Les Roy (ancêtre Nicolas Roy dit Leroy)


Chronique familiale de l’ancêtre Nicolas LEROY dit ROY

Cette généalogie a été préparée en collaboration avec le généalogiste Jean-Jacques LEBEAU.

L’histoire de Nicolas et de ses descendants a été établie, ci-après, sur douze générations.

Les familles nombreuses qui descendent de cet ancêtre humble mais attachant portent aujourd’hui le nom de Roy.Nicolas LeRoy est baptisé le 25 mai 1639 à l’église de St-Rémy de Dieppe, en Normandie, et ses parrain et marraine sont Jacques Beaudoin et Françoise Preaux. Il est le fils de Louis LeRoy et d’Anne Le Mestre, mariés depuis le 27 avril 1638 dans la même paroisse. Très jeune, il épouse Jeanne Lelièvre. Le 26 novembre 1658, il fait baptiser son aîné, Louis, à St-Rémy. Un second fils est baptisé le 24 mars 1661 et portera le prénom de Nicolas.

La famille déménage

Nicolas LeRoy émigra de France au Canada après la signature de son contrat d’engagement devant Michel Manichet, notaire et tabellion royal en la vicomté d’Arques et Antoine Le Marchal, tabellion de Dieppe, le vendredi 17 juin 1661. C’est quatre jours plus tard, le mardi 21 juin, qu’il quitte le port de Dieppe pour la Nouvelle-France. Il est accompagné de sa jeune épouse, Jeanne Lelièvre, et de ses deux enfants : Louis, âgé de deux ans et demi, et Nicolas, âgé de trois mois à peine. Pourquoi Nicolas et Jeanne viennent-ils au Canada? Le père de Nicolas étant décédé, était-il devenu le soutien de sa mère?

Le navire, commandé par le capitaine Laurent Poullet, arrive à Québec le 22 août 1661, après deux longs mois de voyage. Nicolas et sa famille sont accueillis par Guillaume Lelièvre, père de Jeanne, qui habite déjà au pays depuis environ trois ans.

La famille s’installe

Nicolas LeRoy s’installe d’abord sur la Côte-de-Beaupré, près du sault Montmorency, dans la petite municipalité qui porte aujourd’hui le nom de Boischatel. À presque trois siècles et demi de distance, il est assez difficile de localiser de façon précise l’endroit exacte où se trouvait la terre de notre ancêtre. La description que nous en donnent les titres est assez vague, cependant il nous reste heureusement quelques points de repère. Sur une carte dressée en 1641 par Jean Bourdon, on sait par exemple que Couillard, Tardif et Nicolet possédaient des domaines considérables entre la rivière du saut Montmorency et la longue pointe, près de l’église de L’Ange-Gardien.Or c’est justement sur la propriété de Guillaume Couillard que Nicolas LeRoy vient s’établir. Un état des terres de l’Ange-Gardien, dressé en 1784 par le curé Hubert lors du recouvrement de l’église, nous montre que le propriétaire primitif de la terre, qui se trouve à vingt et un arpents à l’est du saut Montmorency, était Nicolas Couillard.Or à cette date cette terre était encore la propriété de Charles Marette, un des descendants de Jacques Marette, celui-là même qui était voisin de Nicolas LeRoy en 1663.

Sous la date du 16 octobre 1663, on trouve au greffe du notaire Guillaume Audouart un acte par lequel Marie-Guillemette Hébert, veuve Couillard, cède à Nicolas LeRoy une terre de deux arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent, sur une lieue et demie de profondeur. Une cabane est bâtie et la famille Leroy vivra sur cette ferme jusqu’en 1676. Là avaient grandi Louis et Nicolas. Là étaient nés Noël, Marie, Guillaume, Jean et Elisabeth.

Nicolas avait vécu de la terre. Le recensement de 1666 mentionne le nom de Jean Brière, son engagé domestique. Nicolas avait aussi un emploi qui lui rapportait quelques livres; il était «poigneure», c’est-à-dire un petit garde-pêche. Au recensement de 1667, Nicolas possède 4 bêtes et 7 arpents en valeur.

