Chapitre XIII
Le décès d’Armand
Armand est décédé le 10 mai 2005.
André Malavoy, français d’origine, immigré au Québec tout comme Armand, est parti de l’Île Bizard, à 90 ans et malade, pour venir au Salon funéraire et aux funérailles qui eurent lieu le 16 mai 2005, à l’église Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil ; devant sa tombe, il rendit un témoignage émouvant qui résuma sa vie, et résonne encore chez ceux qui l’ont connu et aimé:
« De même que le regard d’un vivant peut révéler une âme, le visage « d’un défunt peut révéler une destinée. Le visage d’Armand était « empreint d’une paix souveraine. J’ai même perçu un sourire qui « planait sur lui. Armand était un pur, un courageux, une âme noble.
Sa vie témoigne de plusieurs réussites.
Réussite familiale avec le bonheur du couple qu’il formait avec son « épouse ; avec les enfants et petits-enfants qui reflétaient sa clarté.
Bonheur professionnel, d’une longue carrière poursuivie avec succès « sans aucune compromission.
Bonheur d’avoir su unir en soi, l’âme québécoise et l’âme française. Il « fit partie de ces Français parfaitement intégré au Québec et qui lui ont « vraiment apporté quelque chose. De même voulut-il rester « profondément français, attaché à son pays natal, fidèle à ses « traditions. Les compartimentages me semblent précieux pour entretenir la diversité et un attachement au plus profond. Ainsi était-il « demeuré Basque, retenant la leçon particulière de ses fiers ancêtres.
Saluons aussi le combattant. La guerre est une horrible chose, mais « convenons qu’elle peut révéler un homme. Ainsi révéla-t-elle, en « Armand Vignau tout jeune, la volonté de servir et le courage de « défendre son pays. Il s’engagea à 18 ans et mérita le titre rare de « combattant des Forces Françaises Libres.
Une foi inébranlable soutint sa vie jusqu’à ses derniers jours. Il voulut « même reprendre le pèlerinage à pied vers St-Jacques de Compostelle « sur la trace de tant de nos ancêtres. Je lui disais un jour à quel point « je regrettais de n’avoir pu faire ce pèlerinage, en action de grâce pour « ma vie miraculeusement sauvée au fil de la guerre.
Il me répondit alors : Eh bien ! Je marcherai un jour pour vous, en priant à votre place. Il m’écrivit le soir une carte que je reçu comme un message « et que je conserve comme un viatique ».
Devant son cercueil, plus que jamais, il convient de dire : Adieu ! Cet homme qui vécut toute sa vie dans la lumière, nous le voyons maintenant entouré de cette Lumière Éternelle, en laquelle nous espérons tellement de le rejoindre.
« Bravo Armand Vignau ! »
Note: Monsieur Malavoy est décédé le 16 novembre 2005
Un message du Herria, journal basque :
ARMAND VIGNAU ORAGARTARRA QUEBEC-EN ZENDU DA
Aspaldiko irakurlea ginuen Armand Vignau. Aski ardura helarazten zaizkigun hitzno batzu. Funtsean, iragan abendoan publikatu ginuen haren azken gutunaren zati bat, bere agurrekin. Telefonoz ere aritzen ginen noiztenka eleka, hango eta hemengo berriak trukatuz. Maiatzaren 10ean zendu da, Quebec-eko Longueuil hirian, eta astelehen huntan, maiatzaren 17an, dute ehortzi. 81 urte zauzkan.
