Le centre du Viêtnam


Le centre du Viêtnam: Le berceau historique du pays

Le Centre du Vietnam (ou Trung Bo) s’étend sur plus de mille kilomètres du Nord au Sud. La région se limite à une étroite bande de terre, bordée à l’ouest par la chaîne montagneuse de l’Annam, frontière naturelle avec le Laos, et ouverte à l’est sur la mer de Chine.

Si cette contrée ne bénéficie pas du même renom que la région de Hanoi, dont la baie d’Halong, ou de Hô Chi Minh-Ville, elle n’en demeure pas moins riche d’un point de vue patrimonial.

Le Centre du Vietnam recèle en effet quatre des cinq « merveilles nationales » inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Celles-ci témoignent généralement du glorieux passé de l’Annam, nom donné à la région sous l’occupation française.

Huê

Les paysages pittoresques et le relief accidenté ont donné à Huê une position particulière dans l’histoire du Vietnam. Elle est située au milieu du pays au sud du 17e parallèle, près de la mer.

Huê et sa population de 340,000 habitants s’enorgueillissent d’une histoire très ancienne Elle fut la capitale du pays pendant les dynasties des Tây Son et Nguyên, du 17e au 19e siècle. Au fil des siècles, cette ville est devenue un grand centre de l’architecture vietnamienne. La collection des monuments et des vestiges de Huê est classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Elle est étonnante et très réputée pour ses splendides citadelles et palais.

La cité impériale a beaucoup souffert de l’offensive du Têt en 1968 et seuls quelques bâtiments ont été épargnés, plusieurs sont maintenant restaurés mais plusieurs autres restent à l’être, mais la beauté des lieux nous laisse admiratif devant la finesse et la sophistication de la monarchie vietnamienne.

La cité impériale de Huê fut construite sur le même plan que la Cité interdite de Beijing. La citadelle est ainsi enserrée d’une longue et épaisse muraille de 600 mètres de côtés. Dix portes, dont quatre principales, permettent son accès : celle de la Paix au Nord, celle de l’Humanité à l’Est, celle de la Vertu à l’Ouest et enfin celle du Midi au Sud.

C’est justement par cette dernière entrée que l’on pénètre dans la résidence impériale. Celle-ci s’ouvre sur une vaste cour au centre de laquelle se dresse le pont d’Or (Cau Trung Dau), qui enjambe « l’étang des Eaux d’or », bassin rempli de poissons rouges et de jacinthes d’eau.

Cette cour donne accès au palais de la Suprême Harmonie (Dien Thai Hoa), construit en 1805. Ses volumes de style classique contrastent avec ses exubérantes décorations. Ce premier palais donne sur la Cité pourpre interdite, qui aujourd’hui se résume à une vaste cour et des restes de pans de murs d’enceinte. Seuls les pavillons de l’Est et de l’Ouest ont été restaurés.

Par ailleurs, à l’est et au sud de la citadelle se tient une ribambelle de pagodes, pour la plupart encore en activité. Ainsi, outre leur intérêt architectural, ces temples sont le lieu de cérémonies et rituels religieux auxquels il est possible d’assister.

A l’est, on trouve, Quang Dong, agrémentée d’un joli jardin, Chieu Ung, d’une élégance certaine, Chua Ong, richement meublée et Dieu De, composée de deux pavillons, toutes construites au XIXème siècle, sur le modèle chinois.

Les pagodes situées au Sud de la citadelle s’avèrent plus anciennes. Bao Quoc et Tu Dam, datent toutes deux du XVIIème siècle. De même, on les attribue à des bonzes (religieux) chinois, la première à Giac Phong et la seconde à Minh Hoang Tu Dung.

Les mausolées royaux construits sous la dynastie des Ngyuên, dont celui de l’empereur Tu Duc Huê, témoignent des fastes de la dernière dynastie des empereurs du Vietnam. L’emplacement de ces sépultures ne doit rien au hasard. L’Ouest symbolise la mort tandis que le Sud signifie la voie divine.

La ville est traversée par la rivière des Parfums (sông Hu ong). L’intérêt majeur de la vallée de ce cours d’eau réside dans les nombreux temples impériaux disséminés de part et d’autre sur ses rives, mais toujours au sud-ouest.

Cette célèbre rivière a inspiré de nombreux poèmes et contes romantiques. La cité toute entière est imprégnée d’histoires et de rêveries médiévales… Les palais impériaux et le marché sont au nord de la rivière et les nouveaux bâtiments, la ville moderne, au Sud. La ville est relativement petite et le meilleur moyen de circuler demeure le «scooter». Il y en a des milliers du côté sud mais ils sont bannis à l’intérieur de la ville impériale.

Le fait que Huê ait été la capitale impériale du Viêt Nam, l’aristocratique culture de la cour mandarinale, la finesse de sa poésie et son agilité intellectuelle donnent à Huê un caractère particulier.

