Népal


Pendant des siècles, le Népal est resté un livre fermé. On l’a surnommé « le Royaume Ermitage », « la Demeure des Dieux », ou bien encore « les Marches qui donnent accès au Paradis ». C’est un petit pays de légende, coincé entre deux géants (la Chine et l’Inde), un carrefour mythique sur la route du sel et de la soie où se côtoie dans la paix et la tolérance une multitude d’ethnies. C’est ici que naquit le Bouddha et que réside l’unique déesse vivante au monde.

Le Népal fut un Royaume jusqu’à récemment, où le quotidien y est encore fait d’histoires de rois, de reines et de princesses, de divinités qui se transforment en animaux, de serpents qui se changent en dieux, de géants, démons et autres sorcières. Le charme se poursuit jusque dans le prénom de ses habitants ; on s’appelle Vishnu, Laksmi, Krishna ou plus simplement Raj Kumar « fils du roi ».

Et puis, ne l’oublions pas, on vient essentiellement au Népal pour les fantastiques possibilités de trekking dans la mythique chaîne de l’Himalaya, Le Népal est un endroit béni. Peu de voyageurs en reviennent déçus.

La République démocratique fédérale du Népal est un pays enclavé. Il est bordé au nord par le Tibet (Chine), au sud, à l’ouest et à l’est par l’Inde.

Il est rendu célèbre pour le tourisme, ses nombreux temples, ses lieux de cultes et les possibilités sportives qu’il offre, tels le trekking, l’alpinisme, le VTT, les safaris, le rafting.

Katmandu est sa capitale politique et religieuse et sa plus grande ville. La langue officielle est le népalais et la monnaie est la roupie népalaise.

Le pays est peuplé de plus de 60 ethnies et castes différentes. La caste des Chhetri constitue le groupe majoritaire au Népal, regroupant 17% de la population. La caste des Bahun constitue le second groupe majoritaire avec 12% de la population. Les Newars considérés comme les premiers habitants de la vallée de Katmandu comptent pour 5% de la population népalaise. Leur langue, le newari, est toujours parlée dans la vallée de Katmandu. Les autres principaux peuples du Népal sont les Tharu 7%), les Sherpas, les Tamangs (6%), les Gurungs, les Kiranti et les Magar (7%).

Un village est un comité de développement villageois et l’unité administrative de base.

L’arrivée à Katmandu

Katmandu est un choc culturel.

Un trekkeur décritce qu’il a ressenti:

«Le soleil est radieux. Il fait agréablement chaud. À travers les chauffeurs de taxis et les rabatteurs à la solde des hôtels, les guides accueillent chaleureusement leurs visiteurs.

collier de marigolds, ces fleurs jaunes orangées si populaires au Népal. «Namaste», dit-il en accompagnant cette formule de salutation népalaise d’une solide poignée de main. Malgré la fatigue de ce long voyage, la joie se lit sur tous les visages. Au loin, les sommets enneigés du Ganesh Himal nous donnent un avant-goût du Grand Himalaya.

Tous se dirigent vers Thamel, le quartier touristique de Katmandu, lieu de rendez-vous des adeptes de la montagne. Ici, on roule à gauche, à la manière britannique. C’est le choc. Des rues cahoteuses et poussiéreuses. De vieilles maisons délabrées avec terrasses sur les toits. Des petites échoppes ouvertes sur la rue où l’on entasse, vend, répare toutes sortes de choses. Des hommes chargés comme des mulets déambulant à petits pas. Des femmes en sari aux couleurs chaudes tâchant de se frayer un chemin sur la chaussée à travers vaches sacrées et tas de détritus.

Les rues sont encombrées de motocyclettes, de scooters, de rickshaws et de vieilles automobiles. Hérités de l’Inde qui n’en veut plus, de gros camions Tata déglingués parés de dessins aux couleurs flamboyantes, soulèvent sur leur passage, des nuages de poussière qui vont mourir au-dessus des étals de fruits et légumes. Une fresque absolument incroyable saturée de sons, de couleurs et de mouvement. On n’arrive pas à tout voir. Le chauffeur roule trop vite malgré la cohue.

