Sur l’avion qui le ramène de Postdam, Truman estime qu’en laissant tomber une première bombe atomique sur le Japon, il sauvera la vie à plus de 500,000 soldats américains. Il prend sa décision. Ce sera Hiroshima. Le 6 août 1945, à 08:16, l’Enola Gay, un B-29 piloté par le commandant d’escadron Paul Tibbets, laisse tomber Little Boy (nom ironique donné à la bombe à l’uranium 235 qu’il transporte) sur la ville nippone, au moment même où ses habitants se rendent au travail, conduisent les enfants à l’école, ou font des courses… La conflagration fait 725,000 victimes. Parmi celles-ci, 125,000 sont mortes sur le champ et 100,000 autres décèderont peu après par radiation. Le monde entier est stupéfait et profondément choqué.
Claude ne sait même pas ce que le mot «atomique» veut dire. Il sait encore moins ce qu’est une «bombe atomique» ou bombe «A». Il découvre qu’elle a été développée dans le plus grand secret par des savants allemands, dont plusieurs ont été capturés par les Alliés après le jour «J». Le président Truman a décidé de s’en servir pour mettre fin à la guerre contre le Japon. Claude, l’oreille collée à la radio, écoute des professeurs d’université expliquer comment on construit une telle bombe et comment elle explose. Il est question de «fission de l’atome», d’«énergie nucléaire», d’«uranium», de«plutonium», «radiation» et bien d’autres matières aux noms si étranges, tous nouveaux pour lui. Il se rend compte qu’un grand changement vient de se produire et que le monde vient de faire un bond de cent ans en avant. Le passé disparaît pour faire place au futur. Rien ne sera jamais plus pareil.
L’élimination totale de Hiroshima et de ses habitants démontre la puissance dévastatrice de cette nouvelle arme. Les gens ont peine à croire les photos de désolation qui s’étalent à la «une» des journaux du lendemain. Ils sont très impressionnés par le gigantesque nuage en forme de champignon causé par l’explosion de la bombe. Malgré cette hécatombe, les Japonais refusent absolument d’obtempérer à l’ordre de se rendre que les Américains leur ont donné. Claude ne parvient pas à comprendre l’entêtement Japonais. Ne risquent-ils pas de voir disparaître leur pays ? Les Américains rétorquent immédiatement et larguent une deuxième bombe, cette fois sur Nagasaki. C’est le 9 août. Il est 11:02. Surnommée, Fat Man, c’est une bombe au plutonium 239. La ville est rayée de la carte en quelques minutes. On dénombrera 150,000 victimes dont 74,000 sont mortes instantanément. Même à 13 ans, Claude comprend vite que les Américains sont très déterminés et que les Japonais n’ont plus le choix. Les fameux kamikazes, dont il ne comprenait pas qu’ils soient prêts à sacrifier leur vie pour couler un navire, sont complètement déclassés. La bombe est toute-puissante. L’Empereur Hirohito l’a bien compris. Il réunit les dirigeants du pays et propose la capitulation. L’acte de reddition est signé le 2 septembre 1945. La deuxième guerre mondiale prend fin.
Quelques années plus tard, Claude est stupéfié d’apprendre que le nombre total des victimes s’élève à 55 millions de morts: 11 millions dans les pays de l’Axe (7 millions en Allemagne, 2 millions au Japon, 415,000 en Italie) ; 44 millions chez les Alliés (21,3 millions de Soviétiques, 13,5 millions de Chinois, 5,3 millions de Polonais, 1,6 millions de Yougoslaves, 610,000 Français, 470,000 sujets britanniques, 407,000 Américains)… Pour sa part, le Canada a vu tomber 40,042 de ses 780,000 valeureux soldats sur les champs de bataille. Les pays d’Europe et d’Asie sont dévastés. C’est la pire calamité de tous les temps.
Les Alliés n’ont pas eu besoin de l’aide de Staline lors de la guerre contre le Japon et privent ainsi les Soviets de faire de nouvelles conquêtes dans cette partie du monde.
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