Sortzez Oragarre-Harguinanekoa zen. Nahiz paper ofizialetan Armand ekarririk zen, denek « Harguinaneko Arño » deitzen zuten. Gazterik joan zen etxetik, armadan engaiaturik, batean Inglaterran gerla ondarrean, gero Indoxinan. Bainan 23 urtetan derTak o~i Lltuen, gerla maneretaz okaztaturik, Quebec-era joan zen eta geroztik han zagon. Lehenik baratzezain,gero xokoletegile, bainan luzaz, 30 urtez segurik, Boeing moturrak fabrikatzen zituen lantegi batean injenieritzan, 65 urtetan erretretan sartu arte. Han ezkondua eta familiatua. Euskal Herriari eta euskarari errotik atxikia. Fede handiko gizona ere. Bi aldiz eginik zuen Konpostelarainoko beila oinez, batean Le Puy-tik abiaturik, bertzean Parisetik, 75 urtetan. Urte oroz egiten zuen bere bisitanoa Euskal Herrira. Quebec-eko familiari, Oragarrekoari eta bereziki Bittor bere anaiari, gure doluminezko agurrik zintzoenak.
Herria, 16 mai 2005
Armand Vignau d’Orègue décédé au Québec
Depuis longtemps Armand Vignau était notre lecteur. Assez souvent il nous faisait parvenir quelques mots. En décembre dernier, nous avions publié un article de lui avec ses vœux. De temps en temps, il nous téléphonait, on échangeait les nouvelles du Québec et du Pays Basque.
Il est mort le 10 mai dans la ville de Longueuil au Québec. Ses obsèques ont eu lieu le 16 mai. Il était âgé de 81 ans. Il était d’Orègue de naissance de la maison Harguinania. Officiellement nommé Armand ou Arnõ Harguinanekoa.
Parti jeune de la maison, engagé dans l’armée, il est allé en Algérie, en Angleterre, ensuite en Indochine, mais à 23 ans il avait quitté l’armée.
Parti pour le Québec, depuis il vivait là-bas. D’abord chez un maraîcher, puis il a travaillé pour une chocolaterie, pour Pratt & Whitney, fabricants de moteurs d’avions.
Marié, père de trois enfants.
Il était profondément attaché au Pays Basque ainsi qu’à la langue basque.
Un homme de grande foi, il avait fait à deux reprises le chemin de Compostelle ; une fois du Puy, la seconde fois de Paris.
Il a fait plusieurs voyages au Pays Basque pour voir sa famille et ses amis.
À toute la famille du Québec, sa famille d’Orègue et tout particulièrement à Victor « Bittor » son frère, nos plus sincères condoléances.
Autre témoignage de son ami « Jean »
Bonsoir la secrétaire du Grand Marcheur
J’ai aimé travaillé avec lui comme guide et mon meilleur geste en 40 ans chez PWC a été de lui demander de devenir guide. Je remercie Jackie de m’avoir informé ce soir mais je n’étais pas capable de réagir d’une manière intelligente ; quand elle s’est identifiée, je croyais qu’elle voulait organiser un anniversaire. Jamais je n’ai pensé que le Grand Marcheur ne marcherait plus jamais.
Mais c’est la vie, il est parti à 81 ans, il est parti vite et je voudrais partir comme lui, pas de « niaisage ». Souvent nous parlions d’un copain qui a subi un AVC et qui maintenant est prisonnier dans un hospice pour Alzheimer. Armand a toujours su bien faire, même son départ a été réussi ; je suis certain qu’il ne voulait pas partir si rapidement mais entre devenir légume et partir il a choisi.
Ce soir, c’est la première fois depuis la mort de mon fils que j’ai autant de peine. Je voulais justement téléphoner à Armand pour savoir s’il avait un voyage au Pays Basque cet été et pour organiser le transport pour la réception du 9 juin pour les 25 ans et plus de Pratt.
Jean Demers et Margot
À gauche, témoignage de sa filleule Bernadette, fille de Victor,
et de sa famille.
À Orègue, la famille a été invitée à assister à une messe dite pour Armand et toute la famille était présente sauf une personne qui travaillait à Lourdes ce jour-là.
On est venu d’un peu partout du Pays Basque, de Biarritz, de Bayonne etc.
La messe a été suivie d’un goûter à la salle municipale.
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