qui ne sera peut-être pas égalé.

Au fait, on sera sans doute très intéressé de prendre connaissance des statistiques suivantes sur Bill Durnan, dans sa carrière avec le Canadien.

Saison régulière            Séries de la coupe

                             

Buts                                                              

Année        P. J.   contre Bl. Moy.        P. J.  B.   BI.  Moy. 

1943-44       50      109    2   2.18          9    14   1   1.55

1944-45       50      121    1   2.42          6    15   0   2.50

1945-46       40      104    4   2.60          9    20   0    2.22

1946-47       60      138    4   2.30         11    23  1    2.09

1947-48       59      162    5   2.74

1948-49       60      126   10   2.10          7     17  0   2.43

1949-50       64      141    8   2.20          3     10  0    3.33

Totaux          383    901   34   2.35        45     99  2     2.20

Grands totaux: 428  1000  36  2.33

Ce tableau démontre bien que Bill Durnan a été un des plus fameux gardiens dans l’histoire du hockey et c’est avec le plus grand regret qu’on l’a vu annoncer sa retraite lui-même, au cours d’une série de la coupe Stanley, au printemps 1950, alors que les adversaires étaient les Rangers. Ses nerfs étaient à bout. Lui même demanda à Dick Irvin de nommer Gerry McNeil à sa place. Durnan quittait donc le hockey avec une excellente moyenne de buts contre lui, 2.35 dans les parties régulières, 2.20 dans les séries de la coupe et 2.33 dans toutes les parties, tandis qu’il laissait le record de six conquêtes du trophée Vézina, dont 4 de suite. En outre, il avait établi un record moderne de 309 minutes et 21 secondes de suite sans avoir été déjoué. Il abaissait ainsi un autre record moderne de 231 minutes, établi par Frank Brimsek en 1938. Pendant ce stage également, il a obtenu quatre blanchissages consécutifs pour abaisser un record moderne.

Il est vrai que Durnan ne s’est pas approché du record de six blanchissages consécutifs d’Alex Connell, avec l’Ottawa, en 1927¬28, mais il faut se rappeler que, dans le temps, la passe en avant n’existait pas comme aujourd’hui et que, conséquemment, les buts n’étaient pas aussi nombreux.

Oui, Bill Durnan est certainement un des plus fameux gardiens de buts dans toute l’histoire du hockey.

* * *

Après la saison, les gouverneurs de la Ligue se réunissaient à Montréal et décidaient d’un calendrier de 70 parties pour 1949-50. Les activités, cependant, ne devaient durer qu’environ une semaine de plus, à compter du 13 octobre, la date la plus hâtive dans toute l’histoire de la Ligue Nationale et qu’on peut comparer au 5 janvier 1910, alors que le Canadien jouait sa première joute de la saison 1909-10, dans l’Association Nationale de hockey.

A la fin de cette saison 1949-50, le Détroit finissait en tête avec 88 points, suivi du Canadien avec 77, du Toronto avec 74, des Rangers avec 67, du Boston avec 60 et du Chicago avec 54. Les Bruins et les Hawks étaient donc éliminés.

Les Red Wings de Détroit avaient beaucoup de fil à retordre contre les Leafs qu’ils défaisaient en 7 parties avec les résultats suivants: Détroit 0, Toronto 5; Détroit 3, Toronto 1; Détroit 0, Toronto 2; Détroit 2, Toronto 1, après 20 minutes et 38 secondes de temps supplémentaire; Détroit 0, Toronto 2; Détroit 4, Toronto 0; Détroit l, Toronto 0, après 8 minutes et 34 secondes de jeu supplémentaire.

Dans une autre série, les Rangers causaient une surprise en disposant du Canadien par 4 victoires contre une. Il fallut du temps supplémentaire pour permettre au Canadien de l’emporter par 3 à 2 dans son seul gain. Ce fut Elmer Lach qui compta après 15 minutes et 19 secondes. Dans les autres joutes, le Canadien fut défait par 3 à 1, 3 à 2, 4 à 1 et 3 à 0.