Huê est aussi un centre de Bouddhisme important. Il existe des dizaines de pagodes construites il y a plus de 300 ans à Huê et les environs, avec, en plus, des centaines de temples construits au début XXe siècle. L’ancienne grande pagode Tu Hieu Huê est assise sur le mont Duong Xuan et situé à 5 km de Huê. Ses stupas funéraires contenant les reliques des anciens grands bonzes qui ont dirigé la pagode sont surprenants et remarquables.

Même si la ville se développe rapidement, ses résidents demeurent traditionnalistes. Les plus jeunes considèrent que c’est leur responsabilité de conserver les anciennes coutumes, les traditions et l’architecture pour les générations futures. C’est pourquoi Huê est demeurée la capitale gastronomique du pays car sa culture culinaire vient des recettes conservées des délices impériaux de la cour, que la façon de ses habitants de parler le Viêtnamien est différente et que même leurs vêtements conservent le style traditionnel.

Huê est l’endroit où la musique royale (nha nhac Huê) est née, avec la culture folklorique et la culture de la cour, comme les chants populaires ho et ly. En novembre 2003, cette musique fut classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

On retrouve aussi les maisons des mandarins du royaume. Certaines de ces superbes propriétés sont ouvertes pour certains visiteurs. Elles sont imposantes, construite de bois dur foncé comme le jacquier, et plusieurs appartiennent à des descendants des mandarins de la cour impériale du XIXe siècle. Les jardins qui l’entourent sont magnifiques et comprennent souvent un petit étang et des arbres d’essences variés comme le pamplemoussier, le figuier de chine, le jacquier et ses pommes de jacque, la canelle, etc.

Les habitants de Huê vivent essentiellement de la pêche et du tourisme.

Sous la colonisation française, Hué devint la capitale de l’Annam, l’une des subdivisions de l’Indochine française. La monarchie fut maintenue mais passa sous tutelle. Les Français encouragèrent alors le développement architectural de la ville, gardant à Hué son statut de ville impériale jusqu’en 1945, lorsque l‘empereur-collaborateur Bao Dai quitta le pays. Hô Chi Minh déclara alors l’indépendance du Viêtnam et choisit Hanoï comme nouvelle capitale.

Le 29 janvier 1968 dans le cadre de l’offensive du Têt, les Nord-Vietnamiens attaquèrent la ville. Après avoir massacré plus de deux mille cinq cents habitants de ceux considérés comme l’« élite », ils tentèrent un assaut sur le camp retranché qui échoua. La ville a lourdement souffert de la guerre (et des intempéries).

Huê est aussi la capitale des fameux chapeaux coniques qui coiffent les Vietnamiennes. C’est dans les villages alentours que l’on peut assister à leur fabrication artisanale et familiale, et, évidemment, en acheter. Huê est un des sites les plus visités du Vietnam.

Hoi An

La ville d’Hôi An est située dans la province vietnamienne de Quảng Nam. Elle compte 75 000 habitants et est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Hôi An était une ville prospère, située sur les routes maritimes du commerce de la soie puisqu’elle était un port international au 16ième et 17ie siècle. Elle connut une expansion à partir du XVe siècle alors que les riches marchands y installèrent des comptoirs et construisirent de grandes et solides maisons en bois. Suite à l’ensablement de la rivière, l’activité du port déclina au profit de celui de Da Nang.

Divers styles architecturaux se retrouvent à Hôi An: chinois, japonais, français. On y retrouve des toitures recouvertes de milliers de tuiles concaves et convexes, de style yin et yang. Ce symbole se retrouve également sur les portes des maisons parce que les habitants croient qu’il les protège.

L’un des monuments les plus intéressants est le pont-pagode japonais, un pont couvert construit en 1593 pour relier les quartiers habités par les communautés chinoises et japonaises. Chaque extrémité est gardée par un couple de statues, figurant des chiens d’un côté et des singes de l’autre. De nombreuses maisons sont construites dans un bois noir et très dur, le jacquier.

Même si la très grande majorité de ses très nombreuses échoppes est dédiée aux touristes, le secteur est préservé (ce qui est rare au Viêtnam). Toute rénovation doit procéder lentement et avec soin. La rue principale de la vielle ville est Tran Phu. Plusieurs touristes y viennent particulièrement pour les tailleurs renommés pour la qualité de leur travail et les bas prix qu’ils offrent.

Les rues de Hoi An sont étroites et le trafic est surtout piétonnier. Malheureusement, les «scooters» n’ont pas été bannis du centre-ville et sont un danger constant, surtout dans ces rues. Toutefois, la ville ne permet pas aux «scooters» d’accéder la vielle ville le 14e et le 15e jour de chaque mois lunaire. Ces soirs-là, plusieurs activités sont permises dont les jeux de bai choi, trong quan et dapnieu partout dans la vieille ville.

La maison communautaire de Hoi An, où se retrouve la population et les dirigeants pour leurs réunions et assemblées, est ouverte à tous les habitants de la ville. Elle a aussi son centre de prières et ses jardins.C’est un bel endroit pour relaxer, méditer et réfléchir.