Un concert de klaxons et de clochettes règle la circulation, puisqu’il n’y a, dans les quartiers ni arrêt, ni feu de circulation. On dépasse à droite en klaxonnant. Vite on se dépêche de rentrer dans le rang, en klaxonnant. À croire que les véhicules sont propulsés au son du klaxon. C’est une cacophonie qui ne cesse que la nuit tombée. On s’y habituera nous dit-on! Ici, le recours au klaxon n’est pas un geste d’impatience, nous apprend le guide. Il veut dire simplement… attention je suis là.

  La circulation est presque fluide. Aux intersections, les véhicules se fraient «à petits pas» un chemin à travers la cohue en s’aidant toujours du klaxon ou de la clochette. À une intersection plus importante près du Palais royal, un policier surveille. Il vient défaire, avec un flegme tout britannique, le bouchon en train de se former, puis retourne lentement à son poste d’observation.

Katmandu donne d’abord l’effet d’une ville sale et délabrée. Les détritus sont mis en tas au bord des rues. Pas de poubelles, pas de sacs à ordures. À ciel ouvert tout simplement. Les vaches, les chiens et les poules s’en donnent à cœur joie pour y dénicher leur pitance. Plus on s’enfonce dans la ville, plus on s’étonne. Pourtant, malgré le bruit, les senteurs, la pollution, son charme opère. Cette ville pauvre, démunie de tout superflu, grouille de vie.

En approchant de Thamel, les rues deviennent étroites. Nous avons l’impression que nous circulons en voiture au milieu de rues piétonnières bondées de passants. Nos fourgonnettes se faufilent à travers cette masse grouillante en klaxonnant. Nous passons une grille et débouchons dans une cour. Notre hôtel se trouve là, entouré d’un jardin. Pendant que l’équipe népalaise décharge les bagages, on nous conduit dans le jardin où l’on nous sert des boissons gazeuses. On jette un regard autour de soi. Ce n’est pas un rêve. Nous sommes bien au Népal».

Vallée de Kathmandu

Katmandu s’élève à 1350mètres d’altitude au confluent de deux rivières: la Bagmati et la Bishnumati. Elle est entourée d’une couronne de montagnes de taille moyenne (3 000 mètres au maximum) dans les contreforts de l’Himalaya, ce qui explique qu’on parle de la «vallée de Katmandu». Elle comprend aussi les villes de Patan et Bhaktapur et l’ensemble contient environ 1,5 million d’habitants. Katmandu ne possède pas de réseau souterrain de canalisations et dispose d’une alimentation en eau insuffisante. C’est une des villes les plus polluées d’Asie.

Selon les chroniques locales, la ville de Katmandu aurait été fondée au Xe siècle par le roi Gunakamadeva. La structure actuelle de la ville remonte au XVIe siècle.

Bhaktapur est à 13 kilomètres à l’est de Katmandu. La ville compte environ 83000 habitants.

Édifiée selon un plan en forme de conque, la cité est incluse dans un «triangle magique» formé par trois temples de Ganesh et situé à l’extérieur de la ville. Ce triangle est censé la protéger symboliquement. Jusqu’au XVIe siècle, Bhaktapur a dominé politiquement et économiquement tout le Népal. Elle a maintenu cette position jusqu’à la conquête gorkha en 1769. Depuis ce temps, Bhaktapur a toujours constitué un monde à part, avec une autarcie économique mais aussi une féroce indépendance.

La plupart des personnes âgées ne comprennent pas le népali. L’architecture et l’organisation de la ville révèlent tout l’art de la planification des Néwars. Les quartiers s’articulent autour d’une place centrale avec un puits ou une source publique et des autels religieux attitrés. Ils servent également à protéger les produits des récoltes. Longtemps appelée «la cité des dévots», elle a également su conserver son caractère religieux, car tout y est régi par les dieux.

«Il y a quelque chose d’irréel dans les édifices dans lesquels on se trouve. On a l’impression de figurer sur la scène d’un théâtre, au milieu des décors. On s’attend à entendre un coup de sifflet et à voir surgir des machinistes qui soudainement enlèveront ces palais et ces temples fantastiques».