Les Rangers continuèrent à surprendre en jouant sept parties contre le Détroit et ce ne fut qu’après 28 minutes et 31 secondes de temps additionnel que Pete Babando compta pour les Red Wings, en brisant l’égalité de 3 à 3. C’était le 23 avril, la date la plus tardive dans l’histoire de la coupe Stanley. Dans les autres joutes, les résultats avaient été les suivants: Détroit 4, Rangers 1; Détroit 1, Rangers 3; Détroit 4, Rangers 0; Détroit 3, Rangers 4, après 8 minutes et 34 secondes de temps supplémentaire; Détroit 1, Rangers 2, après une minute et 38 secondes de temps supplémentaire; Détroit 5, Rangers 4.

1950-51

Cette saison-là, toujours dans un calendrier de 70 parties, le Détroit remportait de nouveau le championnat de la Ligue. Il en était à son 3e de suite. Les Red Wings finissaient avec leur plus haut total de points, 101, 6 de plus que le Toronto. Le Canadien, en terminant en 3e place, n’avait accumulé que 65 points, 3 de plus que le Boston tandis que les Rangers avec 61 et le Chicago avec seulement 36 étaient éliminés des séries.

Le Canadien et le Détroit se faisaient donc encore face. Ce fut une série de six parties vraiment sensationnelles et Maurice Richard fournit, en grande partie, la sensation. Dans la première joute, Maurice compta un 3e but, après une minute et 9 secondes dans la 4e période supplémentaire. Dans la deuxième, Richard fut encore le grand héros, cette fois en enregistrant le seul but de la joute, après 2 minutes et 20 secondes dans la troisième période supplémentaire. Les deux clubs revinrent à Montréal et, au Forum, ce furent deux victoires pour le Détroit, par 2 à 0 et par 4 à 1. Dans la 5e partie, à Détroit, les Canadiens l’emportèrent assez facilement par 5 à 2 et dans la sixième joute, à Montréal. le Tricolore gagnait encore par 3 à 2. Une autre vedette de cette série fut Gerry McNeil, le gardien de buts du Canadien, qui n’accorda que 2 buts par partie.

Un fait unique devait marquer l’autre série semi-finale, entre le Toronto et le Boston. Dans la 2e partie, le compte était de 1 à 1 après la première période supplémentaire. Il était 11 heures et 45 et c’était le samedi. On dut arrêter là la partie, un règlement exigeant l’évacuation de l’amphithéâtre avant minuit. Celte partie fut donc déclarée nulle. Dans la première, le Boston avait gagné par 2 à 0. Dans les autres joutes, les Leafs éliminèrent les Bruins par 3 à 0, 3 à 1, 4 à 1 et 6 à 0.

5 JOUTES À TEMPS SUPPLÉMENTAIRE

La finale opposait donc les Canadiens et les Leafs. Toutes les parties, fait unique, nécessitèrent du temps additionnel. Le Toronto l’emporta par 3 à 2, après 5 minutes et 51 secondes de temps additionnel, Sid Smith brisant l’égalité. Dans la 2e joute, Richard fut encore le héros, lorsqu’il compta le 2e but, après 2 minutes et 55 secondes, dans la 3e, Ted Kennedy fut l’étoile en enregistrant le 2e but, après 4 minutes et 47 secondes additionnelles. Le compte fut encore de 3 à 2, dans les deux autres joutes, Watson comptant en supplémentaire après 5 minutes et 15 secondes, et Barilko faisant de même après 2 minutes et 53 secondes de jeu supplémentaire.

BILL BARILKO

Peu après la saison, Bill Barilko, le héros de la partie finale qui donnait la coupe aux Leafs, disparaissait au cours d’une excursion en avion. Les recherches furent inutiles malgré une prime de $10,000 offerte par les Leafs. Et jamais plus depuis on n’eut de nouvelles de Barilko.

