Les souffles effacés


J’ai voulu rechercher le sceau de tes pieds nus
Sur le tapis de Sienne, ocre et blanc, de la plage.
Il était dispersé. On m’avait prévenu :
On dit le vent du soir hostile au badinage.

J’ai couru, ça et là, espérant capturer
Des traces du parfum ambré de ta poitrine :
En vain ! Le crépuscule a toujours préféré
Sublimer les senteurs de la moindre étamine.

J’ai forcé ma mémoire, aidant le souvenir
Du goût de tes baisers à retrouver ma bouche.
Mais c’était ignorer l’impossibilité de fuir
L’effleurement salé des embruns qui la touche.

J’ai tenté d’entonner cet air que nous aimions
Chanter à pleins poumons, cet air de bal musette.
J’ai buté sur un vers…La rime ? Accordéon !
Trop tard ! J’ai dû céder aux cris d’un vol de mouettes…