Pour bien vivre cette ville, on peut voyager sur la rivière à bord des Champa. Les rivières couvrent des centaines de km et offrent d’intéressantes et aventureuses alternatives aux voyages terrestres. Il faut visiter les fermes maraîchères, les centres de pêches dans la rivière, voir l’élevage des canards et aller dîner chez les habitants qui accueillent bien chaleureusement les visiteurs et offrent un massage de pieds, le même qu’ils donnent aux membres de leurs familles lorsqu’ils rentrent fourbus des rizières.

Da Nang

La ville de Da Nang est située au centre du Vietnam sur la côte de la mer de Chine sud. Elle compte 890,000 habitants. Elle est entourée des provinces de Thua Thien-Huê au nord et de Quang Nam au sud. Les groupes ethniques Kinh, Xo Dang, Co Tu, Co et Gie Trieng habitent la région. Son climat est tropical et a une forte mousson divisée en deux saisons: la saison des pluies et la saison sèche. La température annuelle moyenne est de 25,6°C.

Établie en 1888, la ville est depuis longtemps un port maritime très important au Vietnam. Pôle économique prospère, c’est la plus grande ville du Centre du Vietnam. Elle se trouve au carrefour des routes menant au Laos et à la Thaïlande, de la voie ferrée transvietnamienne, et de plusieurs lignes aériennes internationales. Le port de Da Nang reçoit aussi chaque année bon nombre de croisiéristes.

Le musée d’art Cham fut créé en 1919, à l’initiative de l’Ecole Française d’Extrême-Orient, afin de rassembler les sculptures découvertes sur les sites archéologiques des alentours, My Son, Tra Kieu, Binh Dinh et Khuong My.

Comme son nom l’indique, ce musée expose des œuvres que l’on attribue aux Chams, ethnie originaire de l’Inde qui, à partir du IIème siècle après JC, s’installa dans les plaines centrales du Vietnam. Ce peuple y développa des sculptures très raffinées inspirées du panthéisme hindou. À l’origine, l’établissement fut baptisé « musée Henri Parmentier », du nom de l’architecte à l’origine des plans à partir desquels le bâtiment d’exposition a été construit.

Après avoir exploré son passionnant musée Cham et découvert les charmes de la ville, on admire à partir de Da Nang des sites très pittoresques comme le mont Ba Na, la montagne de Marbre et le Col des nuages. Il y a aussi plusieurs belles plages au sable fin qui s’étendent sur des dizaines de kilomètres.

Da Nang n’a pas trop d’activités ou d’histoire pour attirer actuellement les touristes mais elle est l’objet d’investissements massifs par le gouvernement et des compagnies privées qui visent à en faire une destination majeure, cinq étoiles, pour le touriste du sud-est asiatique et le commerce.

Da Nang fut colonisée par les Français en 1858 sous les ordres de Napoléon III. Avec Hanoï, Saigon, Haiphong et Huê, les Français considéraient que Da Nang était une des cinq cités principales de l’Indochine. En 1936, des archéologues français établirent le musée Cham, qui aujourd’hui accueille la plus importante collection du royaume Champa. Statues, reliefs et autres pièces d’art décrivent les activités quotidiennes de ces populations du quatrième au quatorzième siècle. D’anciennes pièces Hindoues et Bouddhistes font aussi partie de la collection du musée qui est situé dans une belle villa coloniale française avec des cours extérieures et de nombreux arbres fruitiers.

L’histoire plus récente donne un rôle plus important à Da Nang durant la guerre américaine du Viêtnam. La base aéroportuaire américaine de Da Nang était la principale au Viêtnam et fut utilisée conjointement par les Américains et l’armée du Sud-Vietnam. À proximité, on retrouve la célèbre «China Beach» nommée à cause de son sable blanc qui était le site de la «510th evacuation hospital» où les soldats américains blessés étaient amenés pour être soignés de leurs blessures de guerre. Les Vietcongs, pendant ce temps-là, avaient leur propre hôpital situé, de façon surprenante, très proche dans les montagnes de marbre.

Des ruines de la base américaine subsistent le long de la plage «China Beach» qui est devenue une des attractions touristiques importantes de tout le Viêtnam.

* Sources pour textes: internet, notes personnelles

Photos, de haut en bas: la cité impériale, mausolée royal de Tu Duc Huê, pagode royal de Tu Hieu Huê, pont-pagode japonais, rue d’échoppes Hoi An, maison communautaire Hoi An, église catholique Da Nang, musée Cham, ex-hangars de l’aviation américaine.

Les 444 photos du centre du Viêtnam captées par Claude Dupras lors de sa visite dans ce pays, en fin mai début juin 2010, sont présentées en quatre albums. Les albums peuvent être vus en cliquant sur les liens suivants:

The 444 pictures of the center of Viêtnam taken by Claude Dupras during his visit in that country, end of may-beginning of june 2010, are presented in four albums which can be seen at the following links:

Voici quelques photos de ces albums:

Hereinaf’ter are some pictures of these albums:

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