LE DÉTROIT CONTINUE

En 1951-52, le Détroit a continué sa série de succès en remportant encore le championnat de la Ligue, cette fois avec 100 points, son deuxième meilleur total. C’était 22 de plus que celui du Canadien, grandement affecté par l’absence de Maurice Richard dans 22 parties. Ce fut la saison où le Rocket fut atteint par la maladie. Durant cette campagne-là, Richard ne compta que 27 buts. C’était un joli total, mais pas assez pour lui, si l’on tient compte du fait que dans une seule autre saison régulière, sans absence, il enregistra moins de 27 fois. Par contre, en 1951-52, son grand rival Gordie Howe était le meilleur compteur de la Ligue avec 47 buts et aidait son club dans la conquête du championnat. Le fait est que le Détroit Hait vraiment formidable cette année-là. Les Red Wings commencèrent par disposer facilement des Leafs de Toronto dans le minimum de 4 parties, soit par 3 à 0, 1 à 0, 6 à 2 et 3 à 1. Par contre, le Canadien dut jouer sept parties pour éliminer les Bruins de Boston avec les comptes suivants: Canadien 5, Boston 1; Canadien 4, Boston 0; Canadien 1, Boston 4; Canadien 2, Boston 3; Canadien 0, Boston 1; Canadien 3, Boston 2, après 7 minutes et 49 secondes dans la deuxième période supplémentaire; Canadien 3, Boston 1.

Dans la finale, les Red Wings démontrèrent de nouveau leur supériorité en ne perdant pas une seule partie, le Canadien ne comptant que deux fois contre le fameux Terry Sawchuk, dont la moyenne de 0.62 point par partie dans les séries fut la meilleure, au moins dans l’histoire moderne du hockey. Les résultats furent les suivants: Détroit 3, Canadien 1; Détroit 2, Canadien 1; Détroit 3. Canadien 0; Détroit 3, Canadien 0.

SAISON 1952-53

Le Canadien ne put terminer mieux qu’en 2e place avec 75 points, toujours derrière le Détroit qui en obtenait 90. Le Boston et le Chicago finirent sur un pied d’égalité en 3e place mais les Bruins avaient une victoire de plus, ce qui leur donnait le 3e échelon. Le Toronto, pour une rare fois, était éliminé des séries de la coupe Stanley avec 67 points, tandis que les Rangers n’avaient que 50 points en dernière place.

Les deux premières séries nécessitèrent 6 et 7 parties respectivement. Le Boston causa une surprise en l’emportant sur le Détroit par 4 victoires à 2 avec les résultats suivants: Boston 0, Détroit 7; Boston 5, Détroit 3; Boston 2, Détroit 1 après 12 minutes et 29 secondes de temps supplémentaire; Boston 6, Détroit 2; Boston 4, Détroit 6; Boston 4, Détroit 2.

Une autre surprise fut aussi causée par les Black Hawks de Chicago, qui forcèrent les Canadiens à 7 parties. C’est dans cette série que Dick Irvin annonça la nouvelle extraordinaire qu’il remplaçait son gardien de buts régulier Gerry McNeil par un nouveau venu, Jacques Plante, cela après 5 parties. Ce dernier se montra à la hauteur et permit aux Canadiens de l’emporter. Les résultats furent les suivants: Canadien 3, Chicago 1; Canadien 4, Chicago 3; Canadien 1, Chicago 2, après 5 minutes et 18 secondes de temps supplémentaire; Canadien 1, Chicago 3; Canadien 2, Chicago 4; Canadien 3, Chicago 0; Canadien 4, Chicago 1.

Le Canadien passait donc en finale et disposait assez facilement des Bruins de Boston par 4 victoires à 1. Dans cette 4e victoire, le compte était de 0 à 0, après 60 minutes de jeu. Les hostilités reprirent donc mais elles furent de courte durée, Elmer Lach, sur une passe de Richard, brisant j’égalité après une minute et 22 secondes de temps additionnel. Dans les autres joutes, les résultats avaient été Comme suit: Canadien 4, Boston 2; Canadien l, Boston 4; Canadien 3, Boston 0; Canadien 7, Boston 3.