Moments tragiques

En 1669, les habitants de la Côte-de-Beaupré, près de la rivière Montmorency, sont témoins d’un événement bien triste chez les parents LeRoy qui accusent leur troisième voisin, Jacques Nourry, célibataire de 29 ans, d’avoir violé leur fille Marie-Jeanne, âgée de seulement quatre ans et demi. Ce Jacques Nourry, originaire de Feings près de Mortagne au Perche, était arrivé au pays en 1651 comme engagé pour Jean Juchereau. La série de procédures engagée par les parents de la jeune victime est relatée en détails dans le jugement du Conseil Souverain du premier août 1669.

Marie-Jeanne LeRoy se marie à Québec à l’âge de 15 ans, le 31 juillet 1679, avec Jean Gaudreau et va s’établir avec lui à Cap St-Ignace.

Ébranlée par toute cette triste histoire, la famille LeRoy n’est pas encore au bout de ses peines.Au début de juillet de l’année suivante (1670) les deux plus jeunes enfants de la famille meurent dans un incendie. Anne n’a que 29 mois et Jean 9 mois.La première est inhumée le 8 juillet et le petit dernier 8 jours plus tard, le 16 juillet. L’âge des enfants nous porte à croire que c’est la maison des parents qui est ainsi rasée par le feu et les archives nous précisent qu’Anne est décédée le 6 juillet, ce qui nous indiquerait la date de l’incendie.La différence de 8 jours entre les deux inhumations peut supposer que le corps de Jean a été difficile à trouver dans les débris calcinés de la maison et que les fouilles ont durées ces huit jours.

Terriblement ébranlés par le viol de leur fille et encore une fois secoués par l’incendie de leur maison et la mort horrible de leur deux jeunes enfants, les parents LeRoy songent sérieusement à quitter la Côte-de-Beaupré, où trop de mauvais souvenirs viennent troubler leur mémoire, pour aller s’établir sur la Côte-du-Sud.

Sur la rive sud

Adieu la Côte de Beaupré, les amis et les voisins! Nicolas et Jeanne, avec leurs 7 enfants, s’engagent sur le fleuve en canot, contournent l’île d’Orléans et s’orientent vers les vastes domaines du seigneur Olivier Morel de La Durantaye, dans les limites de ce qui est aujourd’hui la paroisse de St-Vallier de Bellechasse. C’est là que naîtra Jean-Baptiste LeRoy, dixième et dernier enfant de la famille. Il est baptisé le 20 octobre 1678 par l’abbé Thomas Morel, missionnaire. Au recensement de 1681, Nicolas possède un fusil, 8 bêtes à cornes et 20 arpents de terre en valeur.

Les sept fils se marient et s’établissent à Beaumont, Saint-Michel et Saint-Vallier de Bellechasse, où leur descendance se multiplie jusqu’à nos jours.

Nicolas mourut entre décembre 1686 et novembre 1688 et sa veuve épousa à Beaumont, le 8 février 1695, François Molinet.C’est le deuxième acte de mariage enregistré aux archives de cette paroisse. Le notaire Jean Adam y signe comme témoin. Jeanne vécut encore de nombreuses années. Elle fut inhumé le 11 janvier 1728, à St-Vallier. Il est écrit dans l’acte de sépulture qu’elle est décédée à l’âge de 88 ans sans aucune maladie.

fac-similé de la signature de Nicolas Le Roy

Note: Anne LeMaistre « fille du roi »

Il convient de donner ici quelques précisions sur Anne LeMaiste, la mère de notre ancêtre Nicolas LeRoy. En effet, selon l’hypothèse qui nous donne le 22 août 1661 comme date d’arrivée de la famille LeRoy au pays, il faut ainsi conclure que la mère de Nicolas ne faisait pas partie de ce voyage.Silvio Dumas, dans Les Filles du Roi en Nouvelle-France, nous indique qu’Anne LeMaistre est l’une des «filles du roi» arrivées au pays en 1663. De plus, il ajoute que, une fois embauchées par le roi, elles sont dirigées vers un port de mer, soit Dieppe, soit La Rochelle, à destination du Canada.

Texte de : Réjean ROY, G.R.A. ,(http://pages.infinit.net/raroy/)

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