La guerre prend de l’ampleur…


Au Canada, le gouvernement a recruté des volontaires pour cinq nouvelles divisions militaires à l’étranger. Il a mis sur pied un régime d’assurance-chômage. Le pays crée avec les USA un « bureau permanent de défense conjointe » pour l’Amérique du Nord, le rapport de la Commission Rowell-Sirois est déposé et voté, malgré le désaccord de plusieurs provinces relativement au principe de « la norme nationale minimum pour le service ».

L’année se termine sur des développements quotidiens qui ne font qu’accroître les proportions du conflit mondial. Les Allemands envahissent la Roumanie qui se joint à l’Axe Allemagne-Italie-Japon. La Hongrie fait de même. Les Italiens envahissent la Grèce, mais ils sont repoussés par les Grecs. Roosevelt est réélu président des USA.

Coventry, en Angleterre, est bombardée et rayée de la carte tandis que les bombardements massifs sur Londres s’accentuent. Deux cents à trois cents avions larguent des tonnes de bombes explosives et incendiaires chaque nuit. La défense anti-aérienne est efficace. De plus en plus d’avions allemands sont descendus avant d’atteindre leurs objectifs. Les bombardements cessent. En quatre vingt jours, jusqu’en mai, 1,733 appareils allemands sont détruits, tandis que la RAF perd neuf cent quinze chasseurs. Londres déplore quinze mille morts et vingt mille blessés, mais la « bataille de l’Angleterre » est remportée. Churchill écrit, à propos du sacrifice des pilotes anglais, « Jamais, dans toute l’Histoire de l’humanité un si petit nombre d’hommes n’a-t-il tenu entre ses mains le destin d’un si grand nombre » .

Au début de 1941, le général allemand Rommel arrive à Tripoli, en Afrique du Nord. L’Irak se joint à l’Axe, les Allemands envahissent la Grèce et la Yougoslavie. Par contre, les alliés s’organisent et lancent des contre-attaques. Roosevelt, toujours neutre dans la guerre, fait adopter le Land-lease Act qui permet l’échange de destroyers US WWI en retour de baux de 99 ans pour des bases militaires situées dans l’hémisphère Ouest, qu’il estime être critiques un jour pour la défense de son pays. Hong-Kong tombe aux mains des Japonais et les premières troupes canadiennes y sont faites prisonnières.

En mai 1941, les Anglais contre-attaquent en Égypte et la marine britannique coule le vaisseau allemand « Bismarck ».

Le 22 juin, l’Allemagne, reniant son pacte de non agression avec Staline, attaque l’Union Soviétique. Hitler a toujours en tête de réaliser le Lebensraum. Il concentre ses armées vers l’Est et renonce à l’invasion de l’Angleterre. Dès l’agression, Staline reçoit l’appui inconditionnel du vieil ennemi du bolchevisme, Churchill. Les Soviets signent une entente d’assistance mutuelle avec l’Angleterre et se joignent aux Alliés. L’ « invasion de l’URSS » est rapide et les Allemands, avec trois millions d’hommes et plus de quatre mille avions, traversent à grande vitesse les immenses plaines de la Russie. Ils capturent Minsk et se retrouvent en Ukraine, à cent kilomètres de Moscou et aux portes de Leningrad. Dans les six premiers mois, six cent mille prisonniers de guerre soviétiques meurent. Hitler jubile.

D’août à décembre, les Allemands commencent le « siège de Leningrad » (St-Pétersbourg aujourd’hui), deuxième ville de l’URSS et ancienne capitale des Tsars. La ville est défendue par le maréchal Vorochilov qui fait construire par la population une ceinture de fortifications autour de la ville, sur une distance de près de neuf cents kilomètres. La ville étant encerclée par les Allemands, aucun ravitaillement par camion n’est possible. Les Russes organisent un pont aérien, interrompu en novembre. L’hiver arrivant, de nouvelles routes de ravitaillement sont ouvertes et empruntent le lac Ladoga, complètement gelé.

Göring ordonne à Heydrich d’enclencher la « solution finale » pour les juifs. Commence alors le génocide systématique de ce peuple. Il considère les juifs et les slaves comme des espèces inférieures. En Allemagne et dans les territoires occupés, tous les juifs devront dorénavant porter l’étoile jaune.

Les forces allemandes prennent Kiev, Odessa, Kharkov et Rostov qu’ils reperdent aux Soviétiques et attaquent Moscou. L’armée soviétique y monte une contre-offensive. Les soldats bolcheviques sont braves et les Allemands sont surpris du mépris qu’ils semblent afficher pour la mort.

Les Anglais occupent la Syrie. L’Angleterre déclare la guerre au Japon. Hitler assume le plein commandement de l’armée allemande.

Depuis le début de la guerre, Roosevelt soutient activement les Anglais et les Soviétiques dans leurs luttes contre Hitler qui se garde bien de lui répondre. De leur côté, les Japonais, pour poursuivre la conquête de la Chine et de l’Asie, croient nécessaire de neutraliser la puissance navale américaine du Pacifique. Le 7 décembre, l’aviation japonaise, attaque par surprise, la base navale américaine de Pearl Harbor à Hawaï. Les Américains sont choqués et Roosevelt réunit vitement le Congrès américain et déclare la guerre à l’Axe : le Japon, l’Allemagne et l’Italie. Dans un message empreint de solennité historique, il déclare « le 7 décembre 1941 restera à jamais marqué du sceau de l’infamie ». L’Allemagne et l’Italie déclarent à leur tour, mais à contrecoeur, la guerre contre les États-Unis. D’européenne qu’elle était, la guerre devient mondiale.

A Montréal, on inaugure le premier aéroport de Dorval.