Livre d’heures


Laisse-moi feuilleter le livre de tes yeux
Cherchant de page en page à lever ses mystères,
Comme on ouvrait jadis un manuscrit précieux
Dont on osait, ému, découvrir l’inventaire.

Laisse-moi y chercher des couleurs, des reflets,
Des nuances cachées comme dans ces lettrines
Qui révèlent parfois des ors dissimulés
Au sein de l’entrelacs que leurs courbes dessinent.

Me voici transporté au fond d’un scriptorium
Dans le recueillement feutré d’un monastère :
Posé sur un lutrin, sur fond de Te Deum,
Le livre de tes yeux inspire